Chapitre 19

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~ Amon ~

I don't feel anything. Are you happy ?

❁14 ans❁

D.

Hier c'était l'enterrement de Grandpa. Le pire jour de toute ma vie. J'avais juste envie de m'allonger à côté de lui dans son cercueil. Mon cœur me fait tellement mal, il convulse, il palpite, il se consume au fur et à mesure que le temps passe. Je crois qu'il ne me reste plus que toi dans mon équipe. Suzanne et Hermann me haïssent. Ils ne me parlent plus. Ils me surveillent simplement, pour être sûr que je ne sois pas dans une situation délicate. Mais le reste du temps ils m'ignorent. Simplement et parfaitement. J'ai mal. Je n'ai plus que toi.

Hier j'aurais voulu pleurer, hurler et m'effondrer par terre de douleur et de tristesse. Pourtant je suis resté parfaitement droit, parfaitement impassible, parfaitement vide. Chaque larmes qui coulaient, coulaient en moi. Mon cœur a été inondé et mes joues sont restées parfaitement sèches. Sous la pluie battante de ce mois de février, je crois que le ciel a été plus expressif que moi.

Les gens nous ont serré la main pour nous présenter leurs condoléances. Foutaises. Personne n'est triste de sa disparition. Personne. Je suis le seul à qui il manque. Il ne vit plus que dans mon cœur. Ca ne fait que quelques jours que grand-père est mort et pourtant c'est comme s'il n'avait jamais existé. J'ai mal au cœur.

Quand tout le monde est parti et que maman a retiré sa main du bas de mon dos que je me suis assis contre le marbre de sa tombe. Mon cœur a hurlé et j'avais les oreilles qui bourdonnaient.

- Papy. J'ai mal. C'est normal ? Ce n'est pas moi qui suis mort pourtant.

Naïvement j'attendis une réponse qui se mourut dans le battement de cœur de la pluie. Les larmes se mélangèrent avec l'eau qui s'écoulait du ciel. Les sanglots envahirent ma gorge et je criai dans le cimetière. Je suis seul. Je suis là. Il est là aussi, mais je ne le vois pas.

Je gratte la pierre en espérant le faire revenir. Papy ? Nous sommes plus que tous les deux maintenant. Tu peux sortir de ta cachette. Rien ne se passe. Rien du tout et les larmes redoublent, retriplent.

- Papy. Papy. Je t'aime. Je n'ai pas eu le temps de te dire au revoir. Je n'ai pas pu t'accompagner dans ton voyage, te supporter. Je m'en veux tellement. Je me déteste. Je me hais et pourtant je me sens affreusement vide. C'est comme si mes sentiments étaient partis avec toi. Tu les a emportés. Tu aurais pu m'en laisser un peu quand même. Ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas, reviens maintenant, s'il te plait.

Je patiente, encore et encore. Je suis trempé à cause de la pluie. Ce n'est pas grave. Attendre simplement que papy reviennent. Juste ça.

D.

Tu ne vas pas me laisser hein ? S'il te plait ne me laisse pas. Je te laisserai faire ce que tu veux. Je te laisse. Maman veut me voir.

******

Je ferme ma conversation avec D.

Les larmes me piquent les yeux. Elles disparaissent pourtant dans le plis de ma manche. Les apparences, toujours les apparences.

Myrtille m'emmène dans le salon des invités. C'est toujours comme ça. C'est comme si j'étais un inconnu dans cette famille. Dédié à voir ma mère au même endroit qu'elle reçoit ces partenaires commerciaux.

Je m'assois en face d'elle et attend qu'elle prenne la parole. Ne jamais parler en premier, jamais.

- Nous avons rendez-vous chez le notaire dans trente minutes.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 05 ⏰

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