Chapitre 10

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La journée d'hier s'est donc passée à toutes vitesses, et jusqu'au soir où j'ai pu travailler sur mon futur roman. Je ne m'inquiète pas à ce sujet puisqu'à vrai dire j'ai déjà écrit tout mon plan, je suis il ne manque plus qu'à l'élaborer et à le mettre en œuvre. En arrivant dans la cuisine, je vois du café, déjà chaud et préparé, il a été fait il n'y a pas longtemps. Je suppose que Seren est déjà dans la cave en train de travailler. Je verse la boisson chaude dans une tasse puis je fais mon rituel de d'habitude, j'y mets du sucre, je verse du lait, puis je mélange le tout. J'ai l'impression que la température a encore descendu, il fait atrocement froid, je pense que la clim posée dans la cave remonte dans les bouches d'aérations. Heureusement que le café chaud du bon matin existe, puis qu'est-ce que je raconte ? Vive le café.

Je me niche alors sous la couette du fauteuil. Mes pieds sont plus frigorifiés que le reste de mon corps. Seren ouvre la porte de la cave et en me voyant, il me jette seulement un regard, je n'ai pas eu de baisers, rien. 

Alors je n'y prête pas attention. Jusqu'à ce qu'il fasse comme s'il me remarquait enfin. 

-Tu as bien dormi ? me demande-t-il. 

-Comme un bébé et toi. Réponds-je sèchement. 

-Très bien. Il me scrute sans me lâcher du regard. 

-Tout va bien ?

-Il fait juste un froid de mort, je ne suis pas à l'aise. dis-je en m'enfonçant un peu plus dans la couette. 

-Désolée ma chérie mais je n'arrive pas à régler la clim de sorte que ça n'arrive pas ici.

-Mais pourquoi tu as besoin d'une clim pour peindre Seren ? abdiquer-je. 

Un silence et une ambiance que je n'avais jamais reconnue en Seren, me font face. Il est vide. 

-Dita, il fait chaud en bas. J'y retourne. 

Puis il s'en va en ne retournant jamais plus la tête. 

***

Plus tard dans la journée, je fais une pause, j'ai fait un énorme travail sur l'écriture de mon bouquin. Je n'en ai plus de cervelles. En plus de cela je ne sais pas comment et ça ne lui ressemble pas quand il travaille. Mais de là-haut j'entendais Seren faire des bruits tellement fort que ça résonnait dans la maison entière. Le concret fait déchaîner le peintre, c'est ce que j'en pense. De la cause de mon ennui, je décide de retourner en ville faire un tour, je suis alors je me vêtis d'une veste puis j'ouvre la porte de la cave de Seren pour lui crier que je pars un moment pour m'aérer l'esprit, les artistes en ont tous besoin au bout d'un moment. Et cela leur permet souvent de développer et de mettre au point de nouvelles idées. En ouvrant la porte de la cave, il fait encore plus froid que je m'en plaignais ce matin. 

Comment fait-il ? 

-Mon cœur ? crie-je. Je pars faire un tour. 

Aucun son de sa voix n'émerge d'en bas. Jusqu'à ce que j'entends un fracas en ce qui semble être du métal. Seren grogne, mais vraiment. Je ferme alors la porte pour ne pas le déranger, il est tellement dans son boulot que l'assiduité prend le dessus et qu'il n'entend même pas le son de ma voix parvenir d'en haut des escaliers miteux et froids de la cave. L'atmosphère d'une morgue je dirai tellement que la température est glaciale. 

***

Je prends la route pour de nouveau aller en ville, il fait un peu plus chaud que la dernière fois, il y a quelques rayons de soleil qui sont plus réchauffants, mais à vrai dire la température à l'extérieure est mieux et plus agréable que celle dans la maison, si en ce moment je pouvais vivre à l'extérieur sincèrement je le ferai. Moi et mon ironie en feront toujours un. J'avance sans regarder au tout de moi, je suis jusqu'à ce qu'au loin, une boutique me fait toujours et encore de l'œil. Comme si je ne pouvais pas m'en échapper, comme si dans tous les cas mon corps viendrait à elle. 

Les voyances de Katerina. 

Pourquoi j'ai envie d'y retourner ? Pourtant ce qu'elle m'a dit la dernière fois ne pouvait pas être vrai, mais une partie de moi essaie quand même et malgré tout d'y croire, comme si ma conscience ne pouvait plus vivre sans les prophéties de Katerina, une vieille femme, dont mon inconscient pense vraiment qu'elle a un réel don, mais pour me protéger et me faire une barrière contre une sorte de vérité me ferait face. 

Je décide de me diriger vers la boutique de Katerina, je puis d'y entrer, je suis de nouveau captée par une sonnette pour signaler ma présence, l'ambiance est toujours calme et les lumières tout aussi tamisées. Quand je la vois venir avec son ombre derrière le rideau, mon cœur rate un battement, comme si la honte me submergeait d'être partie apeurée alors que je n'ai rien à craindre de cette gentille dame. 

-Bon-, commençai-je. 

-Mon ange, je savais que tu allais revenir à ma porte, en quoi puis-je t'aider ? me sourit-elle de ses dents lumineuses et parfaites. 

-Je souhaiterai un tirage général. Réponds-je gênée en m'asseyant. 

-Ne soit pas timide pour ta réaction de la dernière fois, franchement à ta place j'aurai réagi de la même sorte mon poussin, me confie-t-elle en mélangeant un tas de cartes dans ses mains. 

-Merci de votre compréhension. Je lui souris en toute bienveillance. 

Elle ferme les yeux, comme si elle mettait toute son énergie pour lire mon avenir. Et je pense que c'est ce qu'elle doit faire. Katerina dispose trois cartes devant elle, je la laisse faire sagement. Une fois cela fait, elle les retourne une part une… Et je suis bouche-bée, j'ai peur de nouveau. 

Mort. 

Mort. 

Mort. 

-Mon dieu… lâche-t-elle soudainement. 

-Katerina… c'est normal qu'il y ait trois mêmes cartes dans un jeu complet ? m'inquiètai-je. 

-C'est impossible, ses yeux sont ronds et pétrifiés. 

-Que se passe-t-il Katerina, je vous en supplie. m'affoler-je. 

-Vous êtes en danger. 

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant