Au delà du réel [ BARDATTAL ]

𝟏𝟗 - 𝐍𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥

🎶Hideaway - Cigarettes after sex🎶
🎶 Teddy Picker - Arctic Monkeys🎶
🎶A Little Death - The Neighbourhood🎶

" LA journée au bureau avait été longue. De multiples réunions, des invitations sur des plateaux télévisés, un repas de bienséance, et mon habituelle paperasse.

Tout ce beau mélange s'ajoutant à mes tourments mentaux, au chamboulement de mon dernier rendez-vous de psychologue, à l'absence de réponse de la part de Stéphane depuis plusieurs jours, et au portefeuille de Jordan Bardella qui attendait sagement de retrouver son propriétaire sur mon bureau.

Il était temps que je rentre chez moi, que je retrouve ma famille, et que nous passions une soirée agréable à rire, discuter, dîner tous ensemble.

C'était devenu mon quotidien depuis presque une semaine, je ne pouvais pas nier le luxe que représentait leurs présences dans ma vie quotidienne.
Ils m'avaient tellement manqué que je ne voulais plus les voir partir.

Après un - terriblement - long trajet pour rentrer, j'étais enfin arrivé dans mon appartement.

À peine passé le pas de la porte que quelque chose m'interpella.
C'était le calme omniprésent de ces lieux.

Pas une lumière allumée, pas un son, rien.

Le vide.

- Maman ? Nikolaï ? Appelais-je en m'introduisant plus profondément dans l'appartement.

Aucunes réponses.

Mais un bout de papier posé sur la table basse du salon.

" Je sais que tu verras ce petit mot une fois rentré du travail. Ton petit frère est tombé malade, nous avons dû rentrer à la maison pour pouvoir le soigner. Nous essayerons de passer te revoir bientôt quand il ira mieux.
Prends bien soin de toi. Maman."

Un sentiment de vide m'envahit tout l'être.

Je me paralysais quelques secondes, le post-it toujours entre les mains.

Je tenais grâce à leurs présences, grâce au bonheur qu'ils apportaient à mon quotidien morose.

Et maintenant ?

Le silence était renvoyé par chacune des pièces, me ramenant à la solitude dans laquelle j'étais plongé.

Je relus le mot une seconde fois.
Rien n'avait changé en l'espace de quelques secondes.
Les phrases inscrites dessus étaient toujours les mêmes.
J'étais toujours seul.

J'ai lourdement posé mes affaires sur le sol et ai marché vers ma chambre.
Le bruit des talonnettes de mes chaussures résonnaient contre le sol.

Je suis entré dans la pièce, le bruit grinçant de la porte s'amenait à mes oreilles comme un rappel constant qu'il n'y avait plus de son pour le couvrir.
Durant cette semaine, la maison n'avait jamais été aussi bruyante. Je ne m'entendais pas marcher, je n'entendais pas mes portes grincer, je n'entendais pas le bruit animé de la ville quand les fenêtres étaient ouvertes.

Désormais, j'entendais chacun de mes moindres mouvements.
Celui de mes doigts tapant le clavier de mon ordinateur pour le déverrouiller.
Celui du frottement de mes jambes contre le tissu de ma chaise de bureau.

J'étais seul.

Et Stéphane ne m'avait toujours pas répondu.

À la place, une autre notification s'affichait en rouge sur l'écran.