Vole vole petite aile

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02 Janvier 2024

En ce début d'année au château, une atmosphère paisible régnait en cette journée d'hiver. Les académiciens vaquaient à leurs occupations habituelles, même si le stress de savoir qui sera nommé cette semaine était présent. Seule une personne manquait à l'appel, Helena. On était venu la chercher juste après son évaluation sans lui expliquer la raison. Elle était sortie sous les regards surpris et quelques peu inquiet de ses amis.

Tout au long de la journée, l'inquiétude de Pierre grandit à mesure que les heures passaient sans nouvelles d'Helena. Il errait dans le château, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit, son esprit tourmenté par des pensées sombres.

Pendant les cours de chant et de théâtre, il était incapable de se concentrer sur quoi que ce soit, son esprit était ailleurs. Les autres académiciens semblaient ne pas remarquer son malaise, absorbés par leur travail pour le prime à venir.

Lorsque la soirée tomba et que les académiciens se réunirent pour le dîner, l'absence d'Helena pesait sur l'atmosphère. Soudain, la porte s'ouvrit et Helena fit son apparition dans le château. Son visage était fermé, ses yeux évitant ceux des autres académiciens. Elle passa devant eux sans un mot, montant rapidement à l'étage.

Pierre la regarda partir, son cœur se serrant dans sa poitrine. Il savait que ça n'allait pas, mais pour l'instant, il resta assis, impuissant.

Les académiciens étaient tous plongés dans l'incompréhension et l'inquiétude. Le regard de chacun se tourna vers Pierre, qui restait silencieux, le regard fixé sur le hall d'entrée. Il sentit le poids des regards sur lui et se demanda pourquoi tous les yeux étaient braqués sur lui.

Djebril prit la parole, brisant le silence. « Pierre, tu es le plus proche d'Helena. Tu devrais monter la voir, voir si elle a besoin de quelque chose, de parler... », dit-il d'une voix douce mais insistante.

Pierre sentit une bouffée d'angoisse monter en lui à cette idée. Ces quelques secondes venaient de lui faire comprendre que l'idée de voir Helena mal lui était impossible. Il secoua la tête, tentant de repousser l'idée, « Tout le monde est proche d'Helena ici... Tout le monde peut monter la voir. »

Mais Djebril ne se laissa pas démonter. Il insista, affirmant que si Helena devait se confier à quelqu'un, ce serait à Pierre, que tout le monde avait bien vu ce qu'il se passait entre eux. « Si elle doit se confier à quelqu'un, ça ne peut être que toi. T'es le plus proche d'elle. »

Il détourna le regard. Il ne voulait pas continuer cette conversation, ne voulant pas mettre de mots sur ces sentiments à cet instant précis. Il savait qu'il devait aller voir Helena, lui offrir son soutien.

Pierre monta prudemment les marches de l'escalier.

Lorsqu'il entendit un léger bruit en provenance de la salle de bain, il s'approcha silencieusement et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Helena se trouvait là, en train de ranger la pièce de manière mécanique, comme si elle était dans un état second.

Pierre sentit un pincement au cœur en la voyant ainsi, sachant qu'elle tentait de s'occuper pour ne pas penser à ce qui la tourmentait. Il l'appela doucement, presque dans un murmure, mais elle sursauta quand même, détourna rapidement le regard et continua son rangement.

Déterminé à la sortir de cette torpeur, Pierre s'approcha d'elle. Il l'appela à nouveau, cette fois d'une voix plus ferme, mais empreinte de douceur. Helena finit par se tourner vers lui, l'expression lasse et triste. Elle lui dit qu'elle était occupée et qu'elle ne serait pas de bonne compagnie, lui conseillant de redescendre avec les autres.

Pierre sentit son cœur se serrer à ses paroles. Il savait qu'Helena se mentait à elle-même, et il ne pouvait pas rester les bras croisés en la voyant ainsi. D'un ton un peu plus sec pour la faire réagir, il lui prit doucement les bras pour la tourner face à lui, interrompant son rangement.

« Helena, si tu allais réellement bien, tu ne te comporterais pas comme ça », lui dit-il doucement. « Je suis là pour toi, tu peux tout me dire. Parle-moi, ne garde pas tout pour toi. »

À ces mots, Helena craqua. Les larmes qu'elle avait retenues toute la journée commencèrent à couler, signe de son soulagement et de son désespoir. Pierre, incapable de résister à sa détresse, l'attira dans ses bras, laissant Helena s'effondrer contre lui, les larmes coulant librement sur ses joues.

Elle s'accrocha à lui comme à une bouée, se laissant aller à sa douleur, tandis que Pierre la serrait contre lui, pour lui apporter tout le réconfort dont elle avait besoin.

Pierre continua de serrer Helena dans ses bras, tentant de la réconforter de son mieux. Il caressa doucement ses cheveux, espérant apaiser ses pleurs.

Après une vingtaine de minutes, les pleurs d'Helena commencèrent à s'apaiser. Pierre se décala légèrement pour regarder son visage, et ce qu'il vit lui brisa le cœur. Il essuya délicatement ses larmes restantes et déposa un baiser sur son front, signe de son soutien.

« Tu veux aller dans la chambre des filles ? » lui demanda-t-il doucement. Cette chambre était désormais vide depuis que tous les académiciens dormaient dans la chambre des garçons. Helena hocha faiblement la tête, épuisée par cette journée éprouvante.

Sans un mot de plus, Pierre la souleva délicatement et la porta jusqu'à la chambre. Il la déposa avec précaution sur un des lits et se glissa à ses côtés, la prenant à nouveau dans ses bras.
Pendant un moment, ils restèrent là, dans un silence réconfortant. Pierre continua de lui caresser les cheveux, attendant patiemment qu'elle soit prête à parler.

« Tu sais », murmura-t-il finalement, sa voix empreinte d'une tendresse infinie, « peu importe ce qui se passe, je serai là pour toi, Helena. »

Helena leva doucement les yeux vers lui, les yeux brillants. Elle lui sourit avec une douceur infinie.

Elle se blottit davantage contre lui, cherchant du réconfort dans ses bras. « Merci, Pierre... » souffla-t-elle, les larmes revenant lentement.

Pierre resta silencieux, continuant simplement de la tenir, sachant que parfois, il n'y a pas de mots pour apaiser la douleur, juste la présence de la bonne personne suffie.

« Merci d'être là pour moi. », murmura-t-elle.

Pierre lui offrit un léger sourire. « Toujours. », répondit-il d'une voix douce et rassurante.


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Hello, 

Voici la deuxième histoire. J'espère qu'elle vous aura plu même si ce n'est pas réellement centré sur du pierrina et que ce n'est pas très joyeux. 

J'ai lu et relu ce texte des dizaines et dizaines de fois aujourd'hui, modifier et reformuler plein de choses. C'est un sujet qui est loin d'être joyeux et je voulais utiliser les bons mots. C'est la première histoire que j'ai écrit, pour mettre à l'écrit ce que j'aurais aimé qu'on fasse pour moi quand j'ai perdu ma grand-mère. Ici, Helena c'est moi et Pierre, le soutient que j'aurais aimé avoir pendant cette période. 

J'ai hésité à le publier comme il s'agit d'un sujet délicat et c'est pourquoi j'ai terminé l'histoire à ce moment-là, ne souhaitant pas écrire sur ce qu'elle a ressentit à ce moment-là. Son histoire a juste fait écho à la mienne. 

Belle soirée à vous 💙

One Shot - PierrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant