Chapitre 15

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~ Amon ~


I have to Please at everyone

❁13 ans❁

Je hais ça.

Je déteste tous ces inconnus qui se baladent dans mon salon comme dans un jardin public. Je veux qu'ils s'en aillent. Je veux du silence. Juste un peu de silence.

Depuis une semaine, papa et maman n'arrêtent pas d'organiser des réceptions auxquelles nous sommes obligés d'assister. Je n'en peux plus. Je veux rester un moment seul avec D. Ca fait longtemps je ne lui ai pas parlé et ça me manque.

Un dîner de charité par-ci, une soirée d'affaire par-là. Je veux juste que ça s'arrête.

Mais je ne le dis à personne. Ils seraient tellement déçus s'ils l'apprenaient. Ils me négligeraient encore plus. Et je veux exister. Rien qu'un peu.

Je souris. Je ne sais pas pourquoi, à qui, depuis quand, mais je souris comme un idiot, une bête de foire à laquelle on impose ce sourire débile.

- Bonjour Amon ! Comment vas-tu ? Toujours aussi beau !

- Bonjour Madame Riley, vous aussi, vous êtes resplendissante.

Un sourire. Un mensonge. Elle est moche cette vieille femme, et personne ne lui dit rien. La pauvre.

Elle s'éloigne et moi je reste là, à l'entrée comme une plante verte. Plus personne n'entre. Tout le monde est arrivé ? J'espère. La soirée pourra commencer et plus vite elle commencera, plus vite elle se finira.

Je m'éloigne du hall et déambule entre les invités. Un vrai Pinocchio.

- Oh ! Amon ! Mon garçon !

Monsieur le député. Un sourire.

- Bonjour monsieur ! J'espère que vous allez bien !

- Parfaitement mon garçon ! Dis-moi, j'aimerais te présenter ma fille, elle est magnifique tu vas voir, tu es d'accord ?

Un sourire. Un mensonge.

- Ce serait un honneur monsieur.

- Bien. Je vais en parler avec ton père alors.

Un dernier sourire. Je repars. Une autre prétendante à la liste. Je ne sais pas combien elles sont et pourquoi leurs parents veulent qu'elles m'épousent mais de toute façon ça n'arrivera pas. Papa me déteste trop pour se préoccuper de mon avenir. Je me débrouille tout seul. Ça me va.

Je me recoiffe d'une main et continue de marcher vers le hasard.

- Amon. Viens là.

Maman. Lilith.

- Oui mère.

Évolution, nous avons le droit de l'appeler "mère" en public. Sauver les apparences surtout. On a dû le lui faire remarquer de manière plus ou moins subtile je suppose.

Je m'approche du groupe de femme en robe bouffantes duquel elle fait partie. Un sourire.

- Bonjour mesdames, c'est un plaisir de vous recevoir ce soir.

Ces dames gloussent. Maman appuie sa main dans le bas de mon dos pour me redresser. Je grimace. Je n'aime pas quand elle fait ça. Ça m'énerve.

Elle se penche sur mon oreille pour chuchoter ses ordres.

- Restes droit, les mains derrière le dos. Surtout ne laisses pas tes émotions paraître. Tu n'en as pas besoin.

J'obéis docilement. Je suis un bon garçon. J'enfile mon masque. Je souris.

Eternal DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant