Amadeon [MenXMen]

Chapitre 10 - Ascenseur

~ Amadeo ~

Lorsqu'on rentre, la maison est calme. Arès se dirige immédiatement vers sa chambre, pendant que je cherche Lucrecia du regard. Heureusement, elle n'est pas là. Malyriane m'informe du départ de Grace en Allemagne et nous nous mettons à table. Comme à mon habitude, avant de m'installer, je prépare un plateau pour mon fantôme.

Je descends au sous-sol et le froid qui en émane me donne des frissons, comme à chaque fois. Je toque et il m'invite à entrer. Il est devant le miroir et, à ma grande surprise, Lucrecia se trouve derrière lui, assise sur le lit. Et merde...

- Tiens ! Te voilà ! On parlait justement de toi ! s'exclame-t-elle

Je déglutis de peur en imaginant de quelle façon elle pourrait me tuer et se débarrasser de mon corps, là tout de suite. Arès me fait signe de déposer le plateau sur la table et je m'exécute. Lorsque je me retourne, elle est debout, devant moi, ses yeux plongent dans les miens et, d'un ton sévère, elle me demande :

- Où étais-tu ?
- Euh...

Arès ne prête pas attention à notre conversation, il se contente d'étaler de la mousse à raser sur son visage.

- Il ne daigne pas m'adresser la parole alors j'espère que tu seras plus bavard ! Râle-t-elle en direction de mon fantôme
- On... euh... Je me suis entraîné à tirer... avoue-je d'une petite voix, tête baissée

Si j'étais plein d'assurance sur le chemin, le vrai moi est actuellement terrifié... J'aurai bien besoin qu'Arès lui tire dessus, là tout de suite...

- Je t'avais dit de faire la plonge ! Mon ordre était pourtant clair, non ?! Avant de savoir tirer, tu dois savoir obéir ! C'est ça la clé ! Et je constate que tu n'en es pas capable ! Hurle-t-elle
- Je... J'ai... bafouillé-je, la boule au ventre
- C'est moi qui co...
- FERME LA !! Hurle soudainement Arès, la tête enfouie dans une serviette propre
- JE TE DEMANDE PARDON ?! S'énerve-t-elle, d'un air étonné

Je crois que ce sont les premiers mots qu'il lui adresse depuis son arrivée. Je suis étonné mais surtout très gêné...

- Ferme la. Répète Arès, cette fois à quelques centimètres d'elle

Cette proximité me fait peur car je ne sais pas de quoi il est réellement capable. Et si elle lui tape sur le système autant qu'à moi alors je m'attends au pire.

- Dehors. Lui ordonne-t-il
- N'oublie pas quelle est ta place.
- Je me fous éperdument de ma place, ce que je sais, en revanche, c'est que la tienne est loin de ma chambre. Vous avez voulu en faire qu'à votre tête, très bien ! Ma pervenche, mes règles. Rentre toi ça dans le crâne ou ailleurs, je m'en fous, mais maintenant dehors, ou je t'enterre vivante, toi et les neurones bousillés par les UV qu'ils te restent.

Ses menaces me glacent le sang et me font rire, intérieurement, à la fois. Lucrecia recule d'un pas, sûrement apeurée, même si elle tente de montrer le contraire. Mon fantôme semble très attaché à son intimité, ce dont elle a pas l'air de se soucier.
A peine a-t-elle franchi la porte que la tension redescend. J'expire de soulagement.

- Charlotte, apporte une assiette vide dans ma chambre. Merci. Commande-t-il par le biais de l'interphone installé spécialement pour lui

Une assiette vide ? Pourquoi faire ?!

La domestique ne tarde pas et avant que je n'ai le temps de poser la moindre question, il attrape l'assiette que je lui ai préparée et la vide de la moitié de son contenu.

- C'est trop pour moi. Dit-il simplement en me tendant la deuxième assiette

Je m'installe sans broncher lorsqu'il m'y invite et on commence à manger. Je comprends maintenant l'importance qu'il apporte à sa chambre. Le calme est si satisfaisant. Encore contrarié de ce qui vient de se passer et stressé pour demain, je n'ai pas beaucoup d'appétit mais le calme m'aide à organiser mes pensées ainsi qu'à me calmer alors j'en ai profité jusqu'à ce que Malyriane vienne me chercher. Celle-ci n'a pas osé frapper à la porte, elle s'est contentée de m'envoyer un message. Au programme, laver les armes sorties dernièrement de la division. Elle descend la première. Après avoir déposé les assiettes sales à la cuisine, c'est devant l'ascenseur qu'un homme m'interpelle.