Chapitre 20

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J'était à présent en cours, me basculant régulièrement sur ma chaise. L'exercice n'était en soi pas compliqué, certes, mais j'avais trop la tête ailleurs pour pouvoir me concentrer.

Entre ma récente expérience que je considérais traumatisante, la mystérieuse identité de Numéro 101 et le personnage complexe de Kirioka Kami, l'envie de suivre le cours avait chuté graduellement dans ma liste de préoccupations.

En face, Shino tournait son stylo entre ses doigts, et Tomoyo gribouiller sur le coin de sa feuille, sûrement encore moins concentrée que moi. Alors, je regardai un peu autour de moi pour essayer de trouver des choses plus distrayantes ou intéressantes que le cours.

Le plafond était très haut et les lumières pendaient au-dessus de nous, retenues par des fils de fer. À côté de moi, une bibliothèque avait été placée, vide car nous nous en n'étions pas encore occupées. Sur le mur du fond, de vieux clous rouillés servant de porte manteau avaient été plantés, sur lesquels étaient écrits nos noms et prénoms.

Dehors, le ciel s'était légèrement assombrie et la vue d'en bas avait été couverte par d'épais arbres aux feuilles vertes. C'était sûr, ce genre de salles de classe et de paysage ne ressemblait pas du tout à ceux de Mizuha.

Là-bas, les écoles étaient principalement construites en marbre, en quartz poli et n'avaient souvent qu'un seul étage. Le sol était fait en mosaïque bleue et les fenêtres étaient beaucoup plus larges avec des cadres en bois sculpté. Les salles avaient aussi beaucoup de différences. Les tables étaient en arbres blancs et le tableau s'utilisait avec une craie, alors que ceux de ce monde étaient complètement électroniques, comme d'énormes téléphones.

À Mizuha, chaque classe avait au moins une cage, plus y était posé un oiseau ou un chat, souvent appartenant au professeur, et beaucoup plus de plantes. Il y avait également beaucoup plus d'accès à l'eau, pour les cours de maîtrise d'éléments ou juste au cas où. En tout cas, ces deux salles de classe n'étaient pas comparables. Elles étaient toutes les deux belles leurs manières.

Soudain, mes rêveries furent interrompues par la voix forte de Mme. Kikomi qui annonça :

<< Bon, les filles, laissez tomber l'exercice pour l'instant, M. Warui, le codirecteur nous a contactés pour nous dire de descendre pour aller chercher vos manuels scolaires de seconde. Cette année, heureusement, tout le monde a payé la taxe pour les livres. On va maintenant aller en salle 102, la salle de biologie. Mme.Yomi, vous fermer la porte derrière nous ?

Oui j'arrive, répondit l'autre professeure, sûrement plus occupée par l'ordinateur sur son buros que par les discussions que sa collègue menait.

Bien, suivez moi les filles! >> s'écria Mme. Gango d'un ton stricte

Notre petite troupe descendit les escaliers et se rendit au premier étage. Je savais que ce niveau ne servait que de salle de cours en biologie, chimie ou physique et qu'aucune classe ne résidait ici. C'est pourquoi le couloir était si calme, vu que la première semaine d'école était une semaine de préparation et qu'il n'y avait encore pas de cours.

Soudain, au bout du couloir, une porte s'ouvrit et une classe de terminale en sortit, accompagnée d'une petite professeure qui fit signe à ses élèves de se pousser pour laisser passer ma classe. Quand Mme. Gango croisa l'autre professeure, elle demanda :

« Alors Mme Kogaha, prête pour endurer la pire classe du lycée?

Personne ne voulait le faire, donc il ne restait que moi... »

Sur ces mots, la dénommée Mme Kogaha s'éloigna avec sa classe. Dans ce groupe, je pus apercevoir Aoi, mon colocataire. Nous échangeâmes tous les deux un regard mi-amusé par le titre de la terminale E, mi-désespérés par le recule que n'avaient pas les profs vis à vis des élèves.

La salle de biologie était très différente de la salle 306, la salle de classe de mon groupe, la seconde F. Elle était beaucoup plus vieille et contenait beaucoup plus de matériaux. Sur la table près du tableau, des verres à essais trainaient et un outil pour faire du feu cassé était posé près de feuilles vierges.

Dans les vitrines, des fournitures en verre brillaient malgré qu'elles soient très anciennes. Entre les rangs de banc, des robinet usé par le temps goûtait et une odeur humide mais bizarrement agréable flottait dans l'air.

Au milieu de la pièce, un professeur roux avec une pile de manuels scolaires nous accueillis :

« Ah Mme. Kikomi ! Je vous attendais ! Tenez-vous prête, on procède comme l'année dernière.

D'accord... Bon les filles, M. Warui va vous appeler par ordre alphabétique pour que vous veniez chercher vos fournitures! Donc faites bien attention à quand il dira votre mon, compris ?

Oui Madame!» Dîmes mes dix camarades et moi en chœur. 

Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant