Ce 4 décembre était un soir comme un autre au château. Helena venait de briller lors des évaluations, décrochant une précieuse immunité pour la semaine aux côtés de Djebril et Lénie. La joie de cette réussite emplissait son cœur, et elle ressentait le besoin de partager cette victoire avec son copain. Malgré leur relation compliquée, elle espérait secrètement qu'il serait fier d'elle.
Son copain avait toujours été indifférent, voire critique, face à ses aspirations artistiques. Au lieu de l'encourager, il lui répétait que ce n'était qu'une lubie passagère. Helena, cependant, avait persévéré, portée par le soutien de sa famille.La jeune belge avait rapidement pris l'habitude de privilégier ses parents, son frère, ou ses amis, évitant les conversations avec son copain qui ne faisaient que la miner un peu plus à chaque fois. Au fil des semaines, elle l'avait appelé de moins en moins, chaque appel se terminant toujours sur une note amère.
En fin de journée, Helena flottait sur un nuage après l'annonce de son immunité. Ayant déjà appelé sa mère le matin même, elle ressentit soudain l'envie de partager cette réussite avec son copain, espérant peut-être, cette fois-ci, entendre un mot d'encouragement de sa part. Mais elle n'avait plus sa minute de téléphone.
Elle se tourna alors vers Pierre qui n'utilisait presque jamais sa minute de téléphone quotidienne. « Pierre, je peux utiliser ta minute de téléphone ? » demanda-t-elle avec un sourire timide. « Je voudrais appeler mon copain pour lui annoncer que je suis immunisée. »
À ces mots, Pierre sentit son cœur se serrer. Il savait que chaque appel à son copain laissait Helena toujours un peu plus vulnérable, un peu plus déçue. Mais face à son sourire et à ses yeux bleus qui le fixaient avec tant de douceur, il ne pouvait pas lui refuser.« Ok, vas-y, » murmura-t-il avec un sourire forcé, cachant du mieux qu'il pouvait sa réticence.Helena lui sourit de toutes ses forces, visiblement heureuse d'avoir obtenu ce qu'elle voulait, et se dirigea vers le téléphone dans le hall, au pied des escaliers. Pierre la suivit du regard, l'inquiétude et une légère jalousie lui tordant l'estomac. Quelque chose lui disait que cet appel ne se passerait pas bien. Incapable de rester à l'écart, il se glissa discrètement derrière le mur du salon, d'où il pouvait observer Helena sans être vu.
Helena s'assit sur le fauteuil près du téléphone. À la première sonnerie, elle sourit, espérant une conversation différente cette fois-ci, peut-être plus positive, et Pierre se surprit à espérer que, pour une fois, tout se passerait bien.
« Salut, c'est moi. J'ai une super nouvelle ! Je suis immunisée cette semaine, on a fait une super éval avec Djebril et Lénie, » annonça-t-elle, sa voix teintée d'un enthousiasme sincère.
Mais à mesure que les secondes passaient, il vit ce sourire s'effacer, lentement, remplacé par une expression de déception et de tristesse. Il était trop loin pour entendre ce que son copain lui disait, mais il pouvait voir l'effet que ses mots avaient sur elle. Ses épaules se raidirent, et ses doigts se crispèrent autour du combiné. Elle détourna légèrement les yeux, comme pour se protéger des mots qu'elle entendait. Chaque seconde qui passait semblait lui enlever un peu plus de cette joie qu'elle avait si ardemment voulu partager.Pierre ne pouvait rien faire d'autre que regarder. Il voyait bien que cet appel ne se déroulait pas comme Helena l'avait espéré. Elle baissa la tête, mordillant sa lèvre inférieure, une habitude qu'elle avait lorsqu'elle essayait de retenir ses émotions. Puis, après quelques secondes de silence, elle termina l'appel d'une voix presque éteinte, en murmurant : « Je ne vais pas te déranger plus longtemps, je suis désolée. »
Elle raccrocha, l'expression abattue, et pour la première fois, son appel n'avait même pas duré une minute. À peine trente secondes s'étaient écoulées.
Helena resta là, silencieuse, le regard vide, fixant le téléphone comme si elle espérait une magie qui ne viendrait pas.
Pierre, qui avait observé toute la scène en silence, sentit une colère sourde monter en lui. Voir Helena si dévastée à cause de quelqu'un qui ne la comprenait pas, qui ne la soutenait pas, était plus qu'il ne pouvait supporter. Mais en même temps, il se sentait impuissant. Helena se leva lentement pour se diriger vers le salon, luttant pour ne pas laisser les larmes couler.
« Ça va ? » murmura-t-il quand elle arriva à sa hauteur, bien qu'il connaissait déjà la réponse.
Elle leva les yeux vers lui, forçant un sourire qui ne parvint pas à masquer la douleur dans ses yeux. « Oui, ça va, » dit-elle, mais Pierre voyait bien qu'elle mentait, qu'elle essayait de se convaincre elle-même que tout allait bien.
Sans un mot de plus, il la tira doucement contre lui, l'enveloppant dans une étreinte protectrice. Il pouvait sentir à quel point elle avait besoin de réconfort, et il était déterminé à être là pour elle. Il baissa la tête pour lui murmurer à l'oreille, sa voix pleine de tendresse et de conviction : « Tu mérites cette immunité, Helena. Tu as été incroyable. Et tu n'as pas à te sentir mal à cause de quelqu'un qui ne voit pas ça. »
Ces mots, si sincères, brisèrent la dernière barrière qu'elle tentait de maintenir. Les larmes qu'elle s'était efforcée de retenir commencèrent à couler librement, se frayant un chemin sur ses joues. Pierre le sentit, et il resserra son étreinte.
Il se recula légèrement, juste assez pour pouvoir croiser son regard. Il prit son visage entre ses mains avec une infinie douceur, essuyant les larmes qui s'attardaient encore sur ses joues. « Hé, » murmura-t-il, sa voix emplie de chaleur, « tu veux en parler ? »
Helena baissa les yeux. Mais face à la sollicitude de Pierre, elle se sentit enfin prête à partager ce qu'elle gardait en elle depuis si longtemps. « Il... il n'était même pas heureux pour moi, Pierre. Je voulais juste partager ma joie avec lui, mais tout ce que j'ai reçu, ce sont des critiques. Encore une fois. »
Sa voix se brisa sur ces derniers mots, et elle ferma les yeux, essayant de contenir ses larmes. « Je suis désolée, » continua-t-elle. « Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça... je ne veux pas te déranger. »
Pierre, qui avait entendu cette même phrase lors de son appel, sentit son cœur se serrer. « Tu ne me dérangeras jamais, Helena, » répondit-il avec une douceur inébranlable. Il glissa doucement sa main sous son menton, relevant son visage pour qu'elle le regarde à nouveau. Leurs yeux se croisèrent, et Pierre sentit une profonde émotion le traverser.
« Tu mérites tellement mieux que ça, » dit-il, ses mots porteurs d'une vérité qu'il espérait qu'elle comprendrait enfin.
Helena fronça légèrement les sourcils, troublée par l'intensité de ses paroles. « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
Pierre prit une profonde inspiration, cherchant les bons mots pour exprimer ce qu'il ressentait. « Parce que je te vois, Helena. Je vois combien tu te donnes, combien tu te bats pour réaliser ton rêve. Tu es quelqu'un de formidable, et tu mérites d'être entourée de personnes qui te soutiennent, pas qui te rabaissent. »
Les mots de Pierre touchèrent Helena en plein cœur. C'était la première fois qu'elle se sentait réellement vue, réellement comprise. Elle sentit son cœur se réchauffer, la douleur de son appel s'atténuant sous l'effet des paroles de Pierre.
Un silence doux s'installa entre eux, empli de tout ce qu'ils n'avaient pas encore dit, mais qu'ils sentaient au plus profond de leurs cœurs. Helena ne savait pas quoi répondre, mais elle n'en avait pas besoin. Tout ce qu'elle ressentait était écrit dans ses yeux, dans ce regard qu'elle plongeait dans celui de Pierre.
Finalement, elle trouva la force de sourire, un sourire timide mais sincère, rempli de gratitude et d'affection. « Merci, Pierre, » murmura-t-elle.Pierre sourit en retour. Elle se glissa à nouveau dans ses bras cherchant le réconfort que seul le jeune musicien pouvait lui procurer. Pierre la tenait fermement, souhaitant plus que tout lui montrer qu'elle n'était pas seule, qu'elle méritait d'être aimée.
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Hello,
Je tiens juste à préciser que ne sais absolument rien de ce qu'il s'est passé avec ce fameux "copain" et que je ne détiens en aucun cas la vérité. J'ai vu passer des choses qui m'ont juste donner une idée d'histoire. En aucun cas, je ne souhaite propager de la haine envers cette personne.
J'espère que cette histoire vous a plu !
Belle soirée à vous 😊
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One Shot - Pierrina
Short StoryUn recueil d'histoires sur Helena et Pierre. Commandes ouvertes