Elios

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La pièce dans laquelle nous étions enfermés était sinistre et lugubre. Ses murs semblaient absorber toute lumière et déverser une froideur impitoyable sur nous. La porte se tenait fermée, impassible, sans le moindre signe d'ouverture.

Soraya était accroupie sur son lit dans le coin le plus sombre de la pièce, sa posture aussi rigide que le mur contre lequel elle s'appuyait. Ses yeux, d'un bleu intense, étaient rivés sur la porte, comme si leur concentration pouvait forcer la sortie à se débloquer. Ses épaules étaient tendues et ses mains crispées sur ses genoux. Sa respiration était lente et contrôlée, mais on pouvait presque voir la tension vibrer à travers elle.

À l'autre bout de la pièce, Pao se tenait assis sur son lit. Ses yeux étaient fixés sur Soraya avec une concentration qui frôlait l'obsession. Il se tenait droit, les bras le long du corps, comme une statue observant un mystère insondable. Ses traits étaient marqués par une inquiétude muette, et ses lèvres se pinçaient légèrement, comme s'il cherchait à déchiffrer le non-dit dans l'air.

Je me sentais de plus en plus mal à l'aise sous la pression de cette atmosphère tendue. C'était comme si chaque personne ici avait un secret, une peur ou une frustration cachée derrière un masque de calme. Mon propre esprit était en ébullition, et j'étais sur le point de craquer quand Aveline, d'un ton enjoué, me fit sursauter.

- Et toi alors, Elios ? demanda-t-elle, ses yeux pétillants de curiosité. Sa voix était claire, mais elle avait une note de gaieté qui contrasterait brutalement avec le malaise ambiant.

Je me tournai vers elle, pris de court.

-Moi ? Euh... je suis... euh... c'était quoi la question ? balbutiai-je, en essayant de rassembler mes pensées qui se bousculaient dans ma tête.

Sunniva, qui avait observé la scène d'un air amusé, éclata de rire. Son rire résonna dans la pièce, se heurtant aux murs comme une cloche. Elle me lança un regard moqueur, ses yeux pétillant de malice.

- Et ben, t'es bien un membre du Royaume des Nuages ! La question était : tu apprends le rôle de monarque ?

Je me raclai la gorge, cherchant désespérément à retrouver ma composure.

-Ah, oui, bien sûr. Mais pour être honnête, je déteste ce rôle. Être roi, c'est une véritable horreur ! Je balançai mes mains devant moi comme pour éloigner cette idée désagréable.

Sunniva se redressa brusquement, sa fierté évidente dans chaque mouvement. Elle croisa les bras sur sa poitrine, ses doigts agrippant fermement ses biceps.

- Pourtant, moi, j'ai hâte de gouverner mon royaume. Je serai une reine parfaite, tu verras !

Son enthousiasme était presque écrasant. Elle se tourna vers Soraya avec un sourire éclatant, les bras ouverts comme si elle attendait une acclamation. Ses mouvements étaient grands et théâtraux, accentuant son air de confiance absolue.

Soraya, qui semblait avoir pris une respiration profonde pour se calmer, détacha enfin ses yeux de la porte et les posa sur Sunniva. Ses traits étaient marqués par un mépris palpable. Elle leva les yeux au ciel et secoua la tête lentement, comme si elle était en train d'essayer de contenir un rire amer.

- Pfff, ça va les chevilles ?!

L'ironie dans sa voix était à peine voilée, et elle fit un geste de la main, comme pour balayer les prétentions de Sunniva. Le mouvement fut si rapide que ses cheveux volèrent autour d'elle, ajoutant à l'intensité de son mépris.

Sunniva, visiblement irritée, posa ses mains sur ses hanches, ses doigts se crispant autour de ses hanches comme pour renforcer son autorité.

- Oh, alors tu penses que tu serais une meilleure reine ? Sa voix s'éleva, se faisant plus tranchante, presque agressive.

- Vous allez arrêter vos gamineries ? Vous êtes complètement ridicules !

Je lança un regard autour de moi pour voir qui avait lancé cette exclamation. Tous les regards se tournèrent vers moi et je restais là, me demandant pourquoi tant de regardes étaient braqués sur moi.

- Bah... qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je, essayant de masquer ma gêne derrière une façade de nonchalance.

Sunniva, maintenant en face de moi, se tenait avec une posture défiant et ses bras largement ouverts, comme si elle était prête à me confronter.

- Elios, tu viens de crier tellement fort qu'on aurait pu t'entendre à l'autre bout des royaumes ! Et tu te demandes pourquoi on te regarde ? Réfléchis un peu ! Sa voix était empreinte de frustration, ses gestes amplifiant chaque mot.

La réalisation de ma propre erreur me frappa avec force. Je cherchais à m'excuser, mais mes mots semblaient se perdre dans la tension croissante. Aveline, cherchant à calmer la situation, posa une main réconfortante sur mon épaule, son autre main effectuant un mouvement circulaire apaisant dans l'air.

- On doit garder notre calme et essayer de rester concentrés.

Sunniva, toujours agitée, se dirigea vers Soraya, ses bras croisés sur sa poitrine, les poings serrés.

-Tu pourrais essayer d'être un peu plus constructive au lieu de te contenter de critiquer tout le monde !

Soraya répliqua vivement, ses yeux lançant des éclairs.

-Et toi, tu pourrais peut-être arrêter de te considérer comme la seule capable de tout faire ! Ton arrogance est à vomir.

Je regardai autour de moi, cherchant désespérément une solution pour apaiser les esprits. Les échanges devenaient de plus en plus acerbes, et le climat dans la pièce était devenu étouffant. Aveline, visiblement inquiète, tenta d'intervenir.

- Peut-être que se concentrer sur quelque chose de moins personnel pourrait nous aider à nous calmer.

Sunniva, bien que toujours en colère, acquiesça d'un mouvement brusque de la tête.

-D'accord. Mais c'est difficile de rester calme quand on se sent constamment jugé.

Aveline, essayant de changer le sujet, proposa d'un ton encourageant.

- Peut-être que nous devrions essayer de trouver quelque chose pour passer le temps. Un jeu ou une activité qui nous aiderait à nous détendre un peu.

Sunniva, malgré sa frustration persistante, hocha la tête en signe d'accord.

- D'accord, je suppose que c'est une bonne idée. Peut-être que se distraire un peu nous aidera à nous détendre.

Au départ, les questions étaient légères mais elles devinrent de plus en plus personnelles jusqu'à ce que Sunniva pose une question à Soraya.

- Et toi c'est quoi ton plus gros regret ? Pas besoins d'attendre ta réponse, je sais bien que c'est de ne pas être aussi belle que moi !

Soraya ne réagit pas à sa provocation mais dit :

- Ne pas avoir été là pour elle...

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Les héritiers du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant