Chapitre 7

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Quand je me lève du lit ce matin, la couverture et moi sommes sur le sol, je ne dors sans rien à part mon pyjama.
Mon bras est en sang, et semble encore saigner, je me suis sûrement faite un coup dans la nuit sans m’en rendre compte. Quand je me relève pour me mettre debout, je suis encore seule dans la chambre. Il fait encore froid, le temps est tout aussi pluvieux que depuis quelques jours.
Je m’avance vers la salle de bain de chambre et passe mon bras sous l’eau, j’ouvre le placard à médicaments pour désinfecter le tout. Je ne sais pas comment je me suis faite ça mais cela me fait un peu mal. J’enroule mon bras dans un petit pansement qui devrait faire l’affaire.
Quand je retourne dans la chambre j’entends du bruit venir d’en bas. Seren discute avec quelqu’un ou plusieurs personnes à la porte. Un courant d’air se fait jaillir jusqu’ici. Je m’apprête à descendre, du haut de l’escalier je le vois, adossé à la   porte d’entrée comme s’il attendait quelque chose.

- Vous serez capables de le mettre en place et en fonctionnement ? Crie-t-il.

- Sans problème Monsieur Reyes, répond un homme à l’extérieur.

Je place ma tête au dessus de son épaule pour lui poser un léger baiser sur sa joue. Il se retourne et me scrute comme un ange, dès le matin.

- Comment c’est passée ta nuit mon amour ? Me sourit-il.

- Superbe. Dis-moi qu’est-ce qui se passe ici ?

- J’ai commandé une clim pour la mettre en bas, pour garder mes toiles au frais. Le ventilateur n’était pas au top donc ces hommes vont me mettre la machine en place pour remédier à cela.

- D’accord c’est cool alors ! Tu as eu des nouvelles pour la toile que tu as envoyé à l’exposition ?

- Oui, il s’avère qu’elle n’a pas un aussi beau succès que l’on aurait pu croire. D’après eux mes peintures sont trop concrètes. Donc j’ai eu la merveilleuse idée de prendre une autre alternative, je vais me pencher sur l’abstrait.

- Si ça peut te rendre connu dans ce que tu fais alors fonce ! Je pense ranger cet endroit, dis-je en pointant l’endroit où nous étions avec lui pour travailler. Je vais le réaménager pour agrandir mon espace.

Il me semble heureux d’avoir un espace à lui seul, et cela m’enchante. Il trouvera sûrement une inspiration dans son propre endroit qui lui ressemblera plus que dans un endroit commun avec moi. Il pourra se retrouver seul avec ses réflexions à étaler avec ses pinceaux.

- Ho méchante blessure que tu as là. S’inquiète-t-il en tournant mon bras.

- Je suis tombée du lit je me suis sûrement cognée.

Il fronce les sourcils et m’embrasse la tempe.

En aménageant mon espace qui est maintenant à moi seule, vais-je avoir de nouveau de l’inspiration ?

C’est ce que Katherina avait dit, je vais réussir dans ce que je veux faire et beaucoup de mondes attendent ce que je vais sortir et mettre à l’œuvre. Et je n’ai qu’une hâte, faire plaisir à mes fans et me rendre compte que ce que je fais est génial. Je me dirai que c’est encore un bouquin d’écrit. Et cela n’est pas fini car j’ai beau avoir beaucoup d’inspirations mais si j’ai la page blanche c’est tout au plus compliqué de vouloir s’en détacher.
Une fois la page blanche avait duré plus d’un mois je me demandais si cela allait s’arrêter mais au final je me suis remise à écrire d’un coup. Donc je n’ai pas de quoi m’inquiéter au final, si l’écriture est en moi, elle restera jusqu’à la fin de mes jours.

D’autant plus que l’écriture est une thérapie tout autant que la peinture pour mon mari. L’écriture est comme l’art. L’art d’étaler ses pensées comme le ferait un philosophe, tout comme feraient Socrate et Platon. Tout comme le ferait George Sand dans son œuvre L’histoire de ma vie.

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant