Les Portes des Étoiles; L'Écho de l'Eau (Tome 1)

Chapitre 37

La journée passa vite et après les cours, Tomoyo et moi rentrâmes pour nous préparer. Elle m'avait bizzarement préscrit des habits blanc et une coiffure stricts spécialement pour l'occasion.

Une fois préparée, j'attendis mon amie dans l'entrée, impatiente de savoir pourquoi m'avait-elle fait prendre un jour de congé. J'avais dut m'excuser mille fois par message auprès de Helena et Aoi pour pouvoir l'accompagner et espérais donc que ça en vaudra la peine.

Tomoyo apparut quelques minutes plus tard, également toute de blancs vêtus et un bouquet de Higanbana, de magnifiques fleurs rouges, à la main.

Puis, nous marchâmes pendant une dizaine de minutes jusqu'à un arrêt de bus que nous ne prenions jamais d'habitude.

Une fois à l'intérieur du véhicule, nous nous asseyames face à face à l'arrière. Tomoyo posa sa tête sur le rebords de la fenêtre et regarda dans le vide:

<< Ça va? lui demandai-je.

– Oui oui, dit-elle avec un maigre sourir

– Tu ne veux toujours pas me dire où on va?

– Tu le découvriras dans un quart d'heure, me répondit-elle simplement.>>

Dehors, le ciel s'assombrissait peu à peu et de lourdes rafales de vent parcouraient les rues, faisant virevolter les feuilles des arbres. Quelques gouttes de pluie ruisselèrent sur la vitre et annoncèrent la pluie.

Soudain, le bus s'arrêta et Tomoyo me fit signe de descendre.

Nous marchâmes encore quelques minutes avant d'arriver devant un lourd portail de fer noire. Mon amie l'ouvrit et le referma derrière nous.

Contre toute attente, je vis un jardin immense rempli de tombes. Un cimetière?

Nous parcourons les allées infinies, circulant entre les pierres tombales et le peu de personnes qui restaient auprès de leurs défunts malgré le vent. Tomoyo avait une carte à la main et l'étudiait soigneusement.

Au bout du quinzième chemin traverser, nous vîmes une demi-douzaine de personnes devant une tombe, qui semblait partir une à une vers la sortie. Quand nous fûmes à leurs niveau, il ne restait qu'une femme aux yeux glacial, qui semblait avoir la cinquentaine et qui s'essuyait les joues. Tomoyo s'arrêta alors et lui dit:

<< Misaki, nous sommes là!

– Ho! Ma Tomoyo chérie, s'écria la femme en la prenant que ses bras. Quel soulagement que tu sois là!

– Oui... j'ai été avertie au dernier moment. Je suis vraiment désolé...

– Ce n'est pas grave! L'important, c'est que tu ais respecté la volonté de ma mère en venant ici! >>

Je regardais alors la courte pierre tombale. En dessous de celle-ci, des fleurs avaient été déposées et un encens allumé.

Le portrait, placé sur le socle, représentait une très vieille dame, toute de noir vétue et avec les meme yeux froids que ceux de la connaissanse de Tomoyo. Était-ce sa mère?

Soudain, la dénommée Misaki se tourna vers moi:

<< Et toi, qui-es tu?

– C'est une copine à moi! dit mon amie avec un faible sourire. Je suis venue ici pour tout lui expliquer...

– C'est bien! C'est important de se confier à ceux qu'on chérit (Elle dirigea son parapluie, qu'elle avait dans la main, devant elle et l'ouvrit) Bon, il faut que je file, mes enfants m'attendent à la maison. Viens nous voir quand tu veux!

– Oui, à bientôt... >>

Et elle partit avec le vent. Tomoyo se tourna alors vers la tombe et déposa son bouquet de fleurs sur les autres. Puis elle s'agenouilla et fit une petite prière. Enfin elle se leva et me fixa, l'air morose.

<< Tomoyo, je suis désolé pour ta grand-mère...

– Ce n'est pas ma mamie... C'était ma meilleure amie!

– Mais, rétorquai-je en fronçant les sourcils. Vous avez...

– 70 ans d'écart? me coupa-elle. Pas vraiment... En vérité, je suis plus vieille que toi...

– Tu as 18 ans?

– Non...

– 20?

– Plus...

– 30!

– Non plus!

– 40???

– Non, Maya! J'ai 348 ans...