Chapitre 38 - Cauchemar

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~ Amadeo ~

A l'intérieur du centre, de longues tables sont sur la droite et de nombreux lits superposés sont sur la gauche, presque tous occupés. A mesure que je m'avance, un homme en chemise se dirige dans ma direction alors je réajuste la mienne et je m'assure que mes lunettes de soleil sont bien placées.

— Bonjour ! Sourit-il
— Bonjour, excusez-moi de vous déranger ! Dis-je sur un ton innocent
— Vous ne me dérangez pas du tout, que puis-je faire pour vous ?
— Je suis à la recherche de mon père, il a quelques ennuis en ce moment et j'ai peur pour lui, est-ce que vous l'auriez vu par hasard ? Demandé-je, en lui montrant une photo

Il la regarde un moment, en fronçant les sourcils, avant de secouer la tête de gauche à droite.

— Non, je suis navré...
— Ce n'est pas grave...
— Est-ce que je peux faire quelque chose d'autre ? Demande-t-il, dans un sentiment de culpabilité
— Non, merci beaucoup, bonne journée ! Souris-je
— A vous aussi !

Je sors aussitôt.

— Il est pas ici ! Affirmé-je lorsque les yeux d'Arès se posent sur moi
— Prochaine destination ?

Je lui indique à nouveau le chemin, comme la première fois, et nous nous arrêtons devant un bâtiment abandonné, beaucoup plus miteux que ce que je pensais. Le contraste avec le reste de la ville est très étonnant. Après tout, toutes les villes ont leur quartier sombre.

— Reste là, j'y vais seul. Ordonne-t-il, tout en sortant de la voiture
— D'accord. Répondis-je, lorsqu'il ouvre la porte arrière

Je le suis du regard autant que je le peux, jusqu'à ce que son corps disparaisse derrière la verdure qui n'a pas été tondue depuis longtemps. Environ une trentaine de minutes plus tard, il ressort.

— Pas ici non plus. Soupire-t-il
— Il reste plus que l'aire de repos.
— On ira ce soir, je doute qu'il y soit maintenant.
— Très bien.

De retour à l'hôtel, je me sers de la monnaie que m'a donnée Arès pour acheter de la nourriture au distributeur. Ce n'est pas du luxe mais c'est le moyen le plus sûr de ne pas laisser de trace.

— Une fois qu'on l'aura trouvé, quel sera notre plan ? Demandé-je en m'installant en tailleur sur le grand lit double
— Je te le dirai en temps voulu.

Je le regarde avec étonnement.

— Tu dois être capable de t'adapter à la minute, et pour ça faut t'entraîner. Explique-t-il

J'acquiesce de la tête.

Après qu'il ait choisi sa collation, j'ai mangé à mon tour et je me suis installé confortablement devant la télé. Assis au bord de son lit, Arès trifouille un vieux paquet de clopes en s'intéressant de temps à autre au film qui passe. Il est resté un moment comme ça avant de finalement s'allonger sur son lit.

Alors que je serais prêt à me jeter d'une falaise tant l'attente est insoutenable, mon fantôme s'est paisiblement endormi. J'ai beau relire les documents, revoir les plans de la ville, rien n'a changé et c'est dommage car, au moins, j'aurais eu quelque chose à faire.

Alors que j'avais jeté mon dévolu sur le dernier sachet de cacahuètes, il se met à remuer et gémir dans tous les sens. Soucieux, je m'apprêtais à poser ma main sur son épaule lorsqu'il se réveille en sursaut. Son front est en sueur et il regarde partout comme s'il avait oublié où il était.

— Est-ce que ça va ?! M'inquiété-je

Son regard se pose sur moi un instant puis il le fuit.

— Arès ?
— Je vais bien. Retourne à tes occupations. Répond-t-il sèchement

Amadeon [MenXMen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant