Chapitre 20

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Nous sommes assis à une table dans un restaurant chaleureux, Seren joue avec son verre de vin, tandis que je me concentre sur mes pensées.

- Alors, où en es-tu avec ton livre ? demanda-t-il, son regard intense ancré dans le mien.

Je soupirai, cherchant les mots justes.

- J'écris sur mon passé. Sur des choses que j'ai longtemps cachées. Je pense que ça m'aidera à avancer, à comprendre certaines blessures.

Il fronce les sourcils, comme s'il s'inquiétait.

- Tu penses vraiment que c'est une bonne idée d'écrire tout ça ? Ça pourrait raviver des souvenirs douloureux.

Je secoue la tête, ambitieuse de mon projet.

- Je le sais, mais ignorer ne m'a jamais aidée. J'ai besoin de mettre des mots sur ce que j'ai vécu pour enfin me libérer.

Seren se penche en avant, il est sérieux.

- Je comprends, mais certaines vérités sont difficiles à affronter. Tu es prête à affronter tout ça ?

Je le regarde.

- Je le suis. C'est le seul moyen pour moi de comprendre vraiment ce que j'ai traversé et de ne plus rester coincée dans le passé.

Un silence s'installe entre nous. Il sait ce que j'ai traversé, enfin une partie.

-Mais tu penses que ça ne va pas changer notre dynamique ? Parler de ces choses pourrait créer des tensions.

Je prends une profonde inspiration.

- Oui, ça pourrait. Mais c'est un risque que je suis prête à prendre. Je ne peux pas continuer à vivre avec ces secrets.

Seren se redresse.

-Juste... sois prudente. J'ai peur que cela ouvre des blessures que nous ne sommes pas prêtes à cicatriser.

Je prends sa main.

- Je ferai attention. Mais j'en ai besoin. C'est essentiel pour moi.

Il lâche un fin soupir.

- Je veux que tu sois heureuse, Dita. Mais je veux aussi que tu prennes soin de toi.

Je lui souris.

-Je te promets que je ferai tout pour que ça ne nous affecte pas. Je veux avancer, mais pas sans toi à mes côtés.

***

La maison est silencieuse, mis à part le bruit des touches sur mon clavier. Mes pensées crient, depuis le plus profond de mon âme. Alors que je m'enfonce dans une scène troublante de mon roman, une vague d'angoisse me frappe. Mon cœur s'emballe, mes mains tremblent, et je réalise à cet instant que je ne pouvais plus respirer.

Je me lève brusquement, cherchant à échapper à cette sensation. La porte d'entrée semble être mon unique issue, mais mes mains, tremblantes, n'arrivent pas à tourner la poignée. L'air se fait peu dans mes poumons, et je me laisse tomber à genoux, les larmes qui me brûlent les joues.

Mon regard se pose sur le mur opposé, où se tient le portrait caché de Seren.

- Dita, calme-toi, murmura cette figure, son ton apaisant.

Je lève les yeux, mon cœur qui bat la chamade. Bien qu'il ressemblait à Seren, il y avait quelque chose d'étrange dans son regard.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai vu descendre dans la cave...

Il s'agenouille à mes côtés, ses yeux cherchant les miens.

- C'est juste un rêve, Dita. Je suis là pour t'aider.

Son visage était celui de Seren, mais il manquait cette familiarité qui me réconfortait habituellement. Pourtant, une étrange paix émanait de lui.

- Un rêve ? Mais... je ne comprends pas. Je suis tellement angoissée.

Il pose sa main sur mon épaule, une chaleur réconfortante, mais il y avait quelque chose de différent dans son toucher. J'aimais.

- Respire avec moi. Inspire... et expire. Concentre-toi sur ma voix.

Je tente de le suivre, et peu à peu, l'angoisse commence à se dissiper. Mais un doute persistait dans mon esprit.

-Qui es-tu vraiment ? Tu n'agis pas comme Seren, même si tu lui ressembles.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, mais il ne répond pas immédiatement.

- Peut-être que ce n'est pas tant l'apparence qui compte, mais la présence.

Je frémis à cette réponse, mais je réalise que je suis beaucoup trop bien avec lui.

- Pourquoi ça me réconforte autant, même si tu es différent ?

Il incline la tête avec douceur.

- Parfois, les apparences peuvent tromper, mais ce qui importe, c'est la connexion. Tu as besoin de calme, et je suis là pour t'aider à le trouver.

Je hoche la tête, troublée mais apaisée par ses mots. Peut-être que ce n'était pas la personne elle-même qui comptait, mais la façon dont il parvenait à calmer ma tempête intérieure.

- Merci, je... je ne comprends pas, mais ça m'aide.

- Je suis toujours là, même si tu ne peux pas toujours me voir comme tu le voudrais.

Alors que l'angoisse s'évanouissait peu à peu, je compris que, dans cette nuit sombre, j'avais trouvé un soutien inattendu, que je devais apprendre à accepter, peu importe la forme qu'il prenait.

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant