Dans ma vie, j'ai été plusieurs fois vraiment heureuse. Il y a eu tous ces moments passés avec mes chats. Je ne faisais que jouer avec eux et j'adorais les entendre ronronner sur moi devant la télé. Il y a eu également ces après-midi théâtre, que j'ai passés avec Quinn. Pendant huit ans c'était ma seule passion, ma seule raison de vivre. Même si j'adorais mes parents poules, qui ne faisaient que me protéger des dangers de l'extérieur. Même s'il y avait ma petite sœur chiante qui m'énervait H24 mais que j'aimais quand même. Le théâtre restait toute ma vie. Puis tout a changé brusquement. Non, ça n'a pas été du jour au lendemain mais ça n'a pris que deux semaines.
Avant, mon cœur était sage et ne s'affolait pas lorsqu'un garçon passait devant moi. Mais lorsque je suis rentrée en quatrième, que j'ai appris à connaître Léon qui était mon voisin incroyablement chiant, j'ai su que mon cœur ne réagirait jamais de la même façon. J'étais à côté de lui dans toutes les matières, et ça tous les jours alors au bout d'un moment, j'ai fini par craquer. Je me souviens encore comment, le jour de la Saint Valentin, j'ai lâché « Bon Léon, j'en ai marre que tu me considères juste comme une pote, je t'aime ». Il a bugué pendant au moins cinq minutes et ça avait été les cinq minutes les plus longues de ma vie. J'ai crû qu'il allait me mettre un râteau, qu'il n'allait pas me croire ou qu'il ne me parlerait plus jamais... Au lieu de ça, il s'est penché vers moi et m'a embrassée. Ce baiser là faisait partie des plus beaux de ma vie. Je vous rassure tout de suite, il n'y en a pas eu cinquante ! Enfin si peut-être, je n'avais pas compté, mais ce qui compte c'était que lui et moi, ça durait depuis la quatrième et que aujourd'hui, le jour du bal de Noël du lycée, nous étions toujours ensemble.
Et il était toujours aussi beau.
- Lisa !!! m'appela Abby depuis son lit. Tu peux venir stp ?
Je soupirai et fermai mon ordinateur d'un mouvement sec. J'adorai Abby. Elle était super gentille et une rêveuse hors norme et même si elle avait cet aspect casse pieds au premier abord, c'était une fille incroyable. C'était à elle que j'avais parlé en premier de Léon et je n'hésiterai pas à me confier de nouveau à elle s'il le fallait.
Abby était allongée sur son lit, la tête pendue au dessus du sol et un livre dans les mains. Elle avait vraiment l'air d'être folle dans cette position. Je m'installai à côté d'elle et lui demandai :
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle me sourit d'un air taquin et ferma son livre sans retenir la page. Elle se releva en position assise et me donna une pichenette sur le bout du nez. Je rigolai et la regardai se lever pour sauter sur son lit de couleur vert.
- Rien. Je m'ennuie juste. Entre Agathe qui est partie faire les boutiques avec son prince parfait et Quinn qui est on ne sait où, j'ai l'impression d'être abandonnée...
Je souris. Oui, Abby avait besoin de compagnie. Et c'est pourquoi elle enchaînait les garçons un à un sans jamais trouver le bon. Malgré tout, je répliquai en faisant semblant d'être offusquée :
- Et moi alors ? Je compte pour du beurre ?
- Non ! me répondit vivement Abby. C'est juste que toi tu fais je ne sais pas trop quoi sur ton ordi sans t'occuper de moi alors...
Je levai les yeux au ciel. Une vraie gamine ! J'adorais cet aspect enfantin qu'elle avait, ça donnait l'impression qu'elle était innocente alors que pas du tout. Mais malgré ce sourire d'ange et son beau visage, elle restait un danger public. Enfin, un danger, c'était vite dit. Seulement, chaque garçon qu'elle croisait tombait à ses pieds et la suppliait de l'embrasser. Et elle, elle n'avait pas l'air d'y voir un problème. Alors quand elle dit qu'elle se sent seule dans notre chambre, je ne la crois pas. Elle n'avait qu'à appeler Evan ou Aaron, ou Steven ou n'importe qui ! Je étais sûre que ça ferait l'affaire. Mais il y avait toujours cette lueur dans ses yeux qui faisait penser qu'elle avait besoin de quelqu'un, d'un vrai petit copain qui ne soit ni un lèche-botte, ni un gros con. En dehors de Diego, je n'étais pas sûre qu'il y en ait beaucoup. Malheureusement, Diego et elle ne se parlaient plus depuis la cinquième et ça n'allait pas en s'arrangeant...
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Reality
RomanceLisa : Notre histoire n'était qu'une réalité, pourquoi ai-je cru que ça pourrait être un conte de fée ? Quinn : Le monde est contre moi, je suis contre le monde. Et Liam veut encore de moi après tout ça ? Agathe : Suis-je vraiment la princesse de...