J'étais sous le choc. Pourquoi s'en était-on pris aux garçons de ma classe ? Avaient-ils fait quelque chose de mal ?
« Je comprends ton état, dit Torin doucement en mettant sa main sur ma tête. C'est pour ça que j'ai besoin de toi. Sur les dix garçons tués, tous auraient dû rejoindre la seconde F, en l'occurrence, ta classe . Il est donc impossible que ce soit un hasard. Les victimes ont également été retrouvées à différents endroits, ça n'a donc pas pu être un rassemblement et de plus, ils ne se connaissent pas du tout. Les seules personnes qui possédaient la liste des participants sont les élèves de ta classe, bien entendu, certains professeurs et moi-même. Pourtant, rien ne m'a été volé. Du coup, les seuls personnes qui auraient pu faire ça sont ceux à qui on a distribué la liste. En conclusion, j'aimerais que tu enquête sur les meurtres de ces garçons!
– Et les force de l'ordre, alors ? Il y en a dans ce monde, pas vrai? Alors pourquoi n'interviennent-ils pas ?
– La police, tu dis? continua Torin en rasseyant. Eh bien, ces temps-ci, entre les disparitions, les attentats et les vols dans les familles riches, elle est très occupée. De plus, elle priorise les enquêtes où des gens sont près à payer et où l'opinion publique reste calme durant cette affaire. Malheureusement, comme beaucoup de famille qui ont inscrit leurs enfants à la Suisen ne sont pas très aisés, des meurtres sur des enfants de basse société n'intéressent pas la police, ou ne sont du moins pas prioritaire.
– Mais c'est horrible de faire des choses pareilles! criai-je, au bord des larmes. L'argent ne fait pas les priorités dans la vie !
– Sache dans ce n'est pas bien différent de Mizuha... Et c'est aussi pour ça que j'ai besoin de ton aide ! Il faut que tu découvres qui est le coupable et les motivations de ses actes. Ensuite, tu pourras utiliser tes pouvoirs d'Erimaa pour le faire raisonner et qu'il se rende à la police. Je peux compter sur toi, Mayazu ?
– Oui Torin ! Tu peux avoir confiance en moi ! >>
Une fois sortie du bureau, je commençais à réfléchir sur les principales suspectes, mes camarades de classe.
Il y a avait peu de chance que se soit Tomoyo. Depuis quatre jours, elle et moi étions toujours rester ensemble et elle avait été la première à demander pourquoi il n'y avait pas de garçon dans la classe.
Ce n'était sûrement pas Shino non plus, car elle était partie d'Osaka pendant les vacances et comme Tomoyo ne l'avait pas vu en ville durant la période, elle ne serait sans doute pas revenue pour commettre un quelconque crime. Le coupable ne pouvait donc être qu'une des autres filles de ma classe.
J'eus alors une idée. Dans ma tête, je me mis à crier:
– Numéro 101! Tu es là? J'attendis quelque secondes, jusqu'à ce qu'une voix mielleuse me réponde dans mon esprit.
– Oui très chère?
J'hoquetai de surprise mais me ressaisi.
– Tu le sais, toi?
La fille me répondit vite.
– Je peux savoir de quoi tu parles?
J'insistai alors.
– L'enquête que Torin m'a donné pour mission!
– Tu sais Mayazu, je peux certes prendre ta vision ou tirer des informations de ton esprit, mais je ne suis pas tout le temps sur ton dos. Déjà parce que notre relation serait vraiment malsaine, et aussi parce que j'ai une vie en dehors d'être la gardienne des temps de la dimension de Mizuha!
– Oh excuse moi! dis-je, d'un air ironique. C'est vrai que tu aides d'autre personne à part moi et que pour toi, je ne suis qu'une simple "cliente".
– Peut-être bien... mais en tout cas, je connais la réponse à ta question...
– Vraiment?! m'exclamai-je. Qui est ce qui a tué ces dix jeunes hommes ? Qui ?
– Pardon de devoir te le dire comme ça, mais je ne vais pas pouvoir le dire tout de suite. C'est à toi de le découvrir...
– Pourquoi? demandai-je en m'impatientant.
– Parce que si je te le dis tout de suite, un univers parallèle va se créer, un monde où je ne serais pas là pour t'aider!
– Je comprends...me calmai-je.
– Hé ! Ne déprime pas, d'accord? L'heure de la révélation est pour bientôt! Mais en attendant, regarde derrière toi!
Je sentit alors une sensation de soulagement, preuve que Numéro 101 venait de disparaître de mon esprit. Suivant les conseils de la gardienne, je me retournai. À l'autre bout du couloir, je vis une silhouette pâle se dirigeant directement vers la cave, endroit normalement interdit d'accès aux élèves. Je reconnut tout de suite ma camarade de classe Kami. Que faisait-elle encore là à cette heure-ci ? Elle ne portait pas non plus l'uniforme de l'école, mais une sorte de kimono pâle, couverts de taches brunes.
Je fis donc demi-tour et suivit la jeune fille, pleine de questions.
Arrivés devant l'escalier menant au sous-sol, j'outrepassai des rubans de sécurité, qui avaient été placés pour bloquer le passage aux élèves curieux, et descendis. Je vis tout de suite une étrange porte incrustée dans le mur. En réfléchissant un peu, je compris que cette ouverture ne servait plus à rien car l'entrée, qui devait menés dans la cour autrefois, mais avait été bouché par des bricks et du ciment. À coté se trouvait une autre porte, en verre et semblant beaucoup plus neuve, qui donnaient sur un autre couloir entièrement blanc et éclairé par une lumière peu rassurante, presque lugubre.
Une fois dans le passage, je remarquai tout de suite un mélange d' odeur de vieille paille brûlée et de produits chimiques, renforçant l'ambiance laboratoire de l'endroit. J'entendit soudain un léger bourdonnement, ressemblant à une funeste mélodie. Je comprit qu'il s'agissait du son d'un instrument de musique, d'un Shamisen pour être plus précis. Cet instrument à corde était joué de la manière la plus belle que je n'avais jamais entendu. Était-ce Kami qui jouait ainsi ? Je repère alors la porte d'où provenait la musique. Elle était en verre mais une fine couche de plastique gris la recouvrait, ce qui la rendait presque opaque. Pourtant, une silhouette était visible au travers de cette porte. Avec un peu d'hésitation mais surtout avec beaucoup de curiosité, J'ouvris la porte.
Mon intuition avait vu juste, Kami était bel et bien dans la salle, un Shamisen dans les bras. Elle ne me vit pas tout de suite, car elle avait le dos tourné à la porte. À côté d'elle, des bâtonnets parfumés avait été allumés, répandant leurs fortes odeurs dans la pièce.
Je tentai de m'approcher un peu plus mais tout à coup, Kami s'arrêta de jouer. Mais au lieu de se retourner pour m'interpeller, elle rangea son instrument de musique et se tourna légèrement vers les bâtonnets qui continuèrent d'émettre leurs fumées. Puis, elle plia ses mains et chuchota: « Papa... Maman...Vous me manquer tellement... » Je m'approchai lentement et l'appela :
« Kirioka? »
Kami sursauta et se retourna, en me regardant avec un mélange de surprise et d'incompréhension :
« Tu arrives à me voir?
– Comment ça? rétorquai-je en fronçant les sourcils. Bien sûr que je te vois!
– C'est impossible! Personne ne peut voir les spectres après le coucher du soleil!
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Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)
Teen FictionAlors que Mayazu, femme la plus puissante de son monde, est censé passer le meilleure jour de sa vie, tout bascule: des soldats du pays ennemis s' incruste à son mariage et commettent un massacre, ses amies se font enlevés et son fiancés disparait s...