Chapitre 15

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De retour en cours, je continuai a travaillé fermement sur mes exercices, échangeant parfois quelques mots avec Tomoyo et Shino. Pourtant, la discussion avec Kami m'avait, sans même savoir pourquoi, profondément troublée. Il était clair qu'elle ne voulait pas se faire d'amis, restait plus qu'à savoir pourquoi. À l'entendre, on aurait presque dit qu'elle avait déjà tout vécu dans sa vie.

Tout à coup, Mme Kikomi s'éclaircit la voix et s'écria :

« Excusez-moi de vous déranger chers élèves, mais nous devons vous donner quelque explication au sujet de notre classe. Comme nous l'a "intelligemment" fait remarquer mademoiselle Yamauzuro, il n'y a pas de garçons dans notre groupe. Il n'existe de vrai raison à cela, à part le fait que beaucoup de parents commencent à envoyer leurs enfants dans des établissement privés, bien sûr en tout point meilleur que le nôtre.

Mais rassurez-vous, intervint rapidement Mme. Yomi, cela n'affectera en rien le programme scolaire. Et maintenant, continuez de travailler! »

Je ne me senti pas vraiment concerné par cette information. Certes, l'académie où j'avais étudié autrefois était mixte, mais on m'avait toujours dit que je ne devais pas me préoccuper des garçons avant son mariage et que de rester avec des filles de mon âge était le meilleurs moyen d'avoir une excellente croissance. Encore une fois, je savais que c'était totalement faux et que d'avoir des amis garçons ne changeait rien au développement, même si je n'avais pas eu de nouvel ami masculin depuis mes 12 ans, âge où l'on m'avait fiancée à Jinaho.

En fait, malgré que j'en avais le droit, je n'arrivait pas à me faire d'amis garçons à cause de mon "amoureux" qui faisait fuir tout prétendant cherchant pourtant seulement mon amitié. De plus, les femmes de mon monde déjà promise à un homme était mal vu si elle se faisait surprendre à avoir ne serait-ce qu'une simple relation amicale avec un garçon.

Une autre raison était que sous son air de beau jeune homme doux et cultivé, Jinaho cachait en lui un être prétentieux et jaloux, qui ne supportait pas l'idée que je puisse le tromper. En soit, je n'avais pas peur de lui, mais je ne voulais surtout pas le rendre colérique ou pire encore, violent envers moi ou le personnel de la maison royale, à qui il faisait déjà des misères, surtout aux domestiques.

Je ne l'avais pas dit à Torin pour ne pas la blesser, mais, la raison pour laquelle je ne l'avais pas quitté, malgré le fait que je ne l'aimais pas, était les conséquences en cas d'un refus de ma part. La neuvième Erimaa, par exemple, avait annulé le mariage avec un prince de sa région et s'était retirée dans la province du Royaume du Centre avec son amant. Finalement, elle fut poignardée par des membres de sa famille qui avaient trop honte d'elle pour pouvoir continuer à vivre avec ce fardeau. Personnellement, je ne voulais pas subir le même sort qu'elle et me tenait donc aux règles, aussi cruels que ce soit.

Mais après, comme je ne voulais pas me voir comme une personne hypocrite, j'évitais le plus possible de parler ou d'avoir des contacts physiques avec Jinaho, même si c'était très dur, vu que nous habitions au même endroit et depuis un an, dans la même chambre. J'essayais donc autant que possible de m'occuper sans lui, comme de me rendre à la bibliothèque ou d'aller voir mes amies.

Pourtant, je me demandais souvent si le prince m'aimait autant qu'il le prétendait. Est-ce que ses cinq je t'aime quotidiens étaient vraiment sincères ? Ou est-ce qu'il disait ça seulement pour pouvoir profiter de mes nombreux pouvoirs physiques et politiques ? En tout cas, cela ne m'intéressait pas vraiment s'il me mentait depuis le début et s'il avait toujours été franc avec moi. Tout ce qui m'importait, c'était de, grâce à lui, pouvoir mener à bien mon plan et de faire en sorte que les femmes de son monde ne soient plus traitées comme de la décorations et comme des médailles.

Soudain, la voix de Mme Kikomi perça à nouveau mes pensées et me fit revenir à la réalité :

« Bien mesdemoiselles, à présent nous allons rencontrées la seconde E, votre classe parallèle. Si vous connaissez des personnes, évitez de vous asseoir à côté d'eux, s'il vous plaît, car le but de cette rencontre est de vous faire de nouvelles connaissances. Mais ne vous mettez pas avec des filles de notre classe ! Donc si vous ne connaissez personne, essayez de vous faire des amis. Après, vous ferez des exercices de connaissance à deux. Je compte sur vous pour faire le moins de bruit possible dans le couloir. » Sur ces mots, Mme. Yomi ouvrit la porte de la classe, amenant mes camarades et moi, encore une fois, vers nos destins.

Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant