Chapitre 9

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Quand je me réveille le lendemain, je suis encore seule à me lever du lit malgré qu’hier Seren et moi avons dormis ensemble. Cependant je sens une odeur de café sous mes narines fragiles. Je frotte mes yeux s’étant collés par mon long sommeil méritant. La soirée d’hier est encore dans ma tête et ne cessera d’y être ancrée. Je sens tout à coup mon bras mouillé. Je n’ai pas uriner dans mon sommeil quand même ? 

Non.

C’est encore du sang.

Au même endroit que ma dernière blessure. Justement le sang coule au même endroit, je me suis sûrement grattée inconsciemment ou bien la croûte c’est enlevée seule dans un mouvement durant ma nuit. La soirée d’hier m’a montrée que Seren était toujours le même, il est juste dans le boulot, tellement fort qu’il en perd ses priorités. Il veut juste y arriver et gagner sa vie convenablement. Ce qui est totalement normal. Je rentre dans la salle de bain pour me désinfecter de nouveau la blessure jaillissant de mon bras. Et à l’instant où je veux coller un pansement neuf, je me retourne et je découvre Seren avec un plateau comportant mon déjeuner.

Un déjeuner au lit ? Romantique !

- Tu t’es encore blessée ? Lance-t-il en fronçant les sourcils.

Il pose la plateau sur le meuble poser à côté de lui et s’approche de moi, il prend mon bras dans sa main  et m’aide à coller ce pansement.

- Oui je ne sais pas ce que j’ai fait. Ris-je nerveusement.

- Méchante blessure. Tu devrais faire plus attention Dita.

- J’y penserai.

Il me prend dans ses bras. 

- Alors petit déjeuner au lit ça te tente ? Il me porte jusqu’au lit posé derrière lui et je me faufile sous la couverture encore chaude de ma précédente présence. Il m’apporte le plateau comportant un café dans un bol, des biscuits protéinés puis des fruits. Je me rue sur la nourriture comme si je n’avais pas mangée depuis des jours, je me sens fatiguée et affamée alors que le soir dernier j’ai manger une très grosse assiette de nouilles. Va savoir, j’ai juste beaucoup d’appétit.

- Et bien… Ma femme avait faim ! Rigole-t-il.

- A croire ! Réponds-je en m’engouffrant.

- Je t’emmène voir mon exposition ce matin, tu veux ? Me demande-t-il.

- Ho ! Bien-sur que je veux voir ton travail. Milles fois oui tu veux dire.

- Prends ton temps alors, nous irons ensemble dès que tu seras prête. Il me pose un baiser sur la joue en me piquant un raisin seule dans un coin du plateau puis il part.

***

Une fois prête et habillée correctement pour me rendre à la fameuse exposition, je rejoins Seren qui est assis dans le fauteuil posé dans le salon, près de mon espace travail. Lui est prêt je ne sais pas comment il fait pour aller aussi vite surtout que ses affaires sont posées à côté de notre salle de bain mais je ne le vois jamais prendre ses affaires pour se changer, ou même se laver, il sent malgré tout super bon c’est indéniable. 

Dans la voiture nous prenons la même route qu’hier pour nous rendre au musée, une fois arrivés, Seren sort comme hier avant moi pour m’ouvrir la porte, comme un homme galant. Il l’est. Nous rapprochons dans les bras de l’un et de l’autre sans se lâcher jusqu’au lieu fatidique. Nous entrons, des gens autour de nous, nous saluent puis des personnels nous remarquent pour nous laisser passer. Un homme qui je dirai est âgé d’une soixantaine d’années se dirige vers nous dès qu’il reconnaît Seren, je suppose que c’est le père du serveur d’hier. Mr Légon. 

- Bonjour Monsieur Reyes. Heureux de vous rencontrer, sort-il en serrant la main de mon mari, puis en serrant la mienne par la suite.

- Bonjour Monsieur Légon, pareillement.

- Enchanté, dis-je à mon tour.

- Suivez-moi, votre toile est exposée à la suite n°2.

Nous le suivons donc pour aller à la suite et découvrir l’œuvre que mon mari a peinte. Je sens que je ne vais pas être déçue. Seren prend ma main dans la sienne en la serrant de plus en plus fort comme si le bonheur de revoir sa toile lui donnait la pression. Une bonne pression à  vrai dire. Quand nous arrivons à la suite, Monsieur Légon nous dirige vers la toile correspondante. Quand nous arrivons face à elle. Je suis bouche-bée…

L’art qu’il a faite n’a jamais été aussi abstraite que je n’aurai pu voir jusqu’à aujourd’hui. 

Elle est magnifique. Je n’ai plus les mots. La couleur est dégradée entre le rouge vif jusqu’à un rouge presque bordeaux virant sur une couleur plus sombre. La peinture a été jetée comme sur le coup de l’impulsion, on dirait des feux d’artifices pénétrant la toile. Comme si ce feu d’artifices imprégnaient la toile de tout les mauvais cauchemars de Seren. Comme si son âme avait pu s’exprimer. C’est une véritable œuvre d’art. Je n’aurai jamais été apprêtée à voir une chose pareille.

Bien qu’il a fait des œuvres concrètes absolument grandiose. Alors ce qu’il a pondu là est inhumain. 

- Voyez-vous cette formidable toile, c’est bien de la capacité de votre mari. Le désigne-t-il en s'adressant à moi. 

Seren ne sait pas où se mettre, et il est gêné ce qui est totalement normal, mais c'est la première fois qu'il reçoit autant de compliments mis à part moi sur son travail inéluctable. Je m'approche de lui pour lui adresser quelques mots. 

Je ne sais pas comment tu as réussi à faire ça mais ne t'arrête pas, ce projet concret est subjuguant, je ne m'attendais pas à une chose pareille. 

Ho Dita, tout ces mots me touchent… maintenant que j'ai trouvé mon public et ce qu'ils aiment, je je ne m'arrêterai plus je le promets.

Il pose sa tête contre la mienne pour que nous continuions à regarder cet art posé sur le mur, et en plus de cela Seren parle avec Monsieur Légon. Il en réclame encore et des nouvelles de la part de Seren, il est tellement absorbé par le talent de Seren que quoi que ce soit dans le concret, c'est il veut les exposer à ses clients et qui sait leur en faire un prix correct pour que Seren gagne sa vie comme il se le doit. Comme on dit, tout travail mérite salaire. 

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant