En terrain connu

Chapitre 1 - Leliana

Los Angeles - 26 Août 2024

Le bourdonnement incessant de la cafétéria de l'hôpital devient une sorte de mélodie de fond, presque apaisante dans sa monotonie. Je sirote mon café, le regard perdu dans les mouvements incessants des gens qui entrent et sortent du L.A General Medical Center. Cela fait seulement deux jours que je suis de retour à Los Angeles, après trois ans passés à Seattle pour ma rééducation. Chaque coin de cette ville me semble à la fois familier et étranger, comme si j'avais laissé une partie de moi dans le Nord-Ouest pour revenir avec une version différente de moi-même.

Le rendez-vous avec mon chirurgien était une étape décisive. Il me donne le feu vert pour commencer ce nouveau chapitre avec les L.A Titans, l'équipe de mon frère Adonis, mais surtout, celle d'Ethan, mon ex-petit ami. Accepter ce poste fût un dilemme. La perspective de retrouver Ethan, après tout ce qui s'est passé, me paralyse presque. Cependant, l'opportunité de me rapprocher de mon frère et de retrouver notre grand-mère, Nanny, qui a toujours été un pilier dans nos vies, m'a poussé à prendre une décision.

Je regarde ma montre ; il est presque l'heure de revoir mon frère. Mon cœur s'accélère à cette pensée. Je me tourne vers la porte, attendant avec impatience ces retrouvailles qui marquent le début d'un nouveau chapitre dans ma vie. La cafétéria est remplie de visages anonymes, mais mon esprit est ailleurs, entièrement focalisé sur ce qui m'attend.

Au bout de quelques minutes, une silhouette familière se découpe dans l'entrée de la cafétéria. Mon cœur bondit. Je me lève d'un coup, mon café presque oublié sur la table, et me dirige vers lui. Adonis me voit et ses yeux s'illuminent instantanément. Nous nous retrouvons dans une étreinte chaude et réconfortante. Son étreinte est comme une couverture de sécurité, une source de réconfort dans ce moment de transition.

— Tu m'as tellement manqué, murmure-t-il dans mon oreille, sa voix empreinte d'émotion.

Je respire profondément, profitant de cet instant d'unité.

— Toi aussi, Adonis. Je suis désolée de ne pas avoir pu revenir plus tôt.

Nous nous détachons lentement, et je prends un moment pour observer son visage. Adonis a toujours été un roc, mais aujourd'hui, il semble plus fatigué, les rides autour de ses yeux accentuées par les soucis de santé récents de notre grand-mère.

— Comment va Nanny ? demandai-je d'une voix douce, remplie de préoccupations.

Adonis sourit, un sourire qui, bien que fatigué, est empreint de sincérité.

— Elle va bien. Ni elle ni moi ne t'en voulons pour ton absence. L'opération s'est bien passée. Elle commencera sa rééducation avec des spécialistes d'ici deux semaines.

Je laisse échapper un soupir de soulagement. Mon esprit est maintenant un peu plus léger, bien que l'inquiétude pour Nanny persiste. Adonis et moi prenons la direction des ascenseurs, laissant derrière nous la chaleur de la cafétéria et le flot de visiteurs. La montée semble interminable, chaque étage défilant lentement, comme pour me rappeler que le temps est une variable que nous ne pouvons jamais contrôler.

Lorsque nous arrivons au second étage, nous nous dirigeons vers la chambre de Nanny. Les couloirs de l'hôpital sont silencieux, presque solennels. Adonis frappe doucement à la porte avant d'entrer. La chambre est simple, avec une fenêtre laissant entrer une lumière tamisée. Dès que Nanny aperçoit mon visage, un sourire radieux éclaire son visage fatigué. Ses yeux s'illuminent comme ceux d'une étoile retrouvée.

— Oh, ma chérie ! s'exclame-t-elle, sa voix légèrement éraillée mais pleine de joie. Je suis si heureuse de te voir en pleine forme et de te savoir revenue vivre ici !