Variety Show Romance [Terminée]

Chapitre 16 : Harmonies et dissonances (Jun-hyuk)

Le studio d'enregistrement bourdonne d'une énergie familière, l'odeur de café froid et de pizza réchauffée flottant dans l'air comme un nuage persistant. Les murs insonorisés, couverts de mousse acoustique aux formes géométriques, absorbent le son de nos voix qui s'élèvent et s'entrechoquent comme des vagues dans une mer agitée. La lumière tamisée des lampes LED crée une atmosphère intime, presque cocon-like.

Je suis assis devant la console de mixage, mes doigts dansant sur les boutons et les curseurs avec une aisance née de l'habitude. L'écran devant moi affiche une myriade de pistes colorées, comme une toile abstraite représentant notre musique.

— Et si on ajoutait un pont plus mélodique ici ? je suggère, pointant une section de notre nouvelle chanson sur l'écran. Le curseur de ma souris survole une zone vide entre deux parties intenses. Peut-être quelque chose de plus... doux ?

Tae-hyun, affalé sur le canapé en cuir usé dans le coin du studio, me regarde comme si je venais de lui annoncer que j'allais rejoindre un boys band de yodlers. Ses sourcils se froncent, créant un pli profond entre ses yeux.

— Plus doux ? répète-t-il, son sourcil levé si haut qu'il menace de disparaître dans ses cheveux teints en bleu électrique. Jun-hyuk, on est Thunder, pas Cotton Candy.

Je sens mes joues s'échauffer légèrement, la chaleur se répandant jusqu'à la pointe de mes oreilles. (Depuis quand je rougis, moi ? Ce n'est pas comme si j'avais passé la nuit dernière à écouter en boucle les ballades de Starlight, imaginant la voix de Soo-jin se mêler à la mienne. Pas du tout.)

— Je pensais juste qu'un peu de variété ne ferait pas de mal, je marmonne, jouant distraitement avec un curseur, le faisant monter et descendre sans réelle intention.

Min-jae, notre éternel médiateur, intervient avec la grâce d'un diplomate chevronné. Il se redresse dans son fauteuil, son regard passant de moi à Tae-hyun comme s'il évaluait un champ de bataille.

— Ce n'est pas une mauvaise idée, dit-il, sa voix calme contrastant avec la tension ambiante. On pourrait essayer de fusionner notre style avec quelque chose de nouveau. Ça pourrait nous ouvrir à un public plus large.

Sung-min, qui jusque-là observait silencieusement depuis le canapé, son téléphone à la main, lève soudain la tête. Ses yeux pétillent d'une lueur malicieuse qui me fait instantanément craindre le pire.

— Oh oh, s'exclame-t-il avec un sourire qui ferait pâlir d'envie le chat du Cheshire. Je crois que quelqu'un a été influencé par une certaine princesse de la K-pop.

Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine, comme s'il essayait de s'échapper de ma cage thoracique. (Traître de cœur, arrête de me trahir !)

— Je ne vois pas de quoi tu parles, je rétorque, essayant de paraître aussi nonchalant que possible. Ma main s'agite dans un geste que j'espère désinvolte, mais qui ressemble probablement plus à un spasme nerveux. C'est juste de l'évolution artistique.

— Bien sûr, acquiesce Tae-hyun avec un clin d'œil exagéré, son sourire s'élargissant d'une manière presque inquiétante. Et moi, je suis secrètement le fils caché de PSY.

La discussion qui s'ensuit est un mélange de taquineries, de débats passionnés sur notre direction musicale, et de blagues douteuses sur ma vie amoureuse. Les mots volent dans le studio comme des projectiles sonores, rebondissant sur les murs insonorisés. (Apparemment, mes membres de groupe pensent que "SooHyuk" serait un excellent nom pour notre prochain album. Hilarant, vraiment. Je devrais peut-être envisager une carrière solo.)

Finalement, après ce qui semble être des heures de débat (mais qui n'est probablement que 20 minutes, si l'horloge murale ne ment pas), nous décidons d'essayer ma suggestion. Je me tourne vers la console, mes doigts volant sur les touches avec une précision née de l'habitude.