𝐕𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐄́𝐜𝐚𝐫𝐥𝐚𝐭𝐞

𝟏𝟑

Sienna

Je me marie la semaine prochaine, la troisième semaine de septembre.

Après ce que Caemron m'a dit, je m'étais installée dans mon lit pour réfléchir à la force qu'Estrelinha représentait.

Je n'avais même pas osé toucher quelconque partie de mon corps, de peur de le briser.

Mais c'est inutile.

Estrelinha doit sûrement dormir, elle ne me répond pas et n'apparaît pas dans les miroirs.

Diego connaît son existence.

Il va vouloir me garder près de lui, pour s'assurer que je ne complote rien dans son dos.

Toujours garder ses ennemis près de soi, plus proche même que sa famille.

C'est la première chose qu'il m'a enseignée.

Je le voyais proche de certains hommes qu'il finissait toujours par exécuter.

Quand je représenterais un trop grand danger, il finira par m'éliminer.

C'est pour ça que je dois m'envoler pour l'Amerique au plus vite.

Il n'a découvert qu'une partie de ce dont Estrelinha est capable.

Je ne sais pas moi-même de quoi elle est totalement capable, mais de ce qu'elle m'a dit, elle peut faire beaucoup de choses qu'un type cinq n'est pas censé faire du tout.

Je sortais de la cuisine avec une assiette de pâtes que je venais de préparer, et remarquais la présence de Cameron, torse nu, sur le canapé du salon.

Je m'installais à l'autre extrémité, dégustant mon assiette de pâtes, tandis qu'il était occupé par son portable.

Il se mit à renifler l'air et son regard se posa sur mon assiette.

« C'est toi qui as fait ça ? » demanda-t-il, en éteignant son téléphone.

« Oui, il en reste dans la casserole », expliquais-je, « Mais c'est pour moi... », quand son regard se mit à briller, je compris que j'aurais simplement dû répondre par un hochement de tête.

Il bondissait du canapé, tout comme moi, assiette à la main je me plantai devant mon butin, tandis qu'il soufflait de mécontent.

« Pourquoi tu ne veux pas partager ? Avec ton futur mari ? » s'exclama-t-il en essayant de se rapprocher de mon manger.

Je l'éloignai de lui avant de pointer mon couteau.

« La nourriture, c'est sacré ! » m'exclamais-je.

Un sourire joueur apparut sur sa face en voyant ma position défensive.

Il avança jusqu'à ce que la pointe de mon couteau disparaisse dans ses pectoraux.

Mon regard ne put s'empêcher de le reluquer, il avait un torse digne d'un dieu grec.

J'aimerais bien y toucher tiens.

Mon Dieu ! À quoi je pense ?

Je secouai la tête pour chasser toutes les idées sexuelles en rapport avec Cameron.

Son sourire s'élargissait dès que ses yeux attrapaient mon regard fuyant.

Il s'approcha avec une facilité déconcertante de mon oreille, sans savoir pourquoi, je le laissai faire tout en restant méfiante.

« Si tu me laisses manger, t'auras le droit à un orgasme digne de ce nom », chuchota-t-il.

Je me figeai sur ses paroles, et je remarquais bien trop tard, qu'il avait fui avec ma nourriture.