THE RACE [Shin'ichirō Sano x OC]

25 - Tsukuba Circuit

          Le lendemain à l'aube, Hayate s'arrêta devant le S.S Motor au volant de la fourgonnette du garage Shiohata.

Tous les véhicules de la Koga Express étaient pris ce jour-là et elle avait dû appeler Horitaka à la première heure pour savoir si elle pouvait lui emprunter son camion.

– Sano a fait le con, lui avait-elle expliqué, et maintenant il doit récupérer en urgence tout un lot de pièces détachées à Shimotsuma et il n'a pas de véhicule.

– C'est pour Sano ? Avait-il répliqué. Alors vas-y, prends-le, et tu le salueras de ma part !

Il avait cédé un peu trop facilement au goût de Hayate, mais elle n'allait pas s'en plaindre. 

En tout cas pas pour le moment. Par contre, compte sur moi pour te mettre les points sur les i à mon retour.

Elle avait une petite idée de ce que Horitaka avait derrière la tête – il nous imagine sûrement ensemble –, mais elle avait bien l'intention de lui faire passer l'envie de se mêler de sa vie.

Ce vieux schnoque n'a rien d'autre à faire ma parole ?

Shin'ichirō parut dans la ruelle qui menait à son appartement, un panier-repas entre les mains et un sourire sur le visage.

– Qu'est-ce que c'est que ça ? Lui demanda-t-elle quand il s'installa à côté d'elle dans la cabine.

– Notre déjeuner ! Répondit-il. C'est ma sœur qui l'a préparé. Nous pourrons faire un pique-nique sur place, ce sera sympa !

Hayate le dévisagea.

– À quelle heure ta sœur s'est-elle levée pour nous cuisiner ça ? Dit-elle enfin.

Le ton sur lequel elle lui avait posé la question fit déglutir Shin.

– Tôt ? Murmura-t-il. Mais tu sais, Emma est toujours levée très tôt et elle prépare des bentos pour tout le monde, mon petit frère, son petit ami...

– Toi... Compléta-t-elle.

– Euh... Oui, reconnut-il, mais j'adore sa cuisine, ce n'est pas de ma faute.

Elle mit le contact et le moteur de la vieille fourgonnette rugit.

– Fais-moi plaisir, lui dit-elle, offrez-lui un restaurant un des ces jours et pas le genre bas-de-gamme, hein ? Elle l'a bien mérité si elle vous sert d'esclave tous les jours.

✽

Une heure plus tard, ils quittaient la route nationale qui traversait la préfecture d'Ibaraki et s'engagèrent sur une voie plus modeste qui filait à travers des champs au niveau de Jōsō.

L'automne avait jauni les rares tiges encore sur pied et le souffle de la brise les faisait danser dans la lueur du jour naissant.

– On ne devrait plus être très loin, dit Shin en examinant les panneaux qu'ils croisaient.

– Dis, reprit Hayate, je peux te poser une question ?

– Bien sûr, quoi ?

– Ton frère veut vraiment devenir pilote ?

Shin sourit.

– Oui, dit-il. Il a décidé ça sur un coup de tête l'été dernier.

Hayate tourna brièvement les yeux vers lui, surprise.

– Sur un coup de tête ? Dit-elle. Il n'a aucune expérience ?

– Aucune non, confirma Shin. Bon, il connaît les motos pour être honnête. Dans la famille on est tombé dedans quand on était petits, mais en dehors de sa vieille CB250T il n'a jamais rien conduit de plus puissant et, à ma connaissance, il n'a jamais mis les pieds sur un circuit ou participé à une course.