Chapitre 16 : Dans la peau d'un lunatique

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⚠️TW⚠️:  CE CHAPITRE CONTIENT DES SUJETS SENSIBLES, UN TRAUMATISME ET DE L'AUTOMUTILATION.

Daniel

Face à la douleur nous avons tous des réactions aléatoires. Certains d'entre nous décident de l'évacuer en faisant du mal aux autres, en se battant, en cassant tout sur leur passage sans se préoccuper des conséquences occasionnées. D'autres par contre, décident de pleurer. Oui bien sûr pleurer est une forme de soulagement. Les gens pleurent parce qu'il n'arrive pas à garder tout au fond d'eux. Logique. C'est en quelque sorte une explosion d'un trop plein d'émotions.

- Pourquoi tu pleures ?

- Mon jou..et c'est cas...sé re..garde papa.

- Et pour ça tu es obligé de chialer comme une fillette !

- Mais c'est celui que Maman m'a of...

- Ça suffit Daniel ! Je n'ai pas le temps pour ces bêtises.
Si je t'entends encore chialer. Tu iras dans la chambre insonorisée !!!

La cham..bre in..so..no..ri..sé.
Mon cerveau se mit en pause pendant un long moment. J'avais tout d'un coup le tournis, l'air se raréfiait et des sueurs froides envahi l'étendue de mon corps. J'étais sur le point de faire une crise d'angoisse. La chambre insonorisée était l'un de mes plus grands cauchemars. Et les souvenirs dans cette pièce m'anéantissaient comme les ténèbres engloutissant l'infirme trace de lumière. C'était une grande surface carré peint en blanc avec aucune fenêtre ni lumière. Je n'étais pas claustrophobe mais j'avais horreur d'être enfermé dans cet endroit. C'est pourquoi je comprenais Julietta et me détestais pour l'avoir enfermé dans cette réserve. Se sentir sans issue, pris au piège, incapable de faire quoi que ce soit, j'en avais fais l'expérience et je le souhaitais à personne.

J'avais six ans, que six ans et j'avais été la cible de la plus infame des punitions. La première fois c'était pour m'empêcher de pleurer. Après cela il m'en voyais là bas quand ça lui chantait. Pour m'intimider, pour me faire peur, quand je faisais des betises ou rien du tout. J'avais tout seul surmonter les ténèbres, la peur et l'angoisse à cet âge ou mes amis jouaient au foot avec leur père. Au fil du temps j'en ai eu assez de me questionner, d'essayer de deviner à quoi il pensait, pourquoi il faisait ça. Il me détestais c'était tout ce que je pouvais conclure à cet instant. Cependant n'était ce pas vrai ?

Je disais donc que pleurer était bien mais tout le monde n'avait pas droit à cette option. Ce n'était pas fait pour quelqu'un qui avait un père au cœur de pierre. Ce n'était pas fait pour quelqu'un qui a été éduqué comme un ROBOT pour dissimuler ses sentiments au reste du monde. Ce n'était pas fait pour moi. Je n'avais aucune idée de quand remontait la dernière fois que j'avais versé une larme.

- Bientôt tu seras le président du Martins group, tu dois être tenace.

- Si je fais ça c'est pour ton bien.

- T'es un homme pas une femmelette. Un jour tu me remercieras d'avoir été aussi dure avec toi.

Comme si j'en avais quelque chose à ciré.

En gros, Je ne faisais pas partie de ces deux catégories de personnes. Ces personnes qui avaient cette chance immuable de verser une larme, de traduire leur sentiment, de montrer leur colère au reste du monde. Ma douleur, j'avais une autre façon de l'exprimer. Je ne l'a montrais pas tout simplement. C'était sans effet. Je préférais la surmonté seul. 

Seul comme je l'es toujours été

MON MAL, MA DOULEUR. Lorsque j'avais mal, je l'extériorisais en me faisant encore plus mal et dans ce cas, ce petit couteau pliant noir était mon fidèle allié.

Sens opposéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant