Chapitre 22

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La lumière de la lune filtrait doucement à travers les rideaux, Alors que je dormais profondément, un cauchemar commença à se dessiner, me tirant lentement de ma paix.

Je me retrouvai dans un grand studio de peinture, rempli de couleurs vives et de toiles blanches. L'air était frais et léger, et au centre de la pièce, Seren se tenait là, concentré sur son travail. Mais quelque chose dans son expression me troublait. Ses yeux brillaient d'ambition.

- Dita, regarde ce que j'ai créé, disait-il, sa voix résonnait dans la pièce.

Intriguée, je m'approchai de lui. Sur la toile, une peinture prenait forme, mais c'était une œuvre qui évoquait une profonde émotion. Des éclaboussures de rouge couvraient la surface, et chaque geste de Seren semblait chargé de sens, comme s'il capturait quelque chose de précieux, quelque chose qui lui appartenait beaucoup.

- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je inquiète. Qu'est-ce que tu fais ?

Il se tourna vers moi, un sourire éclatant.

-Je récupère ce qui est à moi, Dita. Ta passion, ta créativité. Tout doit être mis sur cette toile.

Avant que je ne puisse vraiment comprendre, il s'approcha de moi, un regard de détermination dans les yeux. Je sentis une légère pression à mon poignet, puis une douleur soudaine me surprit. Seren tenait un petit flacon, une aiguille.

- Non, Seren, attends ! » m'écriai-je.

Il ne semblait pas m'entendre, captivé par son art. Avec un geste délicat, il plongea l'aiguille dans ma peau, et une sensation étrange me traversa, mais c'était son regard qui m'inquiétait le plus. Ce n'était plus le Seren que je connaissais, mais quelqu'un d'autre, porté par une passion dévorante.

Le liquide rouge s'écoulait dans le flacon, et je l'observai, fascinée et troublée, alors qu'il se dirigeait vers la toile. Il ouvrit le flacon, laissant le sang s'écouler, éclaboussant la toile avec des mouvements fluides, comme si chaque goutte racontait une histoire, un souvenir, un moment précis.

-Regarde, Dita ! s'exclama-t-il avec une voix presque enfantine. C'est de l'art vivant !

Je reculai légèrement, le cœur battant. Ce n'était plus l'homme que j'aimais, mais une version de lui qui m'effrayait.

- Je ne veux pas de ça ! Murmurai-je, ma voix brisée par la peur.

Alors que je cherchais à m'éloigner, les murs du studio semblaient se rapprocher, me capturant dans un tourbillon de couleurs et d'émotions.

***

Je me réveille en sursaut, le cœur battant, une angoisse m'envahit. Sans réfléchir, je décide de descendre dans la cave. Une force irrésistible m'attire vers l'inconnu, là où Seren a installé sa galerie.

Je sors du lit, glissant mes pieds dans mes chaussons et me dirige vers la porte de la cave, la main tremblante sur la poignée. En l'ouvrant, une odeur étrange et métallique me frappa le nez, une odeur de sang. Mon ventre se noue, mais la curiosité me pousse à descendre les marches.

Une fois dans le sous-sol, la lumière est faible et l'atmosphère inquiétante. Mes yeux scrutent la pièce, cherchant des traces de ce qui avait pu se passer, comparables à mon cauchemar effrayant. Les toiles, accrochées aux murs, semblent obscurcies, comme si l'ombre d'un secret pesait sur elles.

Au fond de la pièce, là où la lumière faiblit, j'entends des respirations étranges, un souffle rauque et irrégulier. Mon cœur se met à battre plus vite. Qu'est-ce qui se cache là-bas ?

Je m'avance lentement, la peur me noue l'estomac. Plus je m'approche, plus l'odeur de sang devient insupportable. Je ne voulais pas appeler Seren. Je voulais comprendre par moi-même ce qui se tramait ici, sans lui. Pour une fois.

En tendant la main vers le coin sombre, je distingue une silhouette indistincte. Mon cœur se fige. Les respirations deviennent plus fortes maintenant, comme si la chose dans le noir sentait bien ma présence près d'elle.

Je recule brusquement, le souffle coupé, et je cherche à me rassurer. Peut-être que ce n'est qu'une ombre, une illusion créée par la faible lumière. Mais je sais que quelque chose ne va pas. Je fais demi-tour, le cœur battant, mes jambes tremblantes.

Avant de remonter, je lance un dernier regard vers la silhouette, me promettant que je découvrirais la vérité, peu importe ce que cela impliquera. En montant les marches, la peur me dévore, mais une détermination soudaine me galvanise. Je ne dois pas en parler à Seren. Je veux comprendre qui il est vraiment, ce qui se cache derrière cette passion artistique qui me fascine et me terrifie à la fois.

Une fois en haut, je ferme la porte de la cave derrière moi, le souffle court. Dans le calme de la maison, je sais que je vais garder ce secret pour moi, déterminée à percer le mystère qui enveloppe Seren et sa galerie, prête à affronter ce qui se cacherait dans l'ombre.

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant