𝐕𝐞𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐄́𝐜𝐚𝐫𝐥𝐚𝐭𝐞

𝟏𝟎

Sienna

La fatigue tenait tout mon corps dans sa main et menaçait de l'écraser, tandis que je somnolais sur le canapé.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

Mes pensées prenaient toute la place.

Diego avait appelé ce matin, pour nous féliciter.

Et surtout pour m'annoncer que c'était finalement aujourd'hui que je devais aller choisir ma robe.

Je lui ai expliqué que je ne voulais pas sortir.

L'essayage se tiendra donc à domicile, je devrais faire un choix parmi les modèles qu'il a choisi.

J'attrapais le paquet de cigarette et en tirai une de celui-ci.

Je l'allumais avec le briquet qui était dans ma poche, et appréciais la latte que je venais de tirer.

« On ne fume pas dans ma maison », entendais-je dans mon dos.

Cameron apparut devant moi, habillé seulement d'un jogging noir, verre d'eau à la main.

« Notre maison », rectifiais-je.

Il me fusilla du regard, ce qui me fit sourire.

« Éteins cette cigarette », ordonna-t-il.

« Habille-toi », rétorquais-je.

Je tirai une nouvelle fois sur ma cigarette, ce qui l'agaça.

Il me jeta l'eau que contenait son verre.

J'étais trempée, tout autant que ma cigarette.

Un petit rire se fit entendre, et c'était à mon tour de l'assassiner du regard.

« On ne fume pas, dans notre maison », reprit-il.

Je lui balançais ma cigarette, qu'il balaya d'un revers de la main au moment où elle s'approchait de lui.

Mon pull était légèrement trempé, comparé à mon short.

Je le retirais, sous les yeux attentifs de Cameron.

S'il à le droit de se balader à moitié à poil, qu'est-ce qui m'empêche de le faire moi aussi ?

J'étirais mes longues jambes sur le canapé au moment où il voulait s'y asseoir.

Du haut de mes 1m76, dont je suis très fière, je prenais toute la place.

Ses yeux s'arrêtèrent sur mes jambes nues, son regard remonta jusqu'à ce que j'abaisse mon pull oversize, pour couvrir mon intimité, habillée par mon sous-vêtement, bleu en dentelle.

Ses yeux rencontrèrent les miens, la mine fermée, il ne voulait laisser échapper aucune émotion.

Même si ses yeux parlaient pour lui.

De la luxure et du désir ? Ou de l'animosité et du mépris ?

Qu'est-ce que cette lueur sombre signifiait ?

Le tintement de la sonnette me coupa dans mon investigation.

Je me levais pour aller ouvrir, mais Cameron m'attrapa par le bras.

« Où est-ce que tu comptes aller ainsi ? » demanda-t-il.

« Ouvrir la porte », dis-je, avec un petit sourire.

« Je m'en occupe, va t'habiller ».

« Tu comptes y aller ainsi ? » demandais-je, à mon tour.