Taquineries

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C'était une de ces soirées où tout le monde se retrouvait à discuter dans la chambre des garçons, après une longue journée de répétitions. Helena, Djebril, Julien, et Pierre étaient confortablement installés, discutant du tableau chanté-dansé que Djebril allait réaliser pour le prochain prime. 

Helena, un peu désespérée de n'avoir encore pas eu l'opportunité de réaliser un tableau chanté-dansé, lança la discussion.

« Qu'est-ce que je dois faire pour avoir un tableau chanté-dansé moi aussi ? »

Pierre, dans un de ses moments taquins, ne put s'empêcher de répliquer avec un sourire en coin.

« Que tu saches danser, peut-être ? »

Helena le regarda, un éclat malicieux dans les yeux.

« Mais t'es un gros bâtard ! » répondit-elle en riant.

Djebril se mit à rire à son tour, tandis que Pierre, sentant qu'il avait peut-être touché une corde sensible, resta silencieux un instant. Mais il ne put s'empêcher de poursuivre, un brin provocateur.

« On dirait un enfant qui a fait une connerie, » observa Djebril, toujours en train de rire.

Pierre haussa les épaules, un sourire en coin, jouant l'innocent. « Mais faudrait qu'elle fasse de la danse pour avoir un tableau chanté-dansé, » ajouta-t-il, tentant de faire comme si de rien n'était.

Djebril, toujours amusé, le corrigea doucement. « Je vous rappelle que Helena a fait de la danse classique. »

« Oui, enfin d'accord... deux ans quoi, » répliqua Pierre avec désinvolture, cherchant à minimiser l'argument de Djebril.

Helena le fixa, un sourire mi-amusé, mi-énervé sur les lèvres. « J'ai dansé toute ma vie, Pierre. J'ai fait des concours en France et en Belgique. »

Djebril acquiesça, appuyant ses dires. « Elle a beaucoup plus dansé que moi, en fait. »

Pierre, surpris mais ne voulant pas lâcher l'affaire, reprit : « Bah pourtant, t'as l'air beaucoup plus fort. »

Helena roula des yeux, tout en gardant son sourire, bien consciente du jeu de Pierre. « Y'a pas de souci, Pierre. Tu veux jouer à ce jeu-là ? Y'a pas de problème. »

Sentant qu'il avait peut-être été un peu trop loin, Pierre tenta de calmer la situation avec une touche d'affection. « Ma choupette, non mais attends... t'as dansé quoi ? »

Helena répondit sans hésiter. « Du jazz et du classique. »

Pierre arqua un sourcil, légèrement impressionné. « Ah ouais ? »

« De mes 4 ans à mes 16 ans, » précisa-t-elle, le sourire toujours accroché à ses lèvres.

Pierre la regarda, cherchant un moyen de continuer à la taquiner. « Ça se voit pas. Lenie, ça se voit. Djebril, ça se voit. »

Helena lui adressa un regard faussement exaspéré, le sourire aux lèvres. « Je l'entends plus, » dit-elle en riant doucement.

Pierre, toujours dans son rôle de taquin, la piqua encore une fois. « Non mais t'as fait des concours, mais est-ce que t'as gagné ? T'as participé ou t'as juste été voir des concours de danse, c'est ça ? »

Helena secoua la tête, amusée mais un peu agacée par sa persistance. « Là, tu vois Pierre, tu peux peut-être m'énerver. »

Pierre, voyant une lueur de défi dans ses yeux, ne put s'empêcher de la provoquer encore. « C'est vrai ? J'ai envie d'arriver jusqu'à ce stade. »

Helena le fixa, feignant l'agacement, mais avec toujours ce petit sourire qui trahissait son amusement. « Là, t'es en train de toucher un point sensible. »

« C'est vrai ? » demanda Pierre, feignant l'innocence.

Helena sourit en secouant la tête. « Là, ça m'énerve, » déclara-t-elle, ses mots contrastant avec son air amusé.

Pierre sourit en coin, ajoutant une nouvelle couche : « T'es susceptible sur la danse ? »

Helena répondit du tac au tac : « Non, je suis pas susceptible. »

« Bah alors pourquoi ça t'énerve que je dise que tu sais pas danser ? » continua Pierre, sans se départir de son sourire.

Djebril, qui observait la scène, éclata de rire. « Par contre, il est hilarant, je suis désolé. »

Pierre se tourna vers Helena, toujours avec ce ton taquin. « Non mais ça va, Aigrina, on rigole ! »

Helena, faussement agacée, mais avec un sourire, lança : « Ta gueule ! »

Pierre rigola, surpris par la réaction d'Helena, mais amusé. Djebril éclata de rire à son tour, tandis qu'Helena ajouta avec un sourire en coin : « Je te parle plus. »

Julien, curieux, intervint à ce moment-là. « T'as eu quoi comme résultats ? »

Helena tourna la tête vers lui, reprenant son sérieux. « J'ai eu des médailles d'argent, et j'ai eu deux fois des médailles d'or. »

Pierre hocha la tête, toujours avec ce même sourire taquin. « C'est bien. »

Helena lui jeta un regard amusé, mais un peu plus perçant. « Ta gueule, » lança-t-elle en riant.

