Chapitre 5

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En rentrant à la maison, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qu’il s’est passé sous peu. Même si j’essaie de me convaincre que ce que la voyante m’a prédit est faux, je ne peux pas me dire que rien n’est vrai. Notamment sur ma carrière d’écrivaine. Elle a totalement eu raison je pense car j’ai sans me venter déjà beaucoup de fans qui me lisent. Et je ne douterai pas sur le fait que je puisse encore avoir du succès dans le futur. Je le sens, j’en suis sûre. Pour ce qui en est de la deuxième prophétie je ne veux pas chercher à savoir cela me fait beaucoup trop flipper.
Dans le  salon je ne vois de nouveau pas Seren, j’entends encore des bruits dans la cave, dont le son ne cesse de s’élever chaque jours, je me prends donc à l’idée de descendre pour regarder ce qu’il se passe en bas. J’enlève mon manteau et l’accroche sur le porte-vêtement, je retrousse mes manches puis ouvre la porte lourde et pleine de la cave. Comment les gens font pour faire de la musculation avec ce genre de poids à longueur de temps… J’aurai déjà abandonner, je leur en suis très reconnaissante. Bon sang ! Une fois réussi l’étape, je me faufile derrière la porte, la lumière est encore plus tamisée que chez la voyante, la lumière est froide. Je ne me sens pas à l’aise ici, je descends quand même les marches qui ont été repeintes par mon mari.

- Seren ? Lançais-je.
Aucune réponse, je continue d’avancer dans l’escalier qui me paraît sans fin, j’ai de plus en plus froid.

- Seren tu es là ? J’entends du bruit de là-haut.

Aucune réponse.

Quand je suis à la fin des escaliers, je le découvre à côté de ses toiles vierges, posées contre le mur, le carnet de dessin dans ses mains, il est là. Allongé sur le sol congelé, le ventilateur est en train de tourner pour faire de l’air.
Dans quel but je ne saurai le dire.  En m’approchant de lui je le vois bouger ses lèvres, comme s’il réfléchissait les yeux fermés.

Faudrait-il que je le réveille ? Ou que je le laisse comme ça ? Je ne sais pas pourquoi j’ai l’impression que je ne devrais pas être la bienvenue ici, je me sens comme intruse dans cette pièce qui me file un mauvais pressentiment. Mon mari a l’air inanimé. Je retourne en haut pour faire un repas, qu’il pourra réchauffer et manger directement ce soir, je suis ultimement fatiguée, et je crois avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil. Comme on dit, demain sera une autre journée, et meilleure je croise les doigts. 

***
Quand je me réveille, je découvre mon mari à mes côtés, comme tout les matins forte heureusement. Il a dû dormir depuis un long moment, puisque la dernière fois que je l’ai vu c’était hier dans la cave, en train de dormir près de ses toiles. Revenons-en aux faits, je sors du lit, et me frotte légèrement les épaules puis les bras pour me réchauffer, il commence à faire un froid de morgue ici. Peut-être que c’est psychologique puisque de la fenêtre je vois le soleil frôler ses rayons dans la chambre. Je descends, en entendant Seren ronfler dans son coussin. Il lève sa main pour le mettre à la place où je dors, il doit sûrement se dire que je me suis levée. Je descends les escaliers qui grincent sous mes pieds, et je prends le peignoir qui est poser sur le poteau du début de l’escalier, je l’enfile sur mes épaules. Je m’avance dans la cuisine, j’ouvre le frigidaire pour y prendre mon lait fouettée préféré, quand j’aperçois que le repas que j’ai préparé pour mon mari hier est encore recouvert par du cellophane.

Il n’a pas manger.

Je prépare mon café latté puis m’assoie sur une chaise haute de la cuisine. Endormie, j’apporte la tasse à mes lèvres pour boire quelques gorgées de ce délicieux chef-d’œuvre du matin. Il me transporte ailleurs jusqu’à ce que j’entende du bruit dans les escaliers. Seren est réveillé.

- Bonjour Dita, bien dormi ? Dit-il en se frottant les yeux, il porte un baiser à ma tempe.

- Super bien. Dis-moi, tu trouves pas qu’il fait un peu froid depuis hier ?

- Je pense que c’est parce qu’il n’a pas fait énormément chaud, donc ça ne réchauffe pas tellement la maison.

- D’accord.

Il se prépare lui aussi un café et se pose près de moi pour profiter du moment présent.

- J’ai vu que tu avais déplacer tes affaires, c’est officiel, nous travaillons chacun dans notre coin ? Le questionnai-je.

- Oui, je vais déménager dans la cave, il n’y a que cet endroit de libre, puis j’ai commencé à faire quelques rénovations pour que ce soit plus joviale.

- D’accord tant mieux.

Il ne répond plus rien.

- Tu n’as pas mangé hier soir je t’ai laissé un repas.

- J’étais très occupé hier. Je mets à l’épreuve de nouvelles stratégies. D’ailleurs, j’ai envoyé ma dernière peinture à l’exposition, on verra bien ce que ça donne.

Il fuit la conversation, en effet il n’a pas dîné. Ça y est, nous allons travailler chacun dans notre coin, c’est officiel. 

- Dis-moi dès que tu auras des nouvelles, autant bonnes que mauvaises.

- Pas de soucis chéri, au fait je ne veux pas que tu le prennes mal mais je voudrais pas être déranger pendant mes peintures maintenant, je pense que toi comme moi nous avons besoin de tranquillité pour nos inspirations et passions.

Il a raison cela pourrait grandement nous aider.

- Je comprends nous pouvons faire ça. Qui sait peut-être que j’aurai de nouveau de l’inspiration pour un nouveau bouquin.

- Bien. Me sourit-il.

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant