Chapitre 5

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 J'ouvris les yeux et vit que je me trouvais dans un étrange couloir. Je ne savais pas où j'étais mais ce qui était sûr, c'était que je ne me trouvait plus à Mizuha. J'avais atterri sur un sol de pierre, froid et humide, qui venait sûrement d'être lavé.

Je me levai alors péniblement et regardai autour de moi. Tout me semblait bizarre et inconnue entre l'architecture, les formes, les couleurs...

À mes pieds, de longs fils bruns étaient éparpillés par terre autour de moi. Je fis un bond en arrière en comprenant que c'étaient mes cheveux!

Je regardai alors mon reflet sur un petit carreau d'une fenêtre et vis qu'une grande partie de mes mèches avait été arrachées à cause de l'impact et que mon cuire chevelue saignait. Mais le plus bizarre, c'était que mes cheveux étaient devenus bruns, d'une couleur capillaire que je n'avais encore jamais vue.

En regardant par la petite fenêtre, je vis ce qu'il y avait dehors. Le soleil était en train de se coucher, en réfléchissant des couleurs incroyables, mais qui me donnèrent mal à la tête en me souvenant de cet horrible massacre auquel je venais d'assister.

Je devais chercher de l'aide pour sauver mon monde! Mais en me retournant, je découvris avec effroi que le portail avait disparu. J'étais donc bloquée ici. Exaspérée, je me décidai alors de faire un tour du bâtiment mystérieux. Je montai et descendis de larges marches, traversai beaucoup de couloirs couverts de portes, qui étaient toutes fermées à clef. Dépourvus de repaire, je fis alors ce qui me parut le plus raisonnable: chercher la sortie.

Soudain, alors que je vagabondaient à travers un énième allée, une main me prit le bras et en me retournant, je vis une femme âgée avec un airs très fâchée :

« Jeune fille, que faite vous ici ?

Je...je... bégayai-je.

Vous vouliez voler des fournitures scolaires, n'est ce pas ?

Mais de quoi parlez-vous ?demandai-je en essayant de comprendre ce qu'il se passait.

Nous verrons ce qu'en dit la directrice» conclut la vieille.

Toujours la main accrocher à mon bras, la femme grassouillette m'entrainât dans une salle au rez-de-chaussée. À l'intéreir, une autre femme était assise à un bureau et dés qu'elle me vit, elle me toisa d'un air méprisant.

« Alors c'est toi, la voleuses de livres !

– Mais non ! Je n'ai rien... »

Soudain, la femme ouvrit la bouche de surprise et ordonna à la veille dame de partir. Savait-elle qui j'étais ?

J'observa alors la femme de plus près. Elle avait les cheveux châtains foncés avec quelques mèches grises, des petites lunettes carrés et un accoutrement que je n'avais jamais vu. Mais ce qui attira le plus mon attention, c'était ses yeux d'un bleu nocturne. Aucun doute, elle était également une habitante de Mizuha. Avait elle aussi traversé ce portail ?

« Erimaa c'est ça? demanda la femme.

Oui! Comment le savez-vous? demandai-je, choquée.

Tes yeux turquoise, dit-elle en me montrant du doigt. L'iris est la seule qui ne change jamais quand un habitant de Mizuha arrive dans ce monde.

Madame, vous devez m'aider! la coupai je, car je ne voulais pas perdre de temps. Les soldats de feu ont envahi Oyachi et je ne sais pas quoi faire. Le portail s'est refermé et mon fiancé, ma famille et mes amis sont en danger!

Calme toi, s'il te plait! m'ordonna la femme. Le portail se rouvrira dans un an, mais là-bas, deux ans se seront écoulés. Tu vas donc devoir rester ici un moment. Mais au fait, qui est ton fiancé ?

Namiyota Jinaho, déclarai je, indifférente à la question. C'est le prince du Royaume du Sud.

Quoi?! Mon fils?

Vous êtes sa mère? m'exclamai-je, plus perdue que jamais. Mais comment est-ce possible? Elle est morte il y a bien des années !

Ils t'ont fait croire ça ? Quelle bande de Gophiatops! En réalité, je suis partie de notre monde pour devenir directrice de cette académie, j'en avais un peu marre d'être reine mais de servir de décoration. Mais dis-moi, as-tu fini tes études d'Erimaa ?

Négatif, assurai-je, un peu mal à l'aise. Sous l'ordre de Jinaho, j'ai arrêté ma formation d'Erimaa car il voulait que je l'aide pour prendre des décisions et passer plus de temps avec moi.

Pardon ? Comment a t-il pu oser ? Cet asticot! Si jamais je devais le revoir un jour, je lui donnerai une bonne leçon à ce morveux!

Vous savez, ce n'est pas de sa faute, rétorquai-je. Quand l'Erimaa a disparu, il était impossible pour moi de faire mes études correctement!

Quand même, il n'aurait pas dû! acheva Namiyota-San en croisant les bras

Vous avez sûrement raison ! dis-je, au bord des larmes. Je suis sans doute très faible et je n'acquérirez jamais tout le savoir-faire ! Je suis pathétique!

Sèche tes larmes, petite, dit la femme pleine de compassions. Je suis sûr que la treizième Erimaa réapparaîtra un jour et qu'elle n'entraînera pour devenir un être suprême. Si elle était morte, la quinzième aurait été découverte depuis longtemps.

Merci beaucoup, Namiyota-San...

Appelle-moi juste Torin. Et toi, quelle est ton nom ?

Mayazu.

Très bien Mayazu, voici ce que je te propose : pendant une année entière, tu vas être éduquée dans l'école où nous sommes actuellement. Tu seras admise dans une classe de seconde année. Mais en échange, tu vas devoir m'aider à résoudre des affaires secrètes pour la sécurité de nos élèves. Comme tu n'as sûrement pas d'argent de ce monde sur toi, je payerais une partie de ton logement. À la fin de l'année, je retournerais avec toi à Mizuha et t'aiderait à sauver notre pays. Ça te va ?

Oui merci! m'exclamai-je. Vous êtes vraiment incroyable, Torin.

Tu sais, je ferai n'importe quoi pour ma belle fille, surtout si elle rend mon fils un homme heureux! En tout cas, il commence à faire tard. Cette nuit, tu vas dormir sur le canapé de la salle des professeurs! Pour une fois que je ne regrette pas de l'avoir acheté...»

Sur ces mots, Torin et moi traversâmes le hall d'entrée joliment décoré de mosaïques et rejoignîmes une salle froide et faiblement éclairée. Torin me désigna alors un vieux fauteuil, où j'allai m'installer.

« Demain, je viendrais te chercher pour aller faire du shopping et que je t'explique comment va se passer ton année scolaire. Bonne nuit!»

Torin éteignit la lumière et quitta la salle. Je ne savais pas ce que signifiait "shopping" mais je sentais que demain allait être un jour inhabituel. Mais une question me tourmentait encore plus. Est ce que Jinaho, ma famille et mes amies étaient encore en vie? Est ce que Hiro était mort inutilement? Comment allait réagir Torin quand elle apprendra que son mari était mort à cause de moi? Et à qui appartenait cette voix qui m'avait appelé avant que je traverse le portail? Heureusement, dans un an, je pourrai enfin retourner dans mon monde et répondre à mes centaines de questions. Dans un an... Je repensais à ces mots jusqu'à ce que je m'endormis.

Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant