Chapitre 8: Le Peuple Obscur (Partie 2)

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Tout à coup, les vaisseaux autour d'eux arrêtèrent d'avancer, le bourdonnement de leur moteur se calma, les appareils semblèrent faire un petit salut avec leur pointe, avant de repartir en arrière et de se disparaitre dans les branchages. Le groupe de Seis était arrivé sur une plateforme en métal construite au même niveau qu'une des branches titanesques. Arémétria et Bubu se posèrent délicatement et le tentacule qui maintenait le jeune homme se desserra. Il sauta avec facilité sur la surface métallique. Dès que ses pieds touchèrent le sol, il sentit une force en jaillir et le pénétrer. Il entendit un léger bruissement et dirigea son attention vers le bruit. Une dizaine d'individus semblaient avoir surgi du néant. Le jeune homme les observa avec une admiration mêlée de respect, fasciné par leur allure qui aurait pu faire pâlir la lumière même du soleil. Leurs formes imposantes dominaient l'espace, leur taille dépassant de loin celle de tout homme. Chacun dépassait de deux têtes la hauteur de Seis. Leurs yeux, d'un vert étincelant, étaient couverts par un léger voile de mousseline. Vêtus de tenues cérémoniales immaculées, ils semblaient être une incarnation de la pureté elle-même. Leurs tuniques blanches drapées avec une grâce naturelle semblaient être taillées dans les nuages, créant un contraste saisissant avec leurs peaux sombres et leurs yeux lumineux. Sur Albion, leur beauté aurait semblé irréelle, une vision venue tout droit des rêves les plus profonds. Mais ici, au cœur de cette forêt magique, ils semblaient être des pièces parfaites du puzzle, des créatures nées de l'équilibre parfait entre l'ancien et le futur, entre la nature et la technologie. Cependant aucun des Drakons présent n'égalait en beauté la perfection qu'était Arémétria. Les dix Drakons se prosternèrent devant le groupe. Seis fut surpris mais Arémétria ne l'était pas. Le plus avancé des dix prit la parole :

- Mes respects à la gardienne Arémétria, et à notre prédécesseur la Superbe Buburatouvila.

- Relève-toi, Atrazak, tu sers Silvzar, les Drakons et la Dixième tribu. Conduis-nous à mon frère je te prie.

- Les désirs de la gardienne sont des ordres.

Telle une chorégraphie parfaitement maîtrisée, les Drakons se relevèrent et formèrent un cercle parfait autour du trio. Le dénommé Atrazak qui donnait l'impression d'être leur chef s'avança et sortit du cercle pour les guider. Aussitôt, les autres membres raccourcirent leur formation pour garder la forme parfaite. Son impression des Drakons avait changé. Après avoir rencontré les deux gardiennes, ils imaginaient des ermites proches de la nature qui vivaient en autarcie. Il semblait au contraire que les Drakons étaient une société très organisée, presque militaire, qu'ils disposaient de technologie et de capacités physiques supérieures. En les regardant, il ne pouvait s'empêcher de se comparer. Il avait étrangement une apparence qui leur ressemblait. Il était certes plus petit que le Drakon moyen, et il avait aussi une peau différente. Mais il aurait pu passer pour un Drakon malade. Il marchait à côté d'Arémétria qui lui toucha l'épaule avec sa main pour le rassurer. La peau si douce lui donna un frisson. Il lui fit un sourire. Il marchait le long d'un boulevard en matière blanche. Seis n'avait jamais vu rien de pareil, cette pierre immaculée qui recouvrait l'écorce de l'arbre, correspondait à une sorte de sève qui aurait séché et se serait transformée en marbre, étincelant mais incroyablement dur. Toute la route en était couverte, il y avait aussi des longs piliers dans cette matière de part et d'autre de la voie. Les piliers étaient reliés entre eux à leurs sommets par des lianes phosphorescentes. Ils avançaient rapidement sur cette longue allée, la voie libre, les autres habitants semblaient s'agglutiner sur les extrémités du chemin, comme pour leur laisser une route d'honneur. Seis demanda :

- Ça a l'air d'être une route importante ? Pourquoi avoir bloqué toute la voie au public pour trois personnes ?

- Pour trois personnes ? ricana Arémétria, ils ont bloqué la voie pour une certaine Superbe, tu veux dire.

Seis: Les Ruines du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant