Reality

Chapitre 4 : Abby

Je n'avais qu'un mot à lui répondre : merde. Je l'aimais plus que les autres, je m'en étais rendue compte et lui, il ne faisait que m'envoyer un message pour me dire qu'il ne viendrait pas. Non mais, je rêvais ou c'était un cauchemar ? Je m'appuyais contre la table nappée et fermais les yeux avant de compter jusqu'à dix. Personne n'avait le droit de me poser un lapin, et encore moins Aaron, mon petit copain. Enfin, mon ex petit copain maintenant, étant donné que je n'allais pas laisser son action passer inaperçue.

La tête me tournait déjà et il n'était que neuf heures du soir. La soirée avait à peine commencé et je regrettais déjà d'être venue. Qu'est-ce qui m'avait pris de venir à cette putain de fête du lycée ? Je serrai les dents tout en me concentrant sur la porte. Quinn n'allait pas tarder à arriver, j'en étais sûre. Même si elle avait rompu avec Liam, cela n'allait pas l'empêcher de venir se saouler avec moi au bar. Mais pour l'instant, j'étais seule. Avec Lisa au cinéma et Agathe avec Malo, je ne savais pas vraiment quoi faire.

Heureusement, il y avait des tas de gens du lycée et je me fis bientôt emporter par la foule. Bien sûr, je ne me sentais pas bien. Danser au milieu de tout le monde ne me plaisait pas vraiment mais je n'avais rien de mieux à faire alors je faisais comme tout le monde. Si Aaron avait été là, je me serai sentie mieux. Il avait quelque chose de différent des autres mecs que j'avais côtoyés et même s'il ne me plaisait pas tant que cela, j'étais en colère qu'il ne soit pas venu.

Comment pouvait-il une seule seconde penser à m'abandonner dans ce gymnase bondé de lycéens amoureux ? Je bougeai plus vite mes pieds, je bougeai plus vite que la musique. La colère était mon adrénaline et si personne ne m'arrêtait, je finirais sûrement par m'affaler au bar et je m'enfilerais un verre de whisky ou de vodka.

- Superbe ta robe, s'exclama une voix derrière moi, me faisant sursauter.

Mais ce n'était qu'Evan et je continuai de danser, en souriant cette fois. Voilà enfin quelqu'un que j'aimais bien.

- Tu ne vas pas me répondre ou bien tu me fais juste chier ?

Mon sourire s'agrandit et je lui donnai une tape sur l'épaule, ce qui eut pour effet de le faire sourire à son tour.

- Ok je vois. Tu préfères te taire.

Et il se mit à danser avec moi. Face à face, de cette manière, on aurait dit un couple rieur. Mais je savais que ce n'était que de l'amitié et même moins que ça parfois, vu qu'on ne se parlait quasiment jamais. Mais Evan était de bonne compagnie. La musique s'accélérait et j'avais envie d'engueuler ce DJ, qui nous obligeait à danser au rythme de la musique. J'étais déjà fatiguée, j'avais déjà mal aux jambes. Je me pris la tête entre les mains et m'arrêtai un instant. Putain ce que je détestais ce genre d'évènement !

C'est à ce moment là que la musique changea et qu'un son de violon retentit dans la pièce. Un slow. C'était le moment des slows. Je grognai entre mes dents et cela fit éclater de rire Evan, qui savait à quel point je détestais ça. Pourtant, lorsqu'il me prit dans ses bras pour danser, je ne le repoussai pas. Autant le laisser faire, de toutes manières, ça ne changerait rien. Je me laissai aller contre son épaule et fis entrer la musique dans mon corps. Pour être honnête, j'étais bien. Bien mieux qu'il y a deux secondes lorsque j'avais mal à la tête. Mais je savais que ce moment n'allait pas durer car le DJ, étant très taquin, nous faisait changer de partenaire à chaque « ding » dans la musique. Je craignais ce moment car il faudrait que je me retrouve dans les bras d'un autre mec, et je n'allais par forcément l'aimer.

Le premier « ding » retentit et Evan se détacha de moi en rigolant. Ça le faisait rire en plus ! Je dus faire la grimace car le gars qui me prit à son tour dans ses bras n'avait pas l'air heureux avec moi. Lorsqu'il me lâcha et que je me retrouvai avec un nouveau cavalier, je réprimai un haut-le-cœur. Il puait mais tellement fort que je l'éloignais de moi. Mais je n'étais pas prête pour le nouveau et lorsque son sourire se figea en me voyant, je compris que ça n'allait pas être une partie de plaisir. Plus aucun « ding » ne retentirait car le dernier avait déjà sonné. Cela voulait dire que j'allais devoir danser avec lui pendant tout le reste de la musique. Et ni lui ni moi n'en avions envie.