Premier virage

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Je me suis dit que j'avais envie de lancer les hostilités un peu en avance. 


Premier virage.

Virus poussa un juron.

Il ne pouvait pas croire que Danger lui avait fait ça. À cause de son chef, il était bloqué dans cette cabine de chasse avec Knife. Ou plutôt avec ce psychopathe que les Gun'n'rose utilisait pour s'occuper de leurs sales besognes.

Si ce n'avait pas été des ordres de son chef et de l'amitié de Wolf pour cet homme, Virus se serait déjà enfui en courant. Non seulement l'endroit n'était pas du tout invitant, mais la cabine était toute petite et il n'y avait qu'un seul lit simple dans lequel Knife reposait déjà.

L'homme aux cheveux rouges ne s'était pas réveillé depuis qu'ils l'avaient transporté ici. Il devait encore être sous l'effet des sédatifs et des médicaments. Dans cet état, le visage de Knife avait presque une allure paisible... mais Virus ne devait pas baisser sa garde. Il savait que cet homme était une bombe à retardement.

Et il devait le protéger de sa propre explosion. Knife ne ressentait pas la douleur physique, alors même s'il s'était pris au moins trois balles dans le corps, il serait bien capable d'essayer de sortir du lit. Et c'était ce que Virus devait empêcher.

Résigné, il tira une chaise et s'installa devant son ordinateur. Il était reconnaissant que Danger, Ghost et Wolf l'aient aidé à transporter son matos informatique jusqu'ici. Une partie de League of Legends serait bien la seule chose à pouvoir lui donner le sourire dans les jours à venir.

Casque d'écoute sur les oreilles, il enchaîna les parties jusqu'au matin. En voyant les rayons du soleil percer la fenêtre, il retira son casque en bâillant. Après avoir passé une nuit blanche, la fatigue le rattrapait.

Il commença à regarder partout autour de lui à la recherche d'un matelas... ou même d'un oreiller sur lequel il pourrait dormir. Le problème était que Knife était un mec plutôt minimaliste. Cet endroit ne contenait que le strict nécessaire.

Bredouille, Virus poussa un soupir découragé et finit par poser la tête et les bras sur la table près de son ordinateur, utilisant sa veste en cuir en guise d'oreiller. Il avait tellement sommeil que n'importe quelle surface ferait l'affaire.

***

Virus se réveilla un peu plus tard en entendant des bruits anormaux. En poussant un petit grognement, il releva la tête et plissa les yeux. Juste un peu plus loin, il aperçut la silhouette de Knife qui ouvrait et refermait systématiquement toutes les portes d'armoire comme s'il cherchait quelque chose.

Le temps que ses neurones connectent, Virus était déjà sur ses deux pieds. Putain ! Qu'est-ce que cet idiot faisait hors du lit ?!

— Hé ! l'interpella-t-il. Tu sais combien de balles tu as pris ?! Le docteur dit que tu risques de rouvrir tes plaies si tu bouges trop.

Knife ne bougea pas ni ne protesta... ce qui était plutôt étrange. Le Knife qu'il connaissait lui aurait ordonné de la fermer. Cette absence de réaction mit alors Virus sur la piste du...

— Somnambulisme... Il me fait une crise de somnambulisme, répéta-t-il à voix haute en secouant la tête.

Il jeta un regard rapide à la paire de menottes accrochée à la tête de lit. Il s'était dit que ça ne valait pas le coup de menotté Knife vue comment les médicaments l'avaient terrassé la veille, mais ceux-ci étaient sans doute en train de perdre leurs effets.

Avec prudence, Virus s'approcha de Knife et l'attrapa gentiment par le bras.

— OK, mec... il faut retourner se coucher maintenant.

Sans que Knife n'émette la moindre résistance, il parvint à le tirer jusqu'au lit. L'homme avait le regard vide et une allure un peu « zombiesque ». Virus n'allait pas s'en plaindre : Knife était beaucoup plus facile à gérer dans cet état. Il craignait justement de devoir se battre avec lui pour qu'il reste alité.

Mais à sa grande joie, il réussit sans aucune difficulté à le remettre au lit.

Quand la tête de Knife toucha l'oreiller, c'est alors que l'homme arrêta de bouger pendant un instant et qu'il cligna rapidement des yeux.

Il s'était réveillé.

La peur au ventre, Virus se figea un instant, mais Knife se contenta de le regarder fixement sans réagir.

Il y avait quelque chose de différent dans son regard. Rien à voir avec le Knife habituel ni avec celui qui avait fait la peau à Revenge la veille.

Ce Knife-là était différent.

Et Virus ne sut absolument pas comment réagir quand Knife se mit à l'embrasser. 

VIRUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant