𝟐𝟏 - 𝐋𝐚 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬...

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🎶Daydream - Gunter Kallmann Choir🎶

" AUJOURD'HUI, je me suis réveillé deux heures plus tard que tous les autres jours de la semaine

Aujourd'hui, nous n'étions pas un jour spécial, pas le week-end, pas un jour férié, pas les vacances. Non, je me suis juste réveillé deux heures plus tard.

Embrumé par un mauvais mal de tête - de ceux qui sont tenaces et ne partent pas avec un Doliprane - j'ai attrapé mon téléphone sur la table de chevet.

Du moins, c'est ce que je pensais.

En posant la main sur le petit meuble adjacent mon lit, je me suis rendu compte que, à part la surface en bois, je ne touchais rien.

Je fus donc contraint de me lever, et, avec une démarche zombiesque - mot qui ne me semblait pas exister dans la langue française, mais qui caractérisait bien le moment - me suis déplacé jusque dans le salon, où, sur la table basse, se trouvait bel et bien mon cellulaire.

Je n'avais pas prit la peine de l'éteindre la nuit dernière, et il avait semblé que les nombreux appels et notifications ne m'ai pas réveillé.

J'ai machinalement tapé un message, dont je n'étais pas certain de l'orthographe ni de la typographie, sur le groupe de conversation que je partage avec les membres de mon équipe - mes assistants -. Le message; dont le contenu semblait dire que j'allais travailler depuis chez moi, ressemblait beaucoup plus à :

"- Je viens de me réveiller, je prends un jour off, allez travailler à ma place."

Je culpabilisais déjà, mais il semblerait que l'épais mal de crâne me faisait vite oublié ce maigre détail.
Je me dirigea vers la cuisine pour prendre un médicament effervescent supposant calmer mes douleurs, et l'avala d'un coup, essayant de ne pas grimacer face au goût.

Puis je me suis installé sur une des chaises déposées autour de la table à manger, contemplant le vide qui s'offrait à moi.

Les trois chaises qui me faisaient faces renvoyaient une image déplaisante, comme un miroir qui me montrait l'étendue de ma solitude.

Je repensais à hier soir.

L'euphorie de cette petite réunion entre moi et le député européen était retombée pendant la nuit, me laissant dans l'état d'isolement dans lequel j'étais plongé avant son arrivée.

Je me rendais doucement compte que, qu'importe le subterfuge que je cherchais pour me donner la sensation d'être entouré, il finirait par s'estomper un jour, et me laisser à la réalité de ma vie, de ma condition.

Ma mère et mon petit frère étaient venus me rendre visite pour presque une semaine, puis ils étaient partis.

J'avais passé la soirée avec Jordan Bardella, et il était parti.

Et maintenant, j'étais de nouveau seul.

Avec deux personnes qui galopaient en boucle dans la tête.

Ironique de penser que ces deux personnes partageaient un seul et même prénom.

Le premier était Stéphane Séjourné, l'homme que j'avais aimé, celui dont le départ avait laissé une brèche qui ne pouvait être colmatée.

Et le second était Stéphane, juste Stéphane. L'homme avec qui j'aime parler.
J'aimais parler.
Cela faisait des jours, me paraissant être des années, que je n'avais reçu aucune réponse de sa part.
Absolument rien.
J'avais finit par comprendre qu'il m'en voulait - à juste titre - mais je ne savais pas quoi faire pour me racheter.
Je n'avais pas d'autre clef que celles que j'avais déjà précédemment utilisées, celles des honnêtes excuses.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant