Merci pour tout vos commentaires sur l'épilogue de Ghost. Ça m'a fait trop plaisir 🫶❤️
Sixième virage.
Sans aucun égard pour ses propres blessures, sans ressentir la douleur qui aurait dû le stopper dans son élan en raison de sa condition, Knife fut rapidement debout sur ses deux jambes. Brusquement, il arracha le journal des mains de Virus et attrapa le jeune homme par le col de son T-shirt.
— Je vais t'apprendre à te mêler de ce qui ne te regarde pas, gronda Knife d'une voix menaçante.
Virus ferma les yeux en sentant son dos heurter le mur de plein fouet et la main de Knife se poser sur sa gorge. Il jura à voix basse. Dans quel pétrin est-ce qu'il s'était foutu ?
— Tu vas rouvrir tes plaies, dit-il en essayant de se débattre. Relâche-moi.
Voyant que Knife ne réagissait pas et que ses doigts se crispaient davantage, Virus tenta plutôt de s'excuser :
— Pardon... je suis désolé d'avoir ouvert ton journal, OK ? J'étais seulement curieux.
— Qu'est-ce que tu as lu ? lui demanda Knife en frappant le mur de son poing juste à côté de sa tête.
Virus sursauta. Putain... C'était exactement pour ça que Knife le faisait flipper.
— Presque rien ! Je le jure !
Il ne savait pas comment réagir. D'un côté, il voulait sauver sa peau. De l'autre, il souhaitait éviter que Knife se blesse sans s'en rendre compte. Il devait trouver le moyen de calmer la situation.
— Menteur ! l'accusa Knife en frappant à nouveau son poing contre le mur. Si tu me mens encore, ce n'est pas le mur que je vais frapper la prochaine fois.
Il ferma instinctivement les paupières comme pour se protéger. S'il disait la vérité et révélait ce qu'il avait appris grâce au journal, est-ce qu'il allait encore plus énerver Knife ? Allez, réfléchis, Virus, c'est le moment d'utiliser ton cerveau.
Voyons voir... Il devait bien y avoir un truc utile dans ce journal... Qu'est-ce que ça disait déjà ?
— Hum... Jake ? demanda-t-il d'une voix hésitante.
Il y eut un moment d'arrêt. Knife plissa les yeux, puis ses lèvres formèrent un rictus.
— Tu es plus malin que tu en as l'air dis-moi.
— S'il te plaît, Jake... lâche-moi. Ça fait mal.
— Ce n'est pas lui que tu devrais supplier, microbe.
Les doigts de l'homme se resserrèrent sur sa gorge et Virus crut qu'il allait l'étouffer. Tout ça pour un journal, vraiment ?!
— KNIFE ! cria-t-il plus fort, paniqué. S'il te plaît...
L'interpellé se figea et arrêta de bouger. Virus commençait à remarquer ce qu'il savait maintenant être des moments de switch entre les alters. À nouveau, Knife dissocia pendant de longues secondes, pupilles fuyantes, avant de se stabiliser.
Aussitôt, sa poigne se relâcha et il se recula en récupérant son journal à la couverture noire.
Virus se frotta la gorge, soulagé de voir l'air frais s'y engouffrer à nouveau. Ce n'était pas passé loin... !
Quand son regard se reporta sur Knife, il eut un froncement de sourcils.
— Fuck, jura-t-il.
L'autre homme le regarda sans comprendre.
— Quoi ?
— Tu saignes, répondit Virus en désignant du doigt le sillon rouge qui s'écoulait de son bandage au torse. Allonge-toi. Je dois toute de suite appeler le docteur !
Il savait qu'un truc du genre allait finir par arriver. Knife était intenable. Pourquoi l'avait-on choisi, lui, pour être son garde-malade ?!
— Il ne répondra jamais à une heure pareille, soupira Knife en le regardant comme s'il était débile. C'est le beau milieu de la nuit. Je sais quoi faire, contente-toi de m'apporter la trousse de premiers soins sous le lavabo.
Virus le dévisagea.
— Tu comptes te recoudre tout seul peut-être ?
Assis sur le lit, Knife haussa les épaules avec un air nonchalant.
— Précisément. Ce ne serait pas la première fois. J'ai horreur des docteurs. Apporte-moi ce que j'ai demandé.
Virus hésita une fraction de seconde, mais il finit par s'exécuter. Il aurait tout le loisir d'appeler le docteur Gideon ensuite. Il voulait d'abord éviter que Knife se mette à nouveau en colère.
Knife lui arracha pratiquement la trousse des mains et commença à dérouler son bandage l'air de rien, alors que ce dernier s'imbibait de plus en plus de sang.
— Ne reste pas là à me regarder comme un idiot. Rend-toi utile.
— Je... comment ?
Virus bégaya un peu sans trop savoir où se mettre ou ce qu'il pouvait faire pour aider.
— File-moi les instruments quand je te les demande, ça devrait suffire.
Nerveux, il obéit silencieusement et fit de son mieux pour donner à Knife les bons outils au moment opportun. Le biker désinfecta la paie lui-même, puis entreprit de refaire les points de suture qui avaient sauté.
— Où as-tu appris à faire ça ?
Knife lui jeta un regard mauvais qui lui fit instantanément regretter d'avoir posé la question.
— Qu'on m'en préserve : je ne dois pas toujours me coltiner la présence d'un parasite chez-moi chaque fois que je reviens d'une mission avec quelques blessures.
Virus déglutit. C'était lui qu'il traitait de parasite ?! Mais quel culot, alors qu'il était celui à le tenir en vie !
— C'est plutôt sérieux cette fois.
Knife se contenta de l'ignorer tout en enroulant un nouveau bandage autour de son torse. Cela permis à Virus de voir de plus près les tatouages du biker. Un grand serpent aux yeux rouges s'enroulait autour de son corps, la tête posée sur son épaule. Des araignées et des toiles étaient tatouées sur son flanc droit jusqu'à sa clavicule. Enfin, il y avait un couteau sur chacune de ses cuisses.
— Ça devrait faire l'affaire, conclut Knife. Tu peux ranger tout ça. Et... ne touche plus jamais à ce journal.
Virus acquiesça en baissant les yeux. Il porta une main à sa gorge sur laquelle était encore visible la trace rouge des doigts de Knife.
— OK... mais si on doit encore cohabiter plusieurs jours... j'ai le droit de savoir. Explique-moi ce que j'ai vu dans ce journal et je n'y toucherai plus.
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VIRUS
عاطفيةAprès avoir connu l'horreur dans une famille d'accueil, Wolf s'est enfermé dans le silence et Knife a des crises de colère violentes et incontrôlables liées à ses traumatismes. Quand les deux amis intègrent le groupe de bikers Gun'n'rose, Knife ne s...