Vingt minutes. J'avais envie d'hurler, de crier à quiconque dans la rue que je voulais foutre ma vie en l'air. Mais au lieu de ça, je me mordais la lèvre inférieure. Je scrutais chaque bruit que je pouvais entendre et plus le temps passait plusje sentais les larmes me monter aux yeux.
Vingt et une minutes. Le grondement se fit enfin entendre et je lâchai un cri. Cette fois, j'étais au bord des larmes et clairement en colère. Mais dès que je vis son regard se poser sur moi, dès qu'il passa sa main dans ses cheveux pour remettre en place sa mèche et qu'il déposa son casque sur sa moto, je me sentis défaillir. Ce qu'il pouvait être beau...
Malgré tout, je ne courus pas dans ses bras pour le saluer. Lorsqu'il m'enlaça, je le laissai faire mais ne répondis pas à son étreinte. Il déposa alors un baiser dans mes cheveux et fit descendre ses lèvres jusqu'à mon nez, y déposant un baiser fugace. Il dessina le contour de mes lèvres avec ses doigts avant que sa main ne se perde dans mes cheveux bouclés. Je tremblais comme une feuille, j'avais les joues en feu mais ce qui m'exaspérait le plus, c'était de savoir que je n'arrivais pas à lui en vouloir. Il déposa ses lèvres sur les miennes avec une douceur infinie, et je ne pus que le lui rendre, complètement perdue dans ses bras.
Pourquoi fallait-il qu'il m'ensorcelle de cette façon ? Qu'il n'est qu'à m'embrasser pour que je baisse ma garde et le laisse faire ce qu'il voulait de moi ? Je me sentais piégée entre lui et ma liberté. Comme si il était une prison, certes agréable mais quelque peu frustrante, et que ma liberté s'éloignait doucement, me narguant avec hargne. Et lui s'amusait de me voir si désespérée...
- Comment vas-tu princesse ? me souffla-t-il à l'oreille avant de redéposer un baiser sur mes lèvres.
Je n'avais pas envie de lui répondre, de le décevoir ou de l'énerver. Je voulais juste qu'il m'emmène à cette fichue fête du lycée et que j'oublie ses problèmes et les miens.
- Allons-y, lui répondis-je en me dégageant.
Il dut sentir de la froideur dans ma voix car il s'empressa de me rattraper et de me retenir par le coude lorsque je voulus partir.
- Je suis mille fois désolé Agathe ! Encore une fois je sais mais il y avait...
- Il y avait Naël ? Et alors ?! m'emportai-je soudainement. Tu sais que moi aussi, j'ai des problèmes. Mais tu t'en fous de savoir si je vais bien ou pas ! Je ne suis bien qu'en photo, c'est ça ?
- Non ! s'écria-t-il. Naël n'avait pas de problème, simplement, il n'arrivait pas à fermer le garage et il était le dernier. Il fallait que je l'aide Agathe... Tu comprends ?
Je levai les yeux au ciel et m'emparai de mon casque avant de m'installer sur le siège arrière.
- Démarre !
Il me regarda avec insistance mais je ne baissai pas le regard et c'est lui qui lâcha prise le premier. Il m'avait assez énervée pour qu'il gagne aussi à ce jeu là. Je voulais passer une bonne soirée et maintenant voilà que Monsieur Malo décidait d'aller voir Naël. C'était ma soirée, mon moment avec lui et... Je me sentais clairement trahie. Pourquoi n'était-il pas comme Léon ? Lui il savait inviter Lisa au ciné, même s'il travaillait beaucoup le soir. Même l'attitude de Liam était plus correcte. Lui et Quinn avaient rompu au lieu de se tourner autour en sachant que ça ne fonctionnait plus... Et puis même Aaron ou Evan étaient mille fois plus sympas que lui sur ce coup là ! Aucun ne faisait poireauter sa copine pendant vingt et une minutes devant chez lui.
Malo fit démarrer la moto et nous filâmes dans la rue plongée dans le noir. Je ne m'accrochai pas à son torse comme à mon habitude. Je laissai mes mains flotter dans l'air et le vent, qui m'aidaient à sécher mes larmes. Les rues étaient désertes et le silence nous entourait, comme si nous étions dans une bulle géante. Je me sentais mal à l'aise et j'avais ce sentiment qui me disait que cette soirée n'allait pas bien se terminer. Mais que pouvait-il bien se passer dans une stupide fête de lycée ? Rien, et c'est ce qui m'inquiétait.
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Reality
RomanceLisa : Notre histoire n'était qu'une réalité, pourquoi ai-je cru que ça pourrait être un conte de fée ? Quinn : Le monde est contre moi, je suis contre le monde. Et Liam veut encore de moi après tout ça ? Agathe : Suis-je vraiment la princesse de...