Pierre, se faisant un peu plus innocent, répondit : « Mais quoi ? »

Helena haussa les épaules, feignant l'indifférence. « Je parle plus avec toi, » dit-elle en ricanant.

Pierre la regarda, un sourire satisfait sur le visage. Il savait qu'il aimait la taquiner, mais il était aussi soulagé de voir qu'elle le prenait avec humour.

La soirée tirait à sa fin, et il était temps pour tout le monde de se préparer à dormir. Helena se leva du lit où elle était assise, prête à rejoindre la chambre des filles. Alors qu'elle passait devant le lit de Pierre, il tendit les bras vers elle, comme il le faisait tous les soirs pour leur traditionnel câlin de bonne nuit.

« Bonne nuit, Pierre, » dit-elle simplement, un petit sourire en coin, sans s'arrêter pour lui faire un câlin.

Pierre, surpris, garda les bras tendus, espérant la voir revenir sur ses pas. « Helena, je te souhaite une bonne nuit, », espérant qu'elle changerait d'avis. Mais elle continua son chemin sans se retourner. Quand elle passa la porte, Pierre, dans un élan de désespoir enfantin, murmura d'une petite voix pleine de supplication : « Viens me faire un câlin... »

Mais Helena quitta la chambre sans un regard en arrière. Une fois seul avec Djebril, Julien, et Axel, Pierre se laissa retomber sur son lit, un peu déçu.

« Je suis un peu triste, premier degré... » avoua-t-il, un peu dépité.

Djebril, toujours prompt à taquiner Pierre, se pencha vers lui avec un sourire amusé. « C'est vrai ? Tu veux que je la rappelle ? »

Pierre, sans hésiter, acquiesça : « Oui. »

Djebril se leva et sortit de la chambre, se dirigeant vers Helena, qui venait de sortir de la salle de bain, prête à rejoindre son lit.

« Helena, il est vraiment triste, » lui dit-il, avec un sourire.

Helena haussa un sourcil, son sourire se mêlant d'une légère exaspération. « C'est pas moi qui vais me déplacer. »

Djebril tenta une nouvelle approche. « Non mais... il a dit que si tu venais, il s'excusait. »

Helena le fixa, amusée mais ferme. « Non mais je vais me déplacer pour personne. »

Djebril la regarda, espérant la faire changer d'avis. « S'il te plaît ? »

Mais Helena n'était pas dupe. « Je me déplace pas pour les gens qui me font du mal. S'il veut s'excuser, il a qu'à venir. »

Djebril retourna dans la chambre des garçons, un sourire en coin. « Elle a dit que si tu voulais t'excuser, t'as qu'à venir. »

Pierre se redressa un peu, surpris. « Non mais... j'ai jamais dit que je voulais m'excuser, moi ! Je voulais juste lui dire bonne nuit, en fait. »

Axel, qui avait observé toute la scène avec amusement, décida d'essayer sa chance. « Bon, je vais la chercher, » dit-il en se levant.

Il quitta la chambre à son tour et partit chercher Helena. Après quelques échanges dans le couloir, Helena finit par céder et revint dans la chambre des garçons. Cependant, dès qu'elle entra, elle comprit rapidement que Pierre n'avait pas l'intention de s'excuser.

Quand elle entra, Pierre, toujours avec son sourire taquin, lança : « Oh Helena, comment ça va ? »

Elle le regarda, un sourire mi-amusé, mi-faussement agacé sur les lèvres. « Je savais que c'était une blague, » dit-elle

Elle fit demi-tour, retournant dans la chambre des filles sans perdre de temps. Cette fois, elle se mit vraiment au lit, prête à dormir. Quelques minutes plus tard, les lumières du château s'éteignirent, et les caméras se coupèrent pour la nuit, laissant les académiciens dans le calme et le silence.

Le château était plongé dans le silence, tous les académiciens profondément endormis. Une heure s'était écoulée depuis que chacun avait rejoint son lit. Pierre, cependant, ne trouvait pas le sommeil. Silencieusement, il se redressa dans son lit, jetant un coup d'œil vers Djebril, Julien, et Axel, qui dormaient paisiblement. Il prit soin de ne pas faire de bruit en traversant la chambre. Il ouvrit doucement la porte, jetant un coup d'œil rapide vers ses camarades avant de se glisser dans le couloir.

Le couloir sombre menait à la chambre des filles, où seules Helena et Lénie dormaient. Pierre entra avec la même discrétion, ses pas légers à peine perceptibles sur le sol. Les yeux de Pierre s'habituèrent rapidement à l'obscurité, et il distingua la silhouette d'Helena, recroquevillée sous ses draps. Doucement, il se faufila sous la couverture et se glissa derrière elle, passant un bras autour de sa taille pour l'enlacer tendrement.

À sa grande surprise, Helena ne dormait pas. Sans se retourner, toujours dos à lui, elle chuchota : « T'es vraiment pas discret. » Sa voix était douce, mais teintée d'un léger amusement.

Pierre sourit, un peu pris de court. « Je t'ai réveillée ? » demanda-t-il à voix basse.

« Non, » répondit-elle tout bas, « J'arrive pas à dormir. »

Pierre, retrouvant son esprit taquin, ajouta avec un sourire : « C'est parce que t'es pas venue me dire bonne nuit. »

Helena lui donna un léger coup de coude. « T'es vraiment pas croyable, » dit-elle en réprimant un rire.

« C'est pour ça que tu m'aimes, » répondit-il, un sourire dans la voix.

Helena, bien décidée à ne pas céder si facilement, lui répondit : « Si t'as fini, tu peux retourner dans ton lit. »

Le silence s'installa un instant, Pierre cherchant les bons mots. Finalement, il se rapprocha un peu plus et murmura à son oreille : « Si je suis venu, c'est pour m'excuser. Je ne pensais pas un mot de ce que j'ai dit, tu sais. T'es talentueuse en danse, je l'ai vu dès les premiers jours. »

Il lui chuchota ces mots à l'oreille, son souffle chaud effleurant la nuque d'Helena, lui provoquant des frissons qu'il ne remarqua pas dans l'obscurité.

« Tu m'en veux toujours ? » demanda-t-il, un peu incertain.

Helena ne répondit pas tout de suite, mais elle secoua légèrement la tête, affirmant qu'elle lui en voulait encore, même si son sourire, qu'il ne voyait pas montrait le contraire.

Pierre sourit malgré tout, déterminé à se faire comprendre. « Je te taquinais juste, » continua-t-il. « Taquiner, c'est ma manière à moi de montrer que j'aime une personne. Et toi, t'es celle que j'aime le plus taquiner. »

Il espérait que ses mots atteignent Helena. Helena resta silencieuse quelques instants, laissant les mots de Pierre résonner en elle. Puis, doucement, elle glissa sa main dans la sienne, leurs doigts s'entrelacèrent naturellement. Sans un mot de plus, ils comprirent qu'ils se trouvaient sur la même longueur d'onde. Pierre sut qu'elle avait compris, qu'elle ressentait la même chose.

Après quelques minutes de silence confortable, Helena brisa le silence : « Je t'en ai jamais vraiment voulu, tu sais. Je te faisais juste la tête pour te taquiner à mon tour. Mais si c'est pour revivre des moments comme celui-là, au calme... » Elle marqua une pause, savourant l'instant. « Alors je suis prête à te faire la tête plus souvent. »

Ils restèrent blottis l'un contre l'autre, profitant de cette proximité inédite, jusqu'à ce qu'Helena, apaisée, commence à sombrer dans le sommeil. Lorsque Pierre sentit la respiration d'Helena devenir régulière, signe qu'elle s'était enfin endormie, il se dégagea doucement, prenant soin de ne pas la réveiller. Avant de quitter le lit, il déposa un léger baiser derrière son oreille, avant de quitter la chambre sur la pointe des pieds.

Il retourna ensuite dans la chambre des garçons, se glissant sous ses draps sans faire de bruit, pour que personne ne se doute de rien.

Le lendemain matin, alors que tout le monde se retrouvait pour le petit-déjeuner, personne ne comprit pourquoi Helena et Pierre agissaient comme si rien ne s'était passé la veille. Leur complicité restait intacte, et seuls eux deux savaient que la nuit avait marqué un tournant discret mais significatif dans leur relation.


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Hello, 

Cette histoire a été inspirée et reprend une grande partie d'une discussion qui a eu lieu le 12 décembre. Du coup, il y a avait encore Clara et Candice à ce moment-là. Mais pour que ce soit plus simple, ce one shot se situe après le départ de Candice. Je trouvais ça bizarre de faire venir pierre dans la chambre des filles en plein milieu de la nuit, sans qu'aucune ne se réveillent alors qu'elles étaient encore 4. Donc si vous avez envie que j'écrives sur un moment en particulier, je peux tout à fait changer la date et retravailler le contexte autour du passage. Voilà pour la petite explication. 

J'espère que ce nouveau One Shot vous plaît, j'ai adoré l'écrire car j'aime beaucoup ce moment et j'ai envie de dire j'aime tous les moments où ils se taquinent. 

Belle soirée à vous 😊

PS: je m'excuse de ne pas avoir pu posté hier comme promis

One Shot - PierrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant