𝐕𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐄́𝐜𝐚𝐫𝐥𝐚𝐭𝐞

𝟖

Sienna

Un hurlement me fit sursauter, me sortant de mon imagination.

L'homme dans la cellule adjacente essayait de retirer le Collier de Stase.

Ses doigts tremblants se débattaient contre le métal sombre, mais le collier était fermement ancré autour de son cou.

La lumière bleue des gravures brillait d'un éclat de plus en plus intense, comme si le collier se nourrissait de sa désespérance.

Sa respiration se faisait de plus en plus difficile, son visage prenant une teinte violacée. Il essayait d'appeler les hommes du monstre, mais sa voix était étouffée par le poids du collier, par la force qui l'étranglait lentement.

Je le regardais impuissante.

Il avait commis une erreur en essayant de retirer le collier.

Dans un ultime spasme de désespoir, il tomba à genoux.

Son corps se convulsait, le collier, s'était resserré au point où il ne pouvait plus respirer, et dans un dernier râle étouffé, l'homme s'effondra, la vie quittant son corps sous la force écrasante du collier.

Une forte odeur de viande brûlée saturait l'air, de la fumée s'élevait autour de son cou.

Le Collier de Stase a répondu à sa tentative de fuite.

En le brûlant, et en l'étouffant.

Je soufflais avant de m'allonger au sol, fixant le plafond sur lequel j'avais lancé des étoiles fluorescentes.

Je l'avais fait pour essayer de m'évader, dans mon imagination, au moins.

« Dance ! » cria un homme en me lançant de l'eau.

Sur la scène de l'Abime, habillé d'un simple tee-shirt blanc qui m'arrivait à mi-cuisses, je devais faire la stripteaseuse pour une trentaine d'hommes présents dans la salle.

Mon tee-shirt devenait transparent à force de recevoir de l'eau.

Je cachais ma poitrine du mieux que je le pouvais.

Les regards de ses hommes me dégoûtaient, mais mon père au fond de la salle, me dégoûtaient encore plus.

Un verre d'alcool dans la main, il assistait à la scène sans prononcer un mot, il préférait rire et encourager ses hommes à continuer le "spectacle" comme il l'appelait.

Un homme osa monter sur scène, il se jeta sur moi, tirant sur le bras qui cachait ma poitrine.

Bang !

Du sang sur mon visage et sur mon vêtement, l'homme me lâcha et tomba raide mort.

« Fin du spectacle ! » hurla mon père, enfin mon géniteur.

Après avoir rangé son arme, il se leva et sortit de la pièce.

Je tombai au sol, mes jambes ne me soutenaient plus, j'essayais de pleurer pour évacuer, mais je n'y parvenais pas.

Aucune larme ne voulait sortir.

On m'attrapa par le bras avant de me trainer hors de la pièce.

Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Le bruit de clés me sortit de mon sommeil.

Je me positionnais devant la porte, il s'empressa d'ouvrir la porte avant d'essayer de m'attraper le bras, mais j'esquivais.