June Díaz
Les semaines passèrent, et ma relation avec April évolua considérablement. Elle n'était plus aussi agressive verbalement avec moi. Au contraire, elle se montrait désormais un peu plus attentionnée, taquine, et surtout possessive. Nous avions appris à mieux nous connaître, et nous nous entendions plutôt bien pour un nouveau couple.
Aujourd'hui, j'attendais impatiemment son arrivée pour un après-midi film. Mes parents étant toujours en voyage d'affaires aux États-Unis, j'en profitais pour passer du temps avec elle pendant les week-ends. Assise sur mon lit, je tapais du pied, toute excitée, jusqu'à ce que la sonnette retentisse. Sans perdre une seconde, je me levai d'un bond et me précipitai à l'étage inférieur. Je devais paraître folle, mais je n'avais qu'une seule envie : retrouver ma copine et la serrer dans mes bras.
Arrivée devant le portail, je le déverrouillai et vis April se tenir devant moi avec son air habituel. Un jeune garçon l'accompagnait : c'était son frère August, qui, avec le temps, avait fini par bien s'entendre avec moi.
— Eh bien, tu ne me claques plus la porte au nez maintenant ? lança April avec un sourire taquin.
— Tu voudrais peut-être que je le fasse ? répondis-je en levant les yeux au ciel.
— En serais-tu capable ? répliqua-t-elle avec un sourire carnassier.
D'un sourire joueur, je m'apprêtai à le faire, mais elle interposa son pied, m'empêchant de réussir mon coup. Elle avait sûrement anticipé ma réaction. Après tout, combien de fois lui avais-je déjà claqué la porte au nez ? Assez pour qu'elle sache prévoir mes mouvements, malheureusement.
Je les laissai entrer et refermai la porte derrière moi. Une fois à l'intérieur, j'emmenai August au salon où j'avais déjà préparé des petits gâteaux et des jus de fruits pour lui. J'avais même pris la peine de sortir ma console de jeux vidéo pour qu'il puisse s'occuper.
— Wah ! Je peux vraiment jouer ici autant que je veux ? s'exclama-t-il, les yeux pétillants.
— Oui, vas-y, amuse-toi. Si jamais tu as besoin de quelque chose, on sera à l'étage, ricanai-je alors qu'il s'installait pour choisir un jeu.
Cela fait, je me dirigeai à l'étage avec April qui me suivait de près. Mais à peine avions-nous franchi la porte de ma chambre que je fus surprise lorsqu'elle me tira soudainement vers elle pour m'embrasser. Nous étions tombés à la renverse sur mon lit. Brisant notre baiser, je plantai mon regard dans le sien.
— Je croyais qu'on devait regarder un film... dis-je en passant une main dans ses cheveux.
— Ça peut attendre, non ? répliqua-t-elle avec un sourire narquois.
— Tu sais que ton frère est juste en bas, n'est-ce pas ?
À l'entente de mes mots, elle grogna et se laissa tomber sur le côté pendant que je me redressais, amusée. Je pris mon ordinateur et revins à ses côtés pour choisir un film.
— Alors, tu veux regarder quoi ? J'ai des romances, si ça te dit... proposai-je en voyant qu'elle me fixait avec une grimace.
Je compris vite qu'elle n'était pas fan des histoires à l'eau de rose. En même temps, le contraire m'aurait étonnée.
— Propose alors, au lieu de grimacer... soupirai-je alors qu'elle posa son menton sur mon épaule, me faisant rougir.
— Ça te dit un film d'horreur ? suggéra-t-elle sous mon air raidi.
Je n'étais pas vraiment fan des films d'horreur, alors vous imaginez bien mon malaise. Ces films me donnent des cauchemars et me laissent nerveuse dans l'obscurité.
— Euh... si tu veux... mais ce sera Scream dans ce cas... dis-je, car c'était le seul film d'horreur qui ne me faisait pas trop peur.
— Déjà vu... Je propose plutôt celui-là, dit-elle en tapant sur le clavier.
Je me figeai en voyant ce qu'elle avait choisi. C'était le film Ça. Je ne l'avais jamais vu, mais la bande-annonce me faisait déjà frissonner. Malheureusement pour moi, elle lança le film. Durant toute la séance, je ne faisais que trembler, agrippée à April et me cachant derrière elle à chaque scène effrayante.
— T'es vraiment une froussarde... soupira-t-elle.
— Moi, au moins, j'assume ! Je déteste les films d'horreur ! me plaignis-je en enfouissant mon visage dans son dos.
— — —
En soirée, j'étais assise sur mon lit en train de bouquiner comme à mon habitude, quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, suivie de bruits de pas à l'étage inférieur. Intriguée, je tendis l'oreille.
— June ! Nous sommes rentrés, ma chérie !
C'était la voix de ma mère. Alors, ils étaient finalement de retour ? Ce n'était pas trop tôt, je commençais à me demander s'ils reviendraient un jour. Reposant mon livre, je me levai pour aller les accueillir. En bas, je les vis, valises à la main, affichant un air plus joyeux que d'habitude. Je ne savais pas ce qui les rendait si heureux, mais ça devait être quelque chose d'extraordinaire pour qu'ils sourient ainsi.
— Ravie de voir que vous avez fait un bon voyage, dis-je en leur souriant.
— Oui, effectivement. Et sinon, comment se sont passées tes journées pendant notre absence ? demanda mon père en posant ses bagages à l'entrée, comme ma mère.
En entendant cette question, je ne pus m'empêcher de ressentir une grande joie. Il s'était passé tant de choses durant leur absence, et j'avais hâte de tout leur raconter. Pour une fois qu'ils semblaient s'intéresser à mon quotidien...
— Eh bien, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! m'exclamai-je.
— Oh, ça tombe bien, nous avons aussi une bonne nouvelle de notre côté, ajouta ma mère avec un sourire ravi, piquant ma curiosité.
— Ah oui ? Quelle est cette bonne nouvelle ? demandai-je alors qu'ils échangèrent un regard complice.
— Figure-toi que ton père a reçu une promotion au travail. Il a été assigné à un tout nouveau poste. Mais ce n'est pas vraiment ça la grande nouvelle, précisa ma mère.
— Alors, c'est quoi ? demandai-je, de plus en plus impatiente.
— Nous allons retourner vivre en Espagne, June. Ce n'est pas génial, ça ? déclara mon père avec un grand sourire, alors que je restais figée.
Quoi ? Dites-moi que c'est une blague...
À SUIVRE,...
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𝓗𝓐𝓣𝓔 𝓣𝓞 𝓛𝓞𝓥𝓔 [𝚠𝚕𝚠]
Teen FictionApril Leroy, une adolescente de 16 ans, est passée dans le monde des adultes beaucoup trop tôt. Depuis le tragique décès de ses parents, elle mène une vie difficile, jonglant entre ses cours et de nombreux petits boulots pour subvenir aux besoins de...