Chapitre 31

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Le jour suivant, attendis donc Aoi à la sortie de l'école. En effet, il devait m'emmener au Café Helena pour que je puisse y décrocher un emploi.

Tomoyo et Shino furent déjà partis quand il arriva, l'air joyeux. Pourtant, nous restâmes un long moment silencieux, ne sachant quoi dire. Nous marchâmes jusqu'au croisement où Maname, qui n'avait d'ailleurs pas été à l'école ce jour-là, avait été enlevé la veille.

Aoi me fit alors signe de tourner dans une rue plus petite :

<< Viens par ici. Tu sais, on a vraiment de la chance que notre café soit dans une ruelle moins bondée!

Pourquoi? demandai-je, intriguée. S'il y a plus de monde, il y aura aussi plus de clients, non?

C'est vrai ! Mais s'il y a peu de monde, la qualité de la clientèle n'en sera que meilleure ! Honnêtement, je préfère servir des retraités de 80 ans que des raclures de la Suisen qui ne cherchent que de l'attention en rabaissant les gens!

Si tu le dis! riai-je, gêné de ne pas comprendre pourquoi il s'acharnait autant sur les élèves de leur école.

Bref, je suppose que c'est la première fois que tu travailles dans ce genre d'enseigne!

Tout à fait! fit-je, qui n'avait pas encore vraiment saisi le concept de café. Donc, en ce moment, je doute un peu de mon utilité dans le magasin...

T'inquiète! La patronne a l'habitude des gens inexpérimentés comme toi. Tu sais, ça a été mon cas, à moi aussi, tout comme Shino et Natsu. Tu aurais vraiment dû voir leurs petites têtes de bestioles égarées!

Ah bon? Ce fut la même chose pour Tomoyo?

Je pensais que tu le savais, dit Aoi en fronçant les sourcils, déboussolé. Tomoyo ne travaille pas, Shaida non plus d'ailleurs. Elles viennent toutes les deux de familles assez riches. En faisant le choix de vivre à Aoyurisou, on va dire qu'elles ont priorisé les ressources vitales au logement. Hi hi! >>

J'étais alors confuse. Je ne m'attendais pas à ce que Tomoyo ait autant d'argent que ça, surtout qu'elle ne se comportait pas du tout comme une bourgeoise.

Dans mon monde, les enfants riches avaient une attitude hautaine et désagréable envers tout le monde, surtout ceux de la basse société. Ils avaient également la fâcheuse tendance à ne pas travailler dû à leur richesse, qui aurait pu nourrir cents personnes pour le restant de leurs jours, et de sortir rarement de chez eux, ce qui avait pour conséquences de les rendre obèses.

Ils passaient leurs journée à faire des jeux d'argent avec d'autres bourgeois et se mariaient généralement avant leur majorité dans l'unique but de faire prospérer leur lignée.

Tomoyo, quant à elle, ne semblait pas s'intéresser plus que ça à l'argent, au mariage ou à sa potentielle progéniture. Parfois, je souhaitais vraiment pouvoir être aussi libre qu'elle.

Quelques minutes plus tard, Aoi s'arrêta devant une boutique près d'un rond-point et me fit signe d'entrer malgré le panneau 'fermé' sur la porte en verre.

À l'intérieur, je découvre un grand café aux murs rosés et avec des tables en bois. La mezzanine, qui faisait office de premier étage, accessible grâce à un escalier en colimaçon près du comptoir, n'était pas tout à fait finie mais semblait aller être utilisée comme zone de repos ou d'étude. Aucune lumière n'était allumée mais les larges fenêtres chassaient l'obscurité en éclairant la salle.

Soudain, j'entendit une puissante voix féminine venant de la cuisine, qui se trouvait dans une petite pièce fermée derrière le comptoir :

<< Aoi, c'est toi?

Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant