Chapitre 7 : Les Gardiennes (Partie 1)

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« Les araignées bulbulbiforme sont des êtres doués d'une grande gentillesse et d'une grandeur d'âme comme très peu en ont dans la galaxie. Même quand elles se nourrissent elles essaient de dévorer des très petites parties de leurs proies et les soignent aussitôt grâce à leurs toiles »

La Faune et la Flore du monde Emeraude, écrit par le Seigneur des bestioles, Oroch

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Lorsque Seis reprit conscience, tout autour de lui était noir. Il crut un instant qu'il était mort. Mais il se rendit compte au bout de quelques secondes qu'il avait simplement les yeux bandés. Son corps semblait recouvert complètement par une substance douce mais collante. Il y faisait doux. Il ne pouvait pas bouger ses membres à cause de la substance. Ses blessures quasi-mortelles étaient guéries. Combien de temps avait-il dormi ? Sa bouche et son nez étaient entièrement recouverts, cependant il n'avait aucun mal à respirer comme si le cocon dans lequel il était enfermé était une nouvelle peau. Il se concentra sur son ouïe pour essayer de capter des indices sur ce qui lui était arrivé. Il entendait des échos de voix au loin, mais il n'arrivait pas à en distinguer le nombre ou l'origine. Il essaya à nouveau de se débattre pour s'extirper de cette situation. Il gigota un bon moment mais rien n'y fit. L'étrange matière semblait absorber ses efforts. Il cessa sa vaine lutte. Essoufflé, il décida de simplement attendre. L'air de ce nouvel endroit était pur, vivifiant, Seis avait l'impression que chaque inspiration venait remplir son corps d'énergie. Il avait l'étrange impression d'être parfaitement à sa place. Alors quelque chose saisit la matière au niveau de ses yeux et la déchira en une seconde. Un faisceau de lumière vint lui percer les rétines et l'éblouir un instant. Lorsque la cécité s'estompa, il se retrouva nez à nez avec une femme extrêmement singulière. La beauté de cette femme était à couper le souffle, comme un coucher de soleil flamboyant à travers les nuages enflammant l'horizon. Ses yeux étincelaient d'une lueur mystérieuse, d'un vert profond qui semblait contenir un univers entier de secrets et de rêves. Ses cheveux étaient gris argentés presque translucides, ils tombaient en cascades soyeuses autour de son visage délicat, encadrant ses traits avec une élégance naturelle. Son nez était aquilin, ses lèvres étaient minces mais pulpeuses, d'un rose très pâle. Sa peau était incroyablement blême avec une once de pourpre comme le pétale d'une violette fraîchement éclos, et dégageait une lueur douce et radieuse. Sur son front, un symbole en encre noire semblait rappeler les formes d'une aile. Elle souriait. Son sourire, ah, ce sourire chaleureux, sincère, il donna instantanément envie à Seis de croire en elle. Elle avait dans ses doigts une sorte de toile blanche semblable à du tissu. Elle se l'ôta des doigts et le posa sur une petite table non loin de là. C'était sans doute la partie qu'elle venait d'arracher des yeux du garçon. Sa grâce innée transparaissait dans chacun de ses gestes, comme si elle dansait au rythme d'une mélodie céleste, même lorsqu'elle se tenait immobile.

Le jeune adolescent ne pouvait que rester là, muet. En face de lui se trouvait une créature à la beauté incroyable, à la peau presque violette et aux yeux verts semblables à ceux du jeune homme. Tel un éclair, la compréhension le foudroya à la vitesse de la lumière. Il s'écria alors d'une voix rauque :

- Drakon.

- En effet, bon retour parmi les vivants Seis Orion. Descendant du Peuple Obscur, la femelle Drakon lui rétorqua de sa voix profonde et envoûtante.

- Mais c'est impossible, les Drakons ont disparu d'Albion depuis des millénaires...

- Tu dis vrai à nouveau Seis, répondit-elle calmement, mais un détail semble encore t'échapper.

La merveilleuse jeune femme s'avança alors vers lui et se pencha. Seis se sentit alors décoller du sol. Elle venait de le prendre sur son épaule sans effort. Son regard était porté sur le sol boisé. En quelques pas, il vit alors qu'il regardait de l'herbe, ils étaient sortis du bâtiment où ils étaient. Il fut déposé sur le sol avec douceur, il était sur le dos, il pouvait regarder vers le ciel. À nouveau, il vit cette voûte céleste d'une couleur incroyable. Le bleu du ciel avait fait place à un vert étincelant. Il arriva à la seule conclusion plausible.

Seis: Les Ruines du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant