Éclaboussures écarlates

Chapitre 11

En danger ? impossible. Cela se voit que cette vieille dame ne veut le mal de personnes puis cela m'étonnerait fortement. Je cherche désespérément mais je ne trouve pas, mais ce qui est assez drôle c'est que je commence à me demander si spirituellement ce que m'a sortie la voyante, était finalement vrai ?

Une part de moi se dit qu'elle a raison, une autre est sceptique. Pourquoi ? Je n'ai pas la réponse à la question. Puis quand les trois cartes posées devant nous annonçant toutes les trois la mort, n'étaient pas préméditées... Comme nous l'avons deviné, il n'est absolument impossible que trois mêmes cartes dans le jeu sortent en même temps, surtout si dans le jeu il n'en existe qu'une seule. La probabilité dans le jeu doit être entre une à 24 cartes minimum. Puis si ce tirage aurait été truqué, Katerina n'aurait pas eu une réaction aussi sérieuse vis-à-vis de ce que nous avons vu toutes les deux.

Cela m'a réellement donné la frousse, je ne dois pas être la seule puisque quand elle a ramassé ses cartes elle les a mélangées pour ensuite les retourner et les regarder une à une dans ses mains. Nous ne saurons expliquer ce phénomène.

***

Plus les heures passent aujourd'hui plus j'ai l'impression que la douleur me fait creuser un trou dans le canapé pour m'y morfondre. Les médicaments ne m'aident décidément pas à guérir et récupérer une meilleure forme. En plus de cela Seren ne monte presque pas donc je ne peux pas lui signaler les moindres symptômes, déjà que quand je crie son nom en ouvrant la porte de la cave il ne m'entend pas alors si je le crie avec la porte fermée, vive la solitude. Et surtout vive l'indépendance.

Je me mets debout quelques secondes pour dire de s'engourdir les jambes, en me déplaçant pour me verser un verre de jus de fruits, qui sait cela me donnera forcément des vitamines et m'aider à me remettre sur pied. Je regarde par la fenêtre et vois une famille passer, pourquoi nous n'avons encore jamais eu d'enfants ? Je ne m'étais jamais réellement posée la question, mais même Seren n'a jamais abordé le sujet d'en faire. Là n'est pas le sujet, mais revenons-en aux faits, je suis toujours aussi étourdie. J'ai besoin de voir un médecin, il diagnostiquera au mieux ce qui se passe dans mon corps. C'est à cet instant que j'entends la porte de la cave claquée derrière mon dos, je tourne ma tête vers ma droite et ne voit personne, je ressens plus un froid glacial qu'une présence chaleureuse. Quand je retourne au chaud dans le fauteuil, j'attrape le téléphone fixe pour composer le numéro de téléphone que je retrouve dans un tas de paperasses posées sur le buffet.

-Qu'est-ce que tu fais Dita ? dit soudain une voix derrière moi.

Je crie en sursautant sur moi-même, mais qu'est-ce qui lui arrive bon sang ! À ne pas faire le moindre bruit.

-Wow Seren je t'ai pas entendu arriver ! Hoqueté-je.

-Désolée ma puce. Il s'approche de moi pour glisser un baiser sur ma tête.

-Je vais appeler le médecin, je ne me sens pas très bien. Lui avoué-je.

-Quels sont tes symptômes ? Il se place à côté de moi tout en me posant la question.

-Je n'arrive pas beaucoup à manger, j'ai atrocement mal au ventre, je suis vertigineuse et j'ai beaucoup de fatigue.

-Ho c'est pas cool du tout ça. Laisse-moi l'appeler repose toi.

Il me prend le téléphone des mains et je l'entends tapper les touches pour écrire les numéros. Dès que le médecin répond, Seren lui dit tous mes problèmes.

-Oui c'est bien Dita Reyes. Vous pouvez passer cet après-midi ? Parfait.

Je l'entends raccrocher aussi sec.

-Alors ? Le questionné-je.

-Le médecin passe cet après-midi pour te faire une prise de sang, il rappellera en fonction des résultats, pour l'instant tu devrais te reposer et fermer les yeux. Il me sourit, je fais de même en retour.

-Merci beaucoup, heureusement que tu es là. Je lui prends sa main pour la plonger dans la mienne.

-Notre mariage et notre amour nous unissent pour les hauts et les bas n'est-ce pas ? Alors c'est normal que je sois comme ça avec toi petite Dita Reyes.

Il me pince la joue et reste à côté de moi jusqu'à ce que le médecin arrive.

***

Quand on entend toquer à la porte d'entrée nous savons tout de suite de qui il s'agit. Quand il entre et qu'il me découvre, je le vois déjà muni de son stéthoscope pour écouter les battements de mon cœur et une petite valise qu'il porte de sa main droite.

-Bonjour madame Reyes. Comment vous sentez-vous ?

Il s'approche de moi et s'apprête à m'ausculter, du dessus de sa main il inspecte si j'ai un quelconque signe de fièvre.

-Je me sens fatiguée et j'ai mal partout.

-Vous avez de la fièvre, mettez vous dos à moi que j'écoute votre coeur.

Je m'exécute et fais ce que le médecin me demande. Il place le rond du stéthoscope dans mon dos et revient sur le haut de ma poitrine. Seren nous scrute à côté, et il me lance des regards et des sourires parfois, comme pour me dire "tout va bien se passer, je suis là".

-Inspirez, expirez.

Je le fais mais je ressens une douleur au ventre.

-Avez-vous une quelconque douleur? Me questionne-t-il.

-Oui dans le ventre.

-Cela pourrait venir des poumons. Dans votre famille y a-t-il des antécédents pulmonaires ou cardiaques?

-Je n'en ai aucune idée, je ne l'ai jamais su à vrai dire. Réponds-je franchement.

Il me regarde dans les yeux et semble vouloir prendre une décision importante.

-Nous allons procéder à une prise de sang, car cela peut s'avérer plutôt grave. Je préfère m'en assurer.

Mort. Mort. Mort.

Dita ne pense pas à ce qu'on dit des cartes.

Je me laisse alors faire durant cette prise de sang même si j'ai horreur des aiguilles je dois le faire pour ma santé.

Il récupère mon sang dans une fiole puis la range.

-Je vais aller la faire analyser, vous aurez sûrement des nouvelles demain, je vous recontacterai, pendant ce temps Dita, allongez-vous et mettez un gant mouillé et froid sur votre front et dormez surtout. Il me sourit à pleines dents.

-Je vous remercie, à bientôt docteur.

Il se dirige vers Seren qui lui serre la main et lui ouvre la porte pour partir.

-Merci docteur, bonne fin de journée à vous.

Quelques minutes plus tard, je vois Seren arriver avec un gant qu'il pose sur mon front, une couette qui fait deux fois ma taille et un verre d'eau. Il s'accroupit près de moi.

-J'espère que tout ira bien ma Dita.

- Je m'en sortirai, sans doute un coup de froid.