Chapitre 13

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- Tu t’es raser la nuque ou quoi, on dirait du sang que tu as là ? Lui confiai-je.

Il ne répond pas pendant un instant comme si ce que je lui avais dit l’avait paralysé. Il ne semble plus répondre à la remarque que je lui ai faite.

- Seren ?

- Oui excuse-moi, me répond-il, sûrement un peu de peinture qui a éclaboussé sur moi et que je n’ai pas vu quand je me douchais.

- Ce sont les risques du métier, répliquai-je instantanément en riant.

- Tu as tout compris ma Dita.

Il me prend dans ses bras et nous restons comme ça pendant un long moment jusqu’à ce qu’il reprenne son travail et moi que je prenne une douche qui a le don de me réveiller plus que je ne l’étais déjà. Après quoi je me mets à travailler sur mon roman et commence à écrire quelques brouillons de plan détaillé.
Durant toute l’après-midi je prends un malin plaisir à écrire toutes mes idées et les mettre l’œuvre sur quelques bouts de papiers qui traîne ici et là sur mon bureau.
La pluie me surprend parfois à frapper contre la fenêtre ce qui me donne encore plus d’inspiration, parfois le temps peut inspirer surtout quand il fait mauvais. On se sent comme léger et à rien faire donc l’imagination nous parle plus. Et nous sommes plus créatifs que d’habitude. Bien entendu cela peut varier selon la vision et la perception des personnes. Mais moi c’est ce que ça me procure et ce n’est pas déplaisant. Durant l’après-midi je ne vois pas mon mari mais j’entends des bruits très étrange de là-haut, je n’y prête pas forcément de l’attention. Il doit sûrement se défouler, puis l’art c’est ça non ?

***

S**** Reyes

Je la vois au loin, elle réincarne tout ce dont j’ai envie. Sa pâleur me rend fou, et lui il a tout ce que je désire, pourquoi je n’ai pas ce qu’il a ? Pourquoi j’ai l’impression que quelque chose cloche chez moi, je cherche désespérément à le savoir et pourtant je n’arrive pas à déchiffrer la moindre chose. A la mort de maman tout est devenu plus compliqué à vrai dire, je pensais que si elle ne serait plus là, sans ses paroles désobligeantes et son bec cancanier tout irait mieux. Mais je ne sais plus qui je suis devenu après cet événement. J’en suis devenu tellement accro qu’un rien pourrait me faire recommencer, la rechute est mon vilain défaut mais je trouve qu’il me va plutôt bien et que je ne pourrai pas m’en débarrasser car il fait parti de mon trait de personnalité.
Il a clairement toujours eu ce dont j’aurai rêvé avoir. Alors je vais le tuer. Il n’est pas mon reflet dans un miroir mais la brisure dans la glace qui fait couler mon sang quand je suis énervé, il n’est rien qu’une putain de parasite. Lui et moi sommes simplement une seule et même personne, sauf que ce côté gentil je veux le désintégrer de la partie de mon âme, à jamais. Ne jamais s’interposer sur mon chemin car je peux de faire, eux les obstacles, un cadavre sous terre. Et il faut me croire, je sais faire disparaître les gens qui osent me faire me sentir négligé ou mal, même s’ils ne le savent pas. Moi je le sais.

***

Aujourd’hui c’est un beau jour qui se présente à moi, je vais lire une partie de l’un de mes romans pour inciter les personnes potentielles et présentes à le lire. Les personnes se placent une par une pendant que je prépare une bouteille d’eau fraîche donnée par la librairie dans le cadre du partenariat pour ma présence. Je dois réciter un passage pendant une trentaine de minutes ensuite cet événement prendra place par une séance de dédicace qui je l’espère se passera dans les meilleures conditions possibles. Et je ne peux en douter puisqu’à chaque fois tout se passe à merveille. Quand toutes les personnes se mettent à s’asseoir je prends place sur l’estrade, que j’ai failli manquée en ne voyant aucunement la marche. Le stress joue sur notre moral parfois et il n’y a pas à s’en faire puisque l’on vise toujours la réussite. Je prends alors la parole.

- Bonjour à toutes et à tous, si vous êtes ici c’est que vous avez sûrement entendus parler de mon dernier roman parût en librairie. On m’a alors demandé d’en faire une lecture courte pour en faire la promotion. Je vous souhaite un bon moment.

Je leur adresse un sourire franc, en retour je reçois déjà un tonnerre d’applaudissement qui ne peut m’empêcher de sourire à pleines dents, j’en ai les poils qui s’hérissent de joie.

- « Les murs de la prison étaient d’un gris désolé, résonnant des échos de cris étouffés et de murmures anxieux. Au fond d’une cellule isolée, un homme, visage marqué par la folie, s’assit sur son lit de fer, les yeux vides mais perçants. Son nom était devenu une légende parmi les détenus, un récit d’horreur que chacun chuchotait avec une fascination mêlée de terreur.
Les gardiens, eux, évitaient de croiser son regard, craignant que l’ombre de son esprit dérangé ne les touche. Chaque matin, il griffonnait dans un carnet usé, transformant ses pensées chaotiques en un langage qui n’appartenait qu’à lui… »

Éclaboussures écarlates Où les histoires vivent. Découvrez maintenant