𝓗𝓐𝓣𝓔 𝓣𝓞 𝓛𝓞𝓥𝓔 [𝚠𝚕𝚠]

X

June Díaz

En rouvrant les yeux avec difficulté, je clignais plusieurs fois pour m'habituer à la lumière du jour, tout en me redressant légèrement, encore déboussolée. Bon sang... C'est la première et la dernière fois que je touche à l'alcool. J'ai vraiment été stupide sur ce coup. Alors que je commençais à retrouver mes esprits, un frisson me parcourut. Je grelottais légèrement et, ce n'est qu'à ce moment-là que je daignai enfin jeter un coup d'œil à ma propre apparence. Bon sang, qu'est-ce que je fais ici, à moitié nue ? Ne me dites pas que...

Par réflexe, je tournai la tête, et sursautai en reculant d'un bond en découvrant April dans le même état que moi. Mon saut me fit atterrir par terre, avec une partie de la couverture.

— Je suis ravie de voir que tu me trouves si repoussante au point de vouloir fuir... ironisa-t-elle.

Sa remarque ne me fit ni chaud ni froid. Mon esprit était déjà focalisé sur la situation absurde dans laquelle nous nous trouvions. D'un air hésitant, je plongeai mon regard dans le sien, complètement perdue.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce que je fais là ? Et plus important encore, qu'est-ce qu'on fait là ?! m'écriai-je, paniquée.

— Ben, j'en sais rien. J'étais bourrée. À toi de me le dire.

Je la fixai avec scepticisme.

— Justement, pourquoi je te poserais la question si je le savais déjà ? T'es débile ou tu le fais exprès ? répliquai-je en feignant l'agacement.

— Parfait, quoi de mieux que de finir une soirée bourrée sans se souvenir de ce qui s'est passé, répondit April avec ironie.

— Donc... ôte-moi d'un doute... Est-ce qu'on l'a fait ? demandai-je, pas vraiment sûr de moi.

— Probablement.

Bien sûr, quelle question idiote. C'est évident qu'il s'est passé quelque chose ici. Mais honnêtement, j'aurais préféré tout oublier. Car oui, j'avais encore des bribes de souvenirs de cette nuit que j'aurais voulu jeter au fin fond de ma mémoire. Rien que le fait de réentendre dans ma tête la voix déformée d'April me faisait rougir. Bon sang, pourquoi est-ce que je suis la seule à garder en mémoire ces trucs gênants ?! Je suis maudite !

— Bref, je ne vais pas me casser la tête à essayer de me rappeler d'un truc qui ne me revient pas. Au pire, n'essayons même pas de creuser. Je n'ai aucune envie de m'en souvenir, déclara-t-elle en ramassant ses vêtements par terre.

— Clairement, ajoutai-je en récupérant les miens.

Pour être honnête, j'aurais voulu m'en rappeler, mais malheureusement, je n'avais que des bribes de souvenirs auditifs complètement inutiles. Des souvenirs que j'aurais finalement préféré oublier.

Plus tard, au lycée, j'étais attablée avec Ellie, qui ne manqua pas de se moquer de moi. Elle riait tellement qu'elle en avait mal à la mâchoire. Je lui avais raconté ce qui m'était arrivé, et bien sûr, mademoiselle trouvait ça très amusant. Sérieusement... J'ai fini bourrée dans le même lit que la fille que j'aime, sans le moindre souvenir de la soirée.

— C'est bon, t'as fini de rigoler ? J'aimerais déjeuner en paix... grognai-je en essayant de finir mon assiette de pâtes.

— Ouais, pardon... Du coup, aucune de vous ne se rappelle de rien ? Sérieusement ? demanda-t-elle en étouffant encore quelques ricanements.

— Pour la énième fois, oui ! sifflai-je entre mes dents.

— Vous faites vraiment la paire toutes les deux. Au moins, t'as pas eu besoin de mon aide sur ce coup. Je pense que ta petite Leroy est déjà assez jalouse comme ça, ajouta-t-elle en se retenant de rire.

Ah oui, j'avais presque oublié. En réalité, Ellie et moi ne sortions pas vraiment ensemble. Elle avait simplement accepté de m'aider à voir si April aurait une réaction en nous voyant ensemble. Et visiblement, elle en a eu plus qu'une. Elle était vraiment verte de jalousie pour quelqu'un qui prétend me détester.

— Ouais, en parlant de ça, je ne la comprends vraiment pas... soupirai-je en tournoyant mes pâtes avec ma fourchette.

— Ben, tu veux que je te dise ? Cette fille est juste dans le déni, lâcha Ellie en s'adossant à sa chaise.

— Sur ce point, tu n'as pas tort. Mais à quoi ça va m'avancer ?

— À rien.

Sa réplique me valut un regard noir, auquel elle répondit par un sourire carnassier. Je détestais ce sourire, surtout parce que je savais qu'elle se moquait de moi. Levant les yeux au ciel, je croisai inévitablement ceux d'April, qui passait au loin avec son plateau. Nos regards se croisèrent un moment avant qu'elle ne rompe le contact.

— Tu t'accroches sérieusement à un amour impossible, tu le sais ça ? me fit remarquer Ellie.

— Ce n'est pas impossible, puisque tu viens de dire qu'elle est juste dans le déni, rétorquai-je.

— Ben, sortir quelqu'un du déni n'est pas aussi simple. Je te souhaite bonne chance.

— Oh que non, tu vas m'aider, répliquai-je en la fixant.

— C'était sympa de jouer les fausses petites amies avec toi, mais cette fois, je passe mon tour...

— Lâcheuse...

— T'inquiète. Te connaissant, tu vas vite trouver une idée. N'oublie pas que tu es intelligente, miss Díaz, ajouta-t-elle en me tapotant la tête.

— Dans ce cas, j'ai une idée ! Et elle est parfaite !

— Là, je ne le sens pas. Généralement, quand tu trouves l'une de tes idées parfaites, je dois m'inquiéter.

— T'as pas besoin de t'inquiéter. J'ai décidé de faire du rentre-dedans à April pour essayer de la conquérir !

— C'est clair, je dois m'inquiéter. Ton plan sent le désastre à plein nez, June.

À SUIVRE,...

N/A : J'ai eu de l'inspiration ! Donc oui, voilà le chapitre ! Alors ? Bref, on se revoit demain et je vous souhaite une bonne nuit car moi je vais aller faire un somme ! Kiss !