Variety Show Romance [Terminée]

Chapitre 12 : La tempête parfaite (Jun-hyuk)

Le miroir me renvoie l'image d'un Jun-hyuk que je ne reconnais pas. Mes cheveux, d'habitude coiffés en un style savamment décoiffé qui crie "bad boy nonchalant", sont maintenant plaqués sur mon crâne avec assez de gel pour faire briller un parcours de golf entier. Mon t-shirt noir habituel a été remplacé par une chemise en soie rose pastel qui me fait ressembler à une barbe à papa géante. Et ne parlons même pas du pantalon blanc moulant qui menace de se déchirer si j'ose respirer trop fort.

Bienvenue dans l'enfer fashion d'Idol Clash, où les stylistes semblent tirer leurs idées d'un mélange toxique entre un drama historique et une boîte de bonbons acidulés.

— Daebak, mec ! Tu ressembles à un Starlight masculin ! s'exclame Tae-hyun, son rire résonnant dans la loge comme le son d'une hyène particulièrement amusée.

Je lui lance un regard qui se veut menaçant, mais l'effet est quelque peu gâché par le fait que je ressemble à un mélange improbable entre un prince de conte de fées et une licorne K-pop.

— La ferme, je grommelle, tirant sur le col de ma chemise qui semble déterminée à m'étrangler. Ce n'est pas comme si j'avais eu le choix. Le défi du jour est d'échanger nos styles de performance avec Starlight (Oui, encore...)

— Oh, j'ai hâte de voir ça, répond Tae-hyun avec un sourire qui ferait pâlir d'envie le chat du Cheshire. Jun-hyuk, le grand rappeur bad boy de Thunder, en train de faire des aegyo et de danser comme une idole cute. C'est comme voir un ours polaire essayer de faire du ballet.

Je m'apprête à lui lancer une réplique cinglante quand la porte de la loge s'ouvre brusquement. Et là, comme une apparition divine (ou diabolique, selon le point de vue), se tient Soo-jin.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, comme s'il essayait de s'échapper pour aller la rejoindre. (Traître.) Elle porte une de mes vestes en cuir préférées, celle avec les clous argentés sur les épaules. Son pantalon baggy tombe bas sur ses hanches d'une manière qui devrait être illégale, et sa casquette Thunder est posée de travers sur ses longs cheveux noirs. Elle a l'air... eh bien, elle a l'air incroyablement sexy. (Non, Jun-hyuk, on ne pense pas ça de sa rivale. Même si elle porte mieux tes vêtements que toi.)

— Alors, Jun-hyuk-ssi, prêt à montrer au monde tes talents cachés de danseur cute ? me lance-t-elle avec un sourire en coin qui fait fondre mes genoux. (Heureusement que je suis assis, sinon je me serais probablement effondré comme une pile de CD invendus.)

— Toujours, princesse. Prépare-toi à être éblouie par mon aegyo dévastateur.

Elle rit, et le son est comme une mélodie qui fait vibrer quelque chose en moi. C'est à ce moment-là que je réalise que je suis dans de beaux draps. Ou plutôt, dans une belle chemise en soie rose.

Le tournage commence, et je me retrouve sur scène, face à une mer de caméras et de visages expectatifs. La musique démarre, une mélodie enjouée et sucrée qui semble se moquer de moi. C'est maintenant ou jamais, Jun-hyuk. Montre-leur ce que tu as dans le ventre. (Ou plutôt, ce que tu as dans les hanches, parce que ces mouvements de danse sont loin, très loin de ma zone de confort.)

Je commence à bouger, essayant désespérément d'imiter les mouvements gracieux et mignons que j'ai vu Soo-jin exécuter un million de fois. Le résultat est... eh bien, disons que si la danse était un langage, je serais en train de baragouiner comme un bébé qui vient d'avaler un dictionnaire.

Mes bras s'agitent comme ceux d'un homme-gonflable devant un concessionnaire automobile. Mes hanches se déhanchent d'une manière qui ferait probablement pleurer mon professeur de danse. Et ne parlons même pas de mon visage. J'essaie de faire des expressions mignonnes, mais je suis à peu près sûr que je ressemble plus à quelqu'un qui vient de mordre dans un citron particulièrement acide.