Amadeon [MenXMen]

Chapitre 39 - MA voix

~ Arès ~

De retour dans l'Oregon, la maison est plongée dans le silence habituel du matin et ce n'est pas pour me déplaire.

— Je vais prendre une douche, je pue le rat mort... déclare Amadeo en mimant du dégoût

Je hoche la tête dans sa direction et je me rue dans la cuisine, à la recherche de tout ce qui pourrait calmer les remontées des verres de Whisky que je me suis enfilés dans l'avion. La fraîcheur du frigo me frappe en pleine face et j'en profite un instant avant de choper une bouteille d'eau au pif.

— Vous êtes enfin de retour ! S'exclame une voix

Lorsque je me retourne, mes yeux se posent sur Douglas, le corps luisant de sueur. Rempli d'une énergie, dont l'origine m'est toujours inconnue, il verse un nombre incalculable d'ingrédients dans le shaker et le bruit assourdissant de l'appareil résonne dans toute la pièce.

— T'en veux ?! Propose-t-il en me tendant sa mixture verte
— Non merci. Répondis-je avant de quitter la pièce

A la seconde où ma main touche la poignée de la porte qui mène à ma chambre, la voix du Docteur Dion attire mon attention.

— Vous avez fait bon voyage ? Demande-t-il ensuite
— Hm hm.
— Super... Je sais que tu dois être fatigué mais il faut que je te parle de quelque chose...

Il désigne la porte d'entrée de la tête et je le suis, certes agacé, mais sans broncher.

— Qu'est-ce que c'est calme le matin ! S'exclame-t-il pour combler le silence

Je lui adresse un sourire hypocrite et nous reprenons la route. A présent à l'intérieur du centre médical, les infirmières nous saluent toutes à tour de rôle pendant que nous rejoignons son bureau.

— Je t'en prie, installe-toi ! S'exclame-t-il en me désignant la chaise de la main

Je m'exécute en même temps que lui, impatient de savoir ce qu'il a à me dire de si urgent pour que ça ne puisse pas attendre.

— Je tenais à te voir au plus vite parce qu'il faut qu'on parle de quelque chose...

Je hoche la tête.

— Comment vas-tu depuis la fin de tes séances ?
— Bien.
— Bien ?! S'étonne-t-il
— Ouais. Affirmé-je sèchement
— Plus aucune crise ? Demande-t-il en feuilletant mon dossier

Sa question se répète dans ma tête et je repense à toutes les fois où ça m'est arrivé.

— Non. Mentis-je

Il se racle la gorge, se redresse sur son siège et je comprends rapidement, rien qu'à son regard, qu'il est au courant.

— Ce n'est pas ce qu'on m'a rapporté... Avoue-t-il dans un soupire

Ma mâchoire se serre et les muscles de tout mon corps se tendent.

— Depuis quand sont-elles revenues ?

Déterminé à ne pas lui donner raison, je me contente de le regarder dans les yeux sans dire un mot. Il inspire bruyamment, visiblement agacé, mais son sourire traduit sa non-surprise.

— Le Docteur Davis aimerait te voir dans la journée, quand...
— J'ai pas besoin d'un putain de psy ! L'interrompé-je
— Ces crises te rendent imprévisible et ce n'est pas bénéfique pour ton boulot, tu le sais comme moi ! Dit-il en haussant le ton
— Je vais très bien.
— Ce n'est pas vrai !
— Et qui te l'as dit ?! Tenté-je de me renseigner, en contenant ma rage
— Ce n'est pas le sujet.
— Qui ? Insisté-je
— Tu iras voir le Docteur Davis cet après-midi. Ordonne-t-il en décrochant le téléphone
— J'en ai pas besoin. Tout va bien. Répété-je en raccrochant