Illiam
-Alors ?
Millet s'est levée à mon arrivée, avide d'en savoir plus sur le psychopathe qui a tenté de l'assassiner. Je ne sais même pas par quoi commencer. Je ne peux définitivement pas tout lui révéler, au risque de la mettre en danger. Moins elle en saura, mieux cela vaudra.
-Vous serez transférée dans une de nos planques en attendant de retrouver les complices d'Hamel. Je vais vous y amener. Vous devrez me remettre toutes vos affaires, y compris votre téléphone. Si vous avez besoin de prévenir quelqu'un, c'est maintenant.
-Est-ce qu'on peut repasser chez moi prendre des affaires ?
Je tique une seconde avant de céder. Mes collègues ont barricadé toute la maison et sont encore sur les lieux, à moins d'être suicidaire, Guignier ne retournera pas sur ses traces de sitôt.
-Ok, on y va.
-Emery ! Math !
Zak apparaît à l'embrasure de ma porte.
-On l'a attrapé, nous annoncent-ils. On l'interroge en ce moment même. Il a été arrêté sur la 75 après ton appel, Emery.
A ces mots, mon palpitant trépigne. Ouf ! Une menace en moins.
-Du coup, plus besoin de protection ? s'enquiert Millet.
Je reste un moment silencieux devant son air plein d'espoir. J'ai bien peur de devoir la décevoir. Je sais de source sûre qu'un troisième complice se cache derrière cette attaque, soit la même personne qui a rapporté à Hamel que Millet allait témoigner contre lui et soit un membre de notre équipe. J'ai eu du mal à l'admettre mais cela ne peut être qu'un ou une de mes collègues. Eux seuls étaient au courant de l'arrestation de Millet et de la décision du procureur. Mon chef et moi avons donc convenu que je serai celui qui serait la garde rapprochée de Millet pendant qu'il enquêtera en interne.
-Si, on ne sait jamais, du moins jusqu'au jugement d'Hamel.
Millet a l'air dépitée mais ne proteste pas. Je l'emmène chez elle prendre quelques unes de ses affaires puis elle laisse son chien chez sa voisine. Son frère, quant à lui, est transféré dans une autre planque.
-Ne prenez que l'essentiel, ok ? dis-je à Mathilde qui remplit son sac d'affaires.
-Ok.
Une heure après, nous voilà en route pour l'Auvergne, dans un bourg au milieu de nulle part avec quelques maisons de campagne en guise de voisins. La maison dans laquelle nous sommes logés ne paye pas de mine, certes, mais elle est toute équipée et dispose d'un jardin entouré de tuilas, nous protégeant des regards indiscrets. L'hiver est bien présent et apporte avec lui des températures basses et un vent glacial. Les chauffages mettent un temps avant de fonctionner mais Millet ne se laisse pas démotiver et se couvre de la tête aux pieds avant de se mettre aux fourneaux.
Après avoir vérifié que l'alarme fonctionne, je prends une douche rapide et la rejoins dans la cuisine où je la vois entrain de remuer des ingrédients non identifiés et à l'odeur suspicieuse dans une casserole.
-C'est quoi ? dis-je mi-curieux, mi-inquiet.
-Bah une ratatouille !
Elle nous sert chacun une assiette et nous nous installons à table. Je m'empare d'une fourchette et viens la plonger dans mon repas avant de goûter. J'ai envie de recracher mais par politesse, je m'efforce de mâcher et de déglutir. Je mets du sel et du poivre mais rien à faire, c'est vraiment infect. Au bout de la troisième bouchée, je tombe sur un morceau caoutchouteux et j'ai le réflexe de recracher.
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Les Délurées - Tome 2
HumorPlongez dans les aventures rocambolesques des Délurées, un groupe de féministes prêtes à tout pour réclamer justice et faire tomber les phallocrates les plus récalcitrants de leur chère ville rennaise. Dans ce deuxième tome, Mathilde Millet, la fer...