𝐕𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐄́𝐜𝐚𝐫𝐥𝐚𝐭𝐞

𝟏𝟐

Sienna

À peine arriver, j'étais déjà enfermé dans une pièce, la chambre d'ami.

Il m'avait attaché à la tête du lit, avec une chaîne en fer, me privant de quelconque mobilité.

Il avait retiré tout ce qui pourrait m'occuper : la télévision accrochée au mur, la tablette qui était sur la table de chevet, et les livres anciens qui traînaient sur le bureau en face du mur.

Je m'étais allongé sur le lit, jouant avec le briquet rouge.

Je tiquais, avant d'allumer le briquet sous la chaîne.

La chaîne avait beau virer au rouge, dès que je tirais dessus, j'avais l'impression qu'elle devenait de plus en plus solide.

Je fixai mon reflet dans le miroir, espérant voir Estrelinha y apparaître.

Les trois heures n'étaient-elles pas déjà écoulées ?

J'entendais les pas de Cameron dans le couloir, puis une clé qui pénétra la serrure et enfin la porte qui s'ouvrit sur la perche aux yeux verts.

Habillé d'un tee-shirt blanc et d'un jogging gris, les cheveux détachés et mouillés, retenu par un serre-tête qui laissait son visage dégagé.

« Elle est revenue ? » demanda-t-il, froidement, en déposant une assiette de ragoût à la portugaise sur la table de chevet.

« Je ne sais pas, je ne la contrôle pas ! Elle est totalement autonome ! » répétais-je, une pointe d'agacement dans ma voix.

La lueur verte de ses yeux apparut, et le même "bip" désagréable, je portais alors mes mains à mes oreilles.

« Elle est de retour », affirma-t-il, en se calant dans l'embrasure de la porte, les bras croisés contre ses pectoraux, pendant que je retirais mes mains de mes oreilles.

Il me fixait, attendant une réponse, mais je n'ai rien à lui dire, aucune réponse à ses questions, car je ne comprends pas ce qui m'arrive, tout autant que lui.

La chair de poule apparue le long de mes avant-bras, que mon pull retroussé me permettait de voir.

J'ai un mauvais pressentiment ?

Je suis en danger ?

Cameron fronça les sourcils en voyant mon agitation, il s'approcha de moi, attrapant mon bras pour l'examiner, quand une détonation se fit entendre au rez-de-chaussée.

Cameron me lâcha et ferma silencieusement la porte derrière lui, avant de revenir vers moi et me détacher.

Je me massais le poignet, me rapprochant de la porte pour écouter ce qui se disait un étage plus bas.

On me tira par le pantalon, et je me tournai pour voir Cameron en panthère, tirant sur mon pantalon, pour m'éloigner de la porte.

Je reculais, et il se plaça devant moi, prêt à bondir.

Je regardais mon reflet, et enfin, Estrelinha apparut.

« Vous êtes en danger, fuyez, vous n'êtes pas de taille », ordonna-t-elle.

Je regardais Cameron dans le miroir, mais il n'avait pas l'air de l'entendre.

« Pourquoi ? Qui sont ces gens ? » chuchotais-je, tandis que le félin reportait son attention à mon échange avec mon reflet.

Il doit sûrement me prendre pour une folle.

« Tu es un type cinq, tu n'as aucune chance contre ces types deux, Cameron a beau être fort, il n'y parviendra pas tout seul ».