Chapitre 42 - Panique

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~ Amadeo ~

A travers la fenêtre, j'ai aperçu le vacarme se dérouler en bas, ça a duré des heures, de longues heures pendant lesquelles je n'ai pu m'empêcher de me poser un milliard de questions. L'envie de descendre pour avoir des réponses me brûlait de l'intérieur mais à chaque fois que je me dirigeais vers la porte, le ton glacial et autoritaire d'Arès me percutait de plein fouet et je me figeais.

                La nuit est tombée maintenant et je les observe toujours, regroupés autour d'une table, éclairés par de grands luminaires. Leur visage ne montre aucune expression, mais la manière dont ils froncent les sourcils par moment me conforte dans l'idée que ce n'est peut-être pas une simple mesure de prévention. Soudain, quelqu'un frappe à la porte et me sort brusquement de mes pensées. 

— Entrer. Déclaré-je sans forcer sur ma voix

Leeroy apparaît, un léger sourire aux lèvres.

— Comment vas-tu ?
— Bien... au vu des circonstances...
— J'imagine... Mais ça ira mieux, tu verras...

Le peu d'espoir qui semble me rester me pousse à acquiescer de la tête.

— Est-ce qu'il faut s'inquiéter ? Demandé-je, en lançant un bref regard en direction des fenêtres
— Non ! Pas du tout ! M'assure-t-il rapidement, bien trop rapidement
— Les haut placés sont bien connus pour leur paranoïa ! Plaisante-t-il ensuite

                Je souris machinalement mais mes pensées sont ailleurs. Je ne m'inquiète pas seulement de savoir ce qui a poussé l'organisation à lancer ce plan, ni même du changement d'humeur radical que cela a créé chez mon fantôme, je m'inquiète également, et surtout, du potentiel danger vers lequel il se rue.

— Tout ira bien. Il sera rentré, au plus tard, pour déjeuner. M'assure-t-il, comme si malgré tous mes efforts, il avait lu en moi

J'acquiesce de la tête.

— Le Docteur Dion t'attend dans son bureau demain, à neuf heures. M'indique-t-il en souriant
— D'accord, j'y serai.
— Profite de cette nuit pour te reposer. Tu en as besoin.

                Sans même attendre ma réponse, il quitte la pièce et je reprends aussitôt mon poste d'observation. Alors qu'il charge les derniers sacs, le silence reprend sa place, petit à petit, les voitures disparaissent une à une et la cloche annonce l'heure du dîner.

                Regroupés autour d'une table sur laquelle nous ne sommes que trois, Malyriane, Grace et moi scrutons les sièges de nos fantômes, comme s'ils n'y reviendraient jamais.

— Est-ce que c'est déjà arrivé auparavant ? Osé-je leur demander, tout bas
— Non, jamais. Réponds la blonde
— Ou, en tout cas, pas depuis notre arrivée. Rétorque la brune
— Leeroy m'a dit qu'ils seraient rentrés d'ici demain.
— On a plus qu'à espérer que ça se passe bien... Chuchote-t-elle ensuite

                Perdus dans nos pensées, le silence s'installe aussitôt et je commence à envisager le pire. Mes mains sont moites et je peine à respirer. Je ne peux pas accepter que la dernière image que j'ai de lui soit celle d'un homme en colère, d'un homme violent.

— Est-ce que ça vous dit qu'on dort ensemble ce soir ? Propose soudainement Grace, mettant fin à ma torture
— Douglas a beau me taper sur le système parfois, me retrouver seule cette nuit, en sachant où il est... Confie-t-elle sans réussir à terminer sa phrase

                Depuis mon arrivée, Grace m'a toujours paru détachée et confiante, alors entendre de sa bouche, qu'elle aussi, est inquiète, me laisse sans voix.

Amadeon [MenXMen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant