Chapitre 1

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1. Ce monde est dangereux


La fumée des cigares s'évapore dans toute la pièce, s'enroulant en volutes paresseuses autour des lustres en cristal.

L'air est dense, presque palpable, saturé des arômes de tabac et de cuir vieilli.

Les hommes assis autour de la longue table en bois massif parlent à voix basse, leurs murmures se fondant en un bourdonnement continu.

Alessandro Romano, assis à la tête de la table, reste silencieux, ses doigts jouant distraitement avec l'extrémité incandescente de son cigare.

Son regard perçant balaie la pièce, observant chaque homme présent. Ils sont tous là, les visages sévères, marqués par des années de loyauté inconditionnelle, mais aussi par des trahisons bien dissimulées.

Le silence s'alourdit à mesure que les secondes s'écoulent. Tous attendent qu'Alessandro prenne la parole, mais il savoure ce moment de tension, aimant observer l'inquiétude non dite dans les yeux de ses lieutenants.

Finalement, il se redresse légèrement dans son fauteuil, écrasant le reste de son cigare dans le cendrier en argent.

Un geste simple, mais qui fait trembler les mains de certains. Alessandro n'est pas un homme de mots inutiles, et quand il prend la parole, chacun sait que ses mots peuvent sceller leur destin.

Il pose ses deux mains à plat sur la table, puis prononce d'une voix basse et contrôlée : « Il est temps de régler nos comptes. »

Un frisson parcourt les hommes autour de la table. Alessandro a parlé, et chacun comprend ce que cela signifie.

Les regards se croisent brièvement, une lueur d'inquiétude passant furtivement dans les yeux de ceux qui ont des secrets à cacher.

L'un des lieutenants, Giovanni, un homme robuste au visage marqué par des cicatrices, se racle discrètement la gorge avant de prendre la parole.

-Alessandro, nous avons toujours été loyaux, nous avons suivi chaque ordre sans poser de questions. Mais ce qui s'est passé la semaine dernière... c'était au-delà de notre contrôle.

Sa voix est ferme, mais Alessandro perçoit un léger tremblement.

Alessandro le fixe, son visage impassible, et laisse le silence peser sur la salle. Il aime tester les limites de ses hommes, voir qui craquera le premier sous la pression. Mais Giovanni tient bon, son regard fixé sur son patron, cherchant une réaction qui ne vient pas.

-Au-delà de votre contrôle ? répète Alessandro, traînant légèrement sur chaque mot.

Vous avez laissé une menace entrer dans notre maison. Vous avez exposé notre famille, nos affaires...

Il marque une pause, puis son regard se durcit.

-Vous avez commis une erreur, Giovanni. Et dans notre monde, les erreurs coûtent cher.

Entre l'ombre et le désir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant