Séparés ?

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POV Pierre 

Depuis que nous sommes entrés dans cette aventure, on a appris à vivre avec l'idée que tout pouvait s'arrêter du jour au lendemain. La compétition, les primes, les évaluations... tout ça fait partie du jeu. Mais cette semaine, c'est différent, c'est plus profond. Ça me fait peur.

Helena.

Depuis deux mois, on est ensemble tout le temps. J'ai appris à connaître ses sourires, ses rires, ses silences. Je me suis habitué à sa présence, à cette douceur qu'elle apporte à tout ce qu'elle fait. J'ai fini par oublier qu'on était en compétition, qu'on était là pour se battre chacun pour soi. Parce qu'elle est là. Toujours là. Et l'idée de la perdre... Non, je ne peux pas y penser.

Cette semaine, dès qu'ils ont annoncé les nominés, ça a été comme un coup de massue. Elle est en danger, moi aussi. Je pensais être capable de gérer ça, après tout, c'est ce que j'ai fait depuis le début, non ? Mais cette fois, c'est différent. J'ai peur. Peur de me retrouver sans elle, peur qu'elle parte et que je ne puisse plus la voir, lui parler, sentir sa présence à mes côtés.

Je suis resté près d'elle, toute la semaine, encore plus que d'habitude. Je la taquinais, je souriais, mais c'était pour masquer cette angoisse. Je n'ai jamais été doué avec les mots. Je ne sais pas comment lui dire ce que je ressens, alors je me tais et je reste là, à côté d'elle, comme si ça pouvait suffire à éloigner la peur.

Le prime du 6 janvier est enfin là. Je déteste cette attente, ces minutes qui s'étirent alors que je ne veux qu'une seule chose : savoir qu'elle va rester, qu'on va rester.

On est tous les quatre alignés sur la scène, sous les projecteurs. Helena est juste à côté de moi. Je la regarde, elle me sourit, mais je vois bien que c'est forcé. Elle est aussi nerveuse que moi. J'ai envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que tout ira bien, mais je n'arrive même pas à me convaincre moi-même.

Quand Nikos annonce mon nom en premier, c'est un soulagement immense, mais en même temps, la peur ne me quitte pas. Je reste, mais qu'en est-il d'elle ? Je serre Djebril et Axel dans mes bras, puis Helena. Je la sers contre moi, plus fort que jamais. Je ne veux pas la lâcher. C'est celle qui compte, celle qui doit rester. Et pourtant, alors que je viens d'être sauvé, c'est elle qui me murmure à l'oreille : « Ça va aller. ».

Je rejoins Lénie et Julien, mais mon esprit reste avec elle. Je n'écoute même plus ce qui se passe, je me concentre sur elle. Je la vois, là, au centre de la scène. Axel est appelé. Il ne restait plus que Helena et Djebril. Je ferme les yeux n'osant plus regarder. Je ne peux pas imaginer qu'elle puisse partir, pas maintenant, pas comme ça.

Les secondes s'étirent, et j'ai l'impression que le temps se fige. Puis, enfin, j'entends son prénom. « Helena. » Je rouvre les yeux, et c'est comme si un poids énorme venait de disparaître. Elle reste. Elle ne part pas. Je la vois, elle serre Djebril dans ses bras. Je n'ai jamais ressenti un tel soulagement de toute ma vie.

Je me précipite vers eux avec les autres, le cœur léger mais en même temps, lourd de tristesse pour Djebril. On le prend tous dans nos bras mais je ne pense qu'à une chose : Helena. Je la prends à nouveau dans mes bras. Plus fort encore, si c'est possible. Je la tiens contre moi, et je me dis que je ne veux plus jamais la laisser partir.

L'idée de la perdre m'a montré à quel point elle compte pour moi. Et maintenant qu'elle est là, avec moi, je ne veux plus jamais la laisser s'éloigner.

De retour au château, l'atmosphère est différente. La soirée avait été longue, épuisante même, mais ce n'était rien comparé à la semaine qui venait de s'écouler. On est plus que cinq maintenant.

L'ambiance est plus calme comme si on était tous conscients que le chemin s'achève bientôt. On s'installe à table pour manger, échangeant quelques mots tout en digérant encore les événements de la soirée.

Je n'arrêtais pas de jeter des coups d'œil à Helena, assise en face de moi. Elle semble sereine, mais je sais qu'elle est probablement aussi épuisée que moi. Après avoir mangé, on se dirige tous vers le salon, histoire de décompresser un peu avant d'aller se coucher.

Quand la fatigue commence à se faire sentir, tout le monde se lève pour aller se coucher. Je regardai Helena, prête à quitter le salon avec les autres. Avant qu'elle ne quitte la pièce, je l'attrape doucement par la main, l'empêchant de me fausser compagnie.

« Reste encore un peu, » je lui murmure en la tirant doucement vers moi. Elle se laissa faire. Je la serrai contre moi, comme si je voulais m'assurer qu'elle était vraiment là, que tout cela était bien réel.

« On a failli ne pas rentrer ensemble ce soir, » je lui dis à voix basse, mes lèvres près de son oreille. Je sens son corps se tendre légèrement, mais elle resserra son étreinte autour de moi.

« C'est le jeu, Pierre, » elle murmura en retour. « Il y a un éliminé chaque semaine, on le savait en venant ici. »

Je sais qu'elle a raison, mais ça ne change rien à ce que je ressens. « J'ai eu peur de te perdre, » j'avoue finalement, surpris moi-même par la sincérité de mes mots.

À ces mots, elle s'écarte légèrement pour me regarder, ses yeux bleus plongés dans les miens, étonnée par ce que je viens de dire. Elle sait que je n'aime pas parler de ce que je ressens, que c'est difficile pour moi.

Encouragé par la curiosité et l'inquiétude que je vois dans ses yeux, je poursuis, essayant de mettre en mots sur ce qu'il se passe dans ma tête. « Je ne veux pas continuer cette aventure sans toi. J'ai envie d'aller jusqu'au bout avec toi. » Les mots sortent avec difficulté, mais je les dis quand même. C'est important qu'elle sache.

Je vis ses yeux briller, et je savais que mes mots l'avaient touchée. Ses larmes commencèrent à couler, mais son sourire n'avait jamais été aussi beau. « Pierre, quoi qu'il se passe, on se retrouvera à l'extérieur. Et si l'un de nous doit partir avant l'autre, celui qui reste continuera pour nous deux. » Sa voix est douce, mais ses mots pèsent lourd. Elle essaie de me rassurer.

« Je sais qu'on se reverra, » je réponds en secouant la tête. « On a une tournée à préparer, et tout ça. Mais... je ne parle pas de ça. »

Ses yeux, ces magnifiques yeux bleus, m'encouragent à continuer. Il y avait quelque chose de magnétique chez elle, quelque chose qui me donnait envie de baisser la garde, de tout lui dire. Elle avait ce don de percer ma carapace, de me rendre vulnérable sans que je m'en rende compte. Elle était différente. Avec elle, tout était plus lumineux, plus simple. Et pourtant, je savais que ce que je ressentais pour elle n'avait rien de simple.

Je pris une grande inspiration, cherchant mes mots. « Helena, je sais que je ne suis pas très doué pour dire ce que je ressens, mais... avec toi, c'est différent. Tu comptes pour moi, beaucoup plus que je ne l'avais imaginé au départ. Et plus on passe de temps ici, plus je réalise que ce n'est pas juste de l'amitié. »

Les larmes coulent silencieusement sur ses joues, mais son sourire était toujours là.

« On sait tous les deux que ce n'est pas que de l'amitié, » murmure-t-elle, la voix tremblante mais sincère. « Mais... je pense qu'on devrait attendre la fin de l'aventure pour en parler. »

Avant que je puisse réagir, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser rapide à la commissure de mes lèvres. C'est doux, tendre, et ça me laisse sans voix. Puis, avant que j'aie le temps de dire quoi que ce soit, elle se retourne et se dirige vers l'escalier pour rejoindre les autres, me laissant seul dans le salon.

Je reste là, immobile, pendant ce qui me semble être une éternité. Le goût de ses lèvres est encore sur les miennes. J'ai envie de la rattraper, mais je sais qu'elle a raison. On doit attendre. 


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Vous vous êtes remis du clip de Summer Body ? Parce que moi non. Ça me fait tellement plaisir de la voir s'épanouir dans ce qu'elle fait. Qu'elle utilise son talent et sa voix pour délivrer un message aussi important. Ce clip est incroyable, tout est pensé dans les moindre détails. Elle est incroyable. Le moment où elle danse, je sais pas quoi dire à part que c'était parfait. Il y a encore 10 mois, elle était dans sa chambre... j'ai rien d'autre à dire à part qu'on a bien vécu la naissance d'une artiste. 

Et oui !!! On veut la tournée (j'espère que vous avez vu ce détail)

Voici une nouvelle histoire ! J'espère qu'elle vous plaira. J'ai essayé une nouvelle façon d'écrire en mettant le point de vu de Pierre. Dites moi si vous aimez ou si vous préférez le point de vu omniscient. 

Avec la sortie du clip, j'ai posté plus tard que prévu donc on se retrouve mercredi en fin de journée. 

One Shot - PierrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant