Chapitre 21

7 2 1
                                    

Ce soir je suis assise sur le canapé, perdue dans mes pensées, quand j'entends la porte de la cave craquer. Seren remontait, son visage marqué par la concentration d'une journée de peinture.

Il entre dans le salon, un sourire sur les lèvres.

- Hey, tu es là ! Comment s'est passée ta journée ?

Je fais un léger signe de tête, mais mes pensées sont toujours tournées vers cette nuit troublante. Je savais que je devais lui parler.

- Seren, est-ce que tu te souviens de la crise d'angoisse que j'ai eue l'autre nuit ?

Il fronce les sourcils, visiblement confus.

- Non, je ne m'en souviens pas. Quand ça s'est passé ?

Un frisson me parcoure. Comment pouvait-il ne pas se rappeler ce moment si intense ?

- C'était... c'était horrible. Je me suis sentie complètement perdue, et...

Je marque une pause, me remémorant l'instant.

- Je t'ai vu. C'est là que tu m'as aidée à me calmer, tu te souviens ?

Il se gratte la tête.

- Je suis désolé, Dita. Je ne sais vraiment pas. Peut-être que c'était juste un mauvais rêve, même s'il semblait si réel.

Je le fixe, confuse.

- Mais non, ça ne peut pas être juste un rêve ! C'était trop vivant. Tu étais là, devant moi, et tu m'as aidée à respirer.

Il semble mal à l'aise.

- Peut-être que tu confonds des souvenirs ou que tu as mal interprété ce qui s'est passé.

Je secouai la tête, de plus en plus troublée.

- Non, c'était tellement clair. Je me souviens de ta voix, de ta présence... Et ce portrait ! Il était là, et je me suis sentie apaisée, comme si tu savais exactement ce dont j'avais besoin.

Seren croise les bras, regardant par la fenêtre, comme s'il cherchait les mots justes.

- Écoute, Dita, si ça t'inquiète, on peut en parler à quelqu'un. Mais pour moi, ça ressemble à un rêve. Peut-être que la fatigue joue sur ton esprit.

Je déglutis, un mélange de frustration et d'inquiétude s'emparant de moi.

- Ça me paraît bizarre, Seren. J'étais si persuadée que c'était réel. Comment peux-tu ne pas te souvenir ? Ça me fait vraiment douter.

Il se tourna vers moi, un regard distant

- Je suis désolé, vraiment. Je ne peux pas expliquer ça. Mais si tu ressens le besoin de creuser, je suis là pour t'aider.

Je luisouris faiblement, mais la méfiance persistait dans un coin de mon esprit. Mêmesi je voulais croire qu'il avait raison, je ne pouvais m'empêcher de sentir quequelque chose clochait. L'ombre du portrait craché de Seren restait ancrée dansma mémoire, comme un symbole d'un mystère encore non résolu.

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant