Amadeon [MenXMen]

Chapitre 7 - Contrat de dernière minute

~ Arès ~               

                Assis dans le jet, sur le chemin du retour, je fais le point dans ma tête sur ma première mission en tant que binôme. Il est clair que j'aurais pu me débrouiller tout seul et que la diversion n'était pas nécessaire mais être sur le terrain est la meilleure façon d'apprendre. Ils pourront faire toutes les simulations qu'ils veulent, rien n'égalera jamais la réalité. J'ai cru pendant un moment qu'il ne serait pas capable d'assumer autant de pressions et que Lionel avait raison.

Ce qui me donnerait envie de me tirer une balle.

                Mais un rappel a suffi pour qu'il reprenne ses esprits. C'était un moment étrange, cet adage nous est appris à l'académie mais c'est rare qu'il soit mémorisé. J'ai eu la sensation que je le répétais souvent autrefois alors j'imagine que c'est pour ça qu'il est sorti tout naturellement, sans même que je ne m'en rende compte. 

"Chaque phrase a du sens quand on en prend conscience ! Dit la voix"

                Le flashback me donne rapidement la nausée, mais ce n'est rien comparé aux crises que je peux avoir parfois alors je me contiens et je poursuis mon analyse. Malgré sa tendance à trop parler et à se laisser submerger par l'adrénaline, je l'ai trouvé investi et efficace alors je l'emmènerai de nouveau, peu importe ce qu'ils en pensent. Je veux qu'il soit capable de gérer la pression, je n'ai pas le temps ni l'envie de faire du babysitting.

                Lorsque je reviens enfin sur la terre ferme, mon regard se pose sur le brun, paisiblement endormi dans son siège, comme à l'allée. Une nouvelle fois surpris par ce que je pense être de l'inquiétude à son égard, j'obéis, frustré, à l'envie de le mettre dans une position plus confortable. Je commence d'abord par poser, après hésitation, ma main sur son épaule, mais il ne bouge pas. alors je décide de le porter jusqu'au lit.

                Mon cœur bat étrangement plus vite lorsque mes mains se glissent en dessous de lui et c'est pire lorsque je le soulève et qu'il se met à remuer. C'est drôle, avant ça je doutais d'en avoir un. Les sensations qui parcourent mon corps sont étranges mais j'y fais abstraction parce que tout ce qui attire mon attention, c'est le poids de son corps au creux de mes bras.

                Il est si léger qu'il me semble encore plus fragile que d'habitude, et je me surprends à faire attention aux moindres de mes faits et gestes. Après un court trajet, je le dépose délicatement sur les draps et je m'attarde, sans m'en rendre compte, sur l'apaisement qui se lit sur son visage. Il y a bien longtemps que le sommeil ne me fait plus cet effet.

                Je rejoins mon siège quelques minutes plus tard et je profite de la vue apaisante mais surtout du silence. Sans même que je ne m'en rende compte, des heures se sont écoulées et l'avion a atterri.

— Comment j'ai atterri dans le lit ? Demande soudainement la nouvelle recrue, confus
— À ton avis. Répondis-je, sans quitter des yeux l'extérieur
— Merci... Chuchote-t-il avant de saluer les pilotes

                Sans grande surprise, lorsque nous sommes rentrés, le vieux et la pimbêche nous ont convoqués. J'entre volontairement le premier et je prends place sur le fauteuil dans lequel je m'étais assis pas plus tard que la semaine dernière.

— Arès... Soupire Leeroy, en se grattant le front, comme si j'avais épuisé tous les mots de son répertoire
— Tu te rends compte de ce que t'as fait ? Me demande la pimbêche, adossé au mur à ma droite
— Ma pervenche. Mes règles. Dis-je simplement
— TU L'AS LAISSÉ ALLER EN MISSION SEUL ?!?! MAIS QU'EST-CE QUI NE TOURNE PAS ROND CHEZ TOI ?!?! Hurle-t-elle