Depuis le matin, Hayate était d'une humeur massacrante. Horitaka, le propriétaire du garage où elle travaillait à mi-temps trois fois par semaine, s'était déjà pris une bonne demi-douzaine de remarques acerbes. Tout y était passé, son écriture illisible dans le carnet de rendez-vous, une commande de plaquettes de frein en retard à laquelle il ne pouvait rien et même sa chemise, qui avait eu l'audace de n'être pas correctement rentrée dans son pantalon, y avait eu droit.
Après quoi, Hayate était retournée s'enfermer dans l'atelier, non sans avoir claqué la porte au passage.
– Et bah... Murmura-t-il. Il y a un truc qui cloche, mais il faudrait me payer cher pour que j'aille lui demander quoi...
À l'arrière du bâtiment, Hayate changeait le filtre à air d'une petite kei-car non sans pester contre ces voitures au moteur inaccessible, contre leurs inventeurs et toute leur descendance qu'elle maudissait sur quinze générations.
– FAIT CHIER ! ILS POUVAIENT PAS INVENTER UN TRUC ENCORE MOINS PRATIQUE ?
La question qui tournait en réalité dans sa tête était toute autre.
Pourquoi il est parti comme ça ? Est-ce que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?
Elle chassa cette pensée avec brusquerie et tendit la main pour attraper la clé à pipe qu'elle avait posée sur le chariot à outils voisin un instant plus tôt. Ses doigts l'effleurèrent et elle l'entendit tomber dans cliquetis.
Elle se redressa aussitôt avec vivacité et sa tête heurta violemment le capot de la voiture.
– ET MERDE ! BORDEL DE MERDE ! TOUT ME FAIT CHIER AUJOURD'HUI ! Jura-t-elle.
Dans le bureau voisin, son patron fit comme s'il n'avait rien entendu.
Hayate se massa le crâne en faisant les cent pas. Elle allait certainement avoir une bosse dans les heures à venir.
La question revint la hanter.
Pourquoi il est parti ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
L'un des pneus de la petite voiture à proximité écopa d'un coup de pied.
– Tiens, voilà pour toi espèce de merde à deux yens !
Pourquoi il est parti ? Est-ce qu'il ne m'aime plus ?
Cette dernière question, surtout, lui serra la gorge et Hayate jeta un œil vers sa veste, accrochée plus loin.
Dans la poche, se trouvait son téléphone.
Ce matin-là, son premier réflexe, ça avait été de vouloir appeler Shin. Elle avait envie de savoir ce qui s'était passé. Elle voulait qu'il lui explique pourquoi il était parti ainsi, sans un mot.
Mais elle n'avait pas pu y arriver.
Qu'est-ce que je vais lui dire s'il me dit que c'est fini ? Qu'est-ce que je fais s'il me dit qu'en réalité, il ne m'aime plus ? Qu'est-ce que je vais devenir s'il ne répond même pas ?
Une nausée lui avait tordu le ventre et elle avait préféré renoncer et attendre qu'il la contacte, lui.
Mais depuis, elle n'avait eu aucune nouvelle. Pas de coup de fil. Pas même le moindre message.
Hayate se mit à faire des aller-retour dans le garage, oubliant la petite kei-car et son travail pour remâcher encore et encore les mêmes pensées.
On passait un si bon moment... Qu'est-ce qui lui a pris ?
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THE RACE [Shin'ichirō Sano x OC]
Fanfiction[L'écriture de l'histoire est terminée et je publie un chapitre tous les deux jours !] ➤ En cours de publication aussi sur Ao3 - Pouick_Pouick 𝗘𝗹𝗹𝗲 𝗮𝗶𝗺𝗮𝗶𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝘃𝗼𝗶𝘁𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗹𝘂𝗶, 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗼𝘁𝗼𝘀 é𝘁𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝘁𝗼𝘂𝘁𝗲 𝘀𝗮